Etude ou travail de la maternelle jusqu’au collège

par Maîtrise collective et partagée
lundi 26 décembre 2005

Ayant tout, pour être aimantes, aimables et aimées, pourquoi les écoles sont incendiées par les jeunes qui y passent quasi obligatoirement plus de temps de leur vie hors sommeil qu’en présence de leurs parents ?

Il n’est pas nécessaire de faire de bien laborieuses enquêtes pour constater que dans beaucoup d’établissements scolaires français, il est très souvent demandé verbalement aux jeunes de moins de 16 ans de travailler, et rarement d’étudier.

1 - C’est absolument illégal, car toute la législation française interdit le travail des enfants de cet âge, ou, dans de très rares cas, elle l’encadre et le règlemente très strictement pour protéger l’enfance. Pourquoi les honorables et respectables enseignants, voire les parents, utilisent-ils aussi couramment, comme des voyous, un langage complètement hors-la-loi ?

2 - Même avec tous les progrès, en France aujourd’hui, il existe bel et bien des travaux dégradants, notamment pour la santé, avec une longue liste de maladies professionnelles reconnues par tous, même par la Sécurité sociale. Mais il y a très peu, voire pas du tout, d’études dégradantes. Dans la plupart des cas, les études élèvent et éclairent. Ce n’est pas par hasard si un jeune qui étudie est couramment appelé un élève. Pourquoi cette confusion si dégradante est-elle si largement répandue, depuis des décennies, entre étude et travail ?

3 - Certains travaux sont tellement usants que la retraite est donnée plus tôt. Même si certaines études sont fatigantes, une bonne nuit de sommeil régénère tout, et l’élève se réveille le lendemain plus fort qu’avant. En tout cas, aucune retraite n’est à ce jour accordée plus tôt pour études excessives. Pourquoi cette confusion, si largement répandue depuis des décennies, entre étude et travail ?

4 - La plupart du temps, nous travaillons pour produire des richesses et gagner de l’argent. Mais on paie toujours pour les études, dont la productivité n’est que potentielle et prometteuse, jamais effective dans l’instant. C’est le contribuable qui paie copieusement pour que les études dans les écoles publiques soient quasi gratuites pour le jeune et sa famille. La dénonciation de la confusion entre étude et travail n’est manifestement pas du pinaillage sémantique.

5 - Constatez vous-mêmes le nombre navrant de jeunes qui viennent à l’école pour travailler sous peine d’être punis -et même, dans des cas de carences graves, leurs parents sont aussi punis.

Dans le monde du travail des adultes aujourd’hui, on travaille souvent par peur des fins de mois difficiles, d’une perte d’emploi ou de domicile fixe, mais presque jamais par peur d’être puni comme un esclave ou un bagnard -qui n’ont existé en France que dans un passé fort lointain.

Pourquoi cette persistante confusion du langage entre étude et travail, qui dégrade sournoisement, mais gravement, le vécu et les perceptions des jeunes sur ces études qui devraient les élever, les éclairer et leur donner les meilleurs moyens d’être maîtres d’eux-mêmes, maîtres de leur destinée, et plus tard, à partir de 18 ans, s’ils sont citoyens français, d’être maîtres collectifs et partagés de toute la France, de l’Europe et même du monde à travers la République française et toutes les organisations démocratiques européennes et mondiales.

Est-ce que c’est cette dégradation du vécu et des perceptions des jeunes qui est à la racine du fait que les jeunes de moins de 16 ans brûlent leurs propres écoles au lieu d’éteindre les incendies, voire de défendre volontairement,sans que personne ne le leur demande, ces établissements si précieux pour leur avenir, leur maîtrise d’eux-mêmes, leur maîtrise de leur destinée et leur maîtrisescollective et partagée de tout le pays conformément à l’essence même de la République et de la citoyenneté française.

Rappelons que :


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