La femme industrielle (2)

par Yohan
mardi 7 octobre 2008

Sauvées par la chute d’un mur, qui l’eût cru !

Femmes sur catalogue, le business des agences matrimoniales

On les croyait mangées par le grand CroqueMeetic.

Mais c’est mal connaître l’instinct de survie du réseau des agences matrimoniales. Leurs prospecteurs zélés ont tôt fait de mettre la main sur un nouvel eldorado, une réserve naturelle, longtemps préservée par une certaine guerre froide.

Actuellement, la beauté slave constitue le filon le plus prometteur pour ces agences. N’hésitant pas, elles aussi, à faire main basse sur l’internet pour se refaire la cerise plus rapidement, leurs catalogues sont dignes de la halle à poisson de Rungis.

A l’étal, de la morue fraîche et même du Kadbeljoue de Mandchourie, une halle où le hareng fait banquette, en apparence seulement. La poissonnière de service harangue le tourteau solitaire en lui promettant comme toujours le grand amour.

Cap à l’Est donc pour ces nouveaux solitaires. Les nouvelles pétroleuses et promises sont Roumaines, Polonaises, Ukrainiennes. Grandes, plutôt blondes, élancées et presque toutes étudiantes en chimie du pétrole, une filière que l’on croirait sinistrée, à les entendre. Entre cours sur la coupe catalytique des craquages et minauderies pour benêts de Haute-Loire, nos hommes se voient un temps riches et bien accompagnés.

En tout cas, cœur ou corps à prendre ? On pourrait s’y méprendre...

Souvent même, la fille de l’Est vous déleste, puis vous délaisse comme si de rien n’était.

Et qu’importe si les rares mariages se terminent généralement par un divorce, car les hommes qui prisent ce genre de sirènes semblent parfois prendre un malin plaisir à jouer les rollmops... marinés, roulés et plantés.

 

  • L’arnaque de rencontres en ligne

Elles s’appellent Jessica, Svetlana, Lou ou Kassandra, elles sont à peine mariées et apparemment désirables. Et évidemment, elles cherchent des rencontres extraconjugales, un plan simple, sans prise de tête, dit la réclame.

Mazette ! Des gazelles aussi appétissantes que délaissées par leurs maris en si grand nombre, on n’ose y croire. Une nouvelle planète surgie de nulle part ?

En fait, sur ces sites payants pour la plupart, on trouve essentiellement beaucoup de fausses annonces et de fausses identités où la célibataire normande aux yeux azur se trouve être plus sûrement une brunette malgache arrondissant ses fins de mois en tapant nuit et jour sur un vieux clavier noirci.

Sur ces sites, tout est mis en œuvre pour que le cœur en détresse renouvelle son abonnement. D’ailleurs, à l’approche de la date fatidique de renouvellement, l’internaute optimise comme par hasard son taux d’acceptation de rendez-vous. Un fois réabonné, le quidam bien malchanceux enregistre son lot de fortuites annulations pour cause de soudaine épidémie de chikungunya.

Derrière le clavier, des animatrices professionnelles qui se créent plusieurs pseudos à l’aide de photos bidon. Le recrutement de ces clavistes se fait aussi sur internet. Nul besoin d’un CV détaillé, frappe rapide et orthographe correcte seulement exigée pour ces secrétaires très particulières.

Pour certaines, un job sordide, mais un job quand même, à vous dégoûter toutefois du genre humain.
Certaines d’entre elles, heurtées par les mœurs de leur jeune profession, craquent et lâchent le morceau. Parmi elles des repenties sincères, et même des fausses repenties qui vous invitent à vous rendre sur leur nouveau site, parfaitement clean et payant bien sûr.

 

  • Le junky business des pornocrates

Attention danger. De jeunes naïades sont filmées nues à l’insu de leur plein gré.

Le risque : se retrouver travailleuse du sexe involontaire sur le web. Qui oserait réclamer des royalties pour droits à l’image ensuite ?

L’affaire est décidément bien ficelée. Un casting bidon suffit à appâter de jeunes écervelées, prêtes à tout pour s’ouvrir les portes du mannequinat.

Ensuite, place aux affaires... Certaines de ces demoiselles se laissent amadouer et séduire pour finir par se retrouver plus tard en fâcheuse posture... en vitrine de sites pornographiques.

La cible de ces sites voyou : le gogo en mal d’amour qui cliquera sur un extrait gratuit pour être ensuite rerouté vers un service d’accès à internet avec paiement à la durée.

Quant à la femme filmée par son amant d’un jour, elle n’a plus qu’un souhait : vieillir au plus vite pour se faire oublier.

On le voit, dans ce bazar, pas joli-joli, femmes et hommes n’en sortent pas grandis.

Bien sûr, il est tentant de prendre tout ce stinky business au second degré, mais l’exploitation de la misère sexuelle et affective est une industrie fort lucrative qui bizarrement vogue sur un long fleuve tranquille.

Mais en ces temps de disette, il n’est pas sûr que nos hommes politiques aient envie de mettre à mal une industrie aussi prometteuse.

 

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