De la réflexivité chocolatée

par C’est Nabum
vendredi 19 mai 2023

 

De la poule ou de l'œuf ... seul le coq se tape la cloche

 

Un dérapage regrettable tout autant qu'intolérable provoque le courroux du tonton flingueur qui n'accepte pas que son neveu par alliance soit chocolat. Qui de la poule ou de l'œuf a décidé d'ouvrir ses bras aux fèves de cacao ? Seul le conteur pourrait vous dévoiler le pot aux roses mais tel n'est pas le propos au sujet de cette déplorable algarade.

Le tonton de s'indigner tout en faisant, la main sur le cœur, grande tirade contre l'usage de la violence en démocratie. Nul ne peut en conscience critiquer le propos de celui qui oublie que le recours à ce penchant détestable n'est pas qu'une affaire de gros bras. Il y a mille et une manières d'agresser son prochain, les coups n'étant hélas, que l'ultime recours de ceux qui se sentent démunis, méprisés, déconsidérés, abandonnés par le beau parleur …

Le tonton flingueur n'a eu de cesse de railler les plus humbles, de feindre l'ignorance, de jouer la carte du mépris, d'imposer sa posture avec le bras séculier. Il a de plus instauré une société qui est de plus en plus injuste, qui écarte impitoyablement les miséreux et favorise honteusement les puissants. Tous ses actes sont porteurs d'une violence institutionnelle et symbolique qui le laisse à l'abri de la moindre sanction. Ajoutons que son langage corporel ne cesse d'être une insulte pour ceux qui sont exclus de la galette.

Faute de mots, faute d'instance de régulation, faute d'écoute, de toute éternité, les humains dans pareil cas, font appel à leurs plus bas instincts. Les coups remplacent le dialogue impossible, la confrontation des idées, le débat. Le refus systématique d'entendre le peuple conduit à cette bestialité inacceptable. Mais à qui la faute ? La violence à la périphérie des manifestations démontre elle aussi que seuls ceux qui dérapent, qui transgressent, qui cassent intéressent les chaînes d'informations. Le recours aux dérapages est porteur, la colère froide, légale n'est quant à elle jamais entendue, jamais considérée, jamais relayée.

Alors oui, cher tonton, ce qui est advenu est déplorable, regrettable, détestable mais venir donner des leçons de morale derrière ça, exploiter sans pudeur l'incident est assez fort de café. Vous oubliez bien vite que tout en vous provoque l'ire, l'exaspération, la frustration, le rejet. Vous ne cessez de rabaisser ceux que vous êtes censés défendre, vous les réduisez à l'impuissance et soudainement vous vous indignez que leur indignation ait franchi la ligne rouge.

Il serait grand temps de changer de cap, de modifier cette pratique détestable du pouvoir, cette hauteur hautaine si j'ose un pléonasme qui vous sied à merveille. Rassurez-vous, vos chers ministres ont si parfaitement singé leur maître, que chaque intervention de l'un des vôtres provoque les mêmes réactions atrabilaires. Vous avez dressé toute la nation contre vous et vous feignez de découvrir que la mesure est pleine.

Mettez de l'eau dans votre vin aigre, changez radicalement avant que de venir nous asséner des leçons de morale qui font aussi mal que les coups que quelques exaltés ont eu bien tort de donner. L'exemple vient d'en haut et je crains que vous ne considériez que les deux seules choses qui doivent se poser « délicatement » sur les têtes de vos sujets ce sont les coups de matraque et vos insupportables saillies ironiques.

Il nous reste quatre années à vous supporter. Faites donc enfin cet effort d'introspection pour vous faire oublier. Changer vous sera impossible, vous êtes viscéralement constitué de ce mépris que vous avez de plus le culot de réfuter. Pas un citoyen vous donnera raison sur ce déni mensonger. D'ailleurs vous l'avez parfaitement compris vous qui organisez des bains de foule sans le peuple, des cérémonies sans citoyens, sans débats, sans contradicteurs, un parlement sans vote.

Fichez-nous la paix, continuez à nous tourmenter avec vos lois iniques, votre casse systématique de toutes nos protections sociales, sanitaires, scolaires mais de grâce, ne venez plus mettre de l'huile sur le feu avec vos détestables déclarations et votre air de se fiche à chaque instant de nous.

À contre-poing.


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