Pierre Dac, les temps sont durs, votez pour le MOU !

par Veilleur de Nuit
mercredi 22 avril 2009

Vu que cela ne rigole pas dans les torrents de lames de l’actualité, voici une pensée allongée en forme de coup de chapeau, un souvenir des temps où le savoir vivre se jaugeait clop au bec ! 

En hommage à André, sacré nom de dieu de Pierre ! Dac pour un peu de rire !
en hommage à tes merveilleux exploits télévisuels et si bien téléguidés...
 
 
C’est le temps de la saison grise où tous les poissons-chats sourient,
c’est le demi-jour un peu assassin, où dans l’œil des soupes aux huitres,
trempe le pain juteux des Sésame ouvre toi vite ! parce qu’y a urgence,
que le roi est nu et qu’il s’impatiente dans le cabinet des sinistres,
coursé par des femmes à barbes, des suppléments à la carte, et autant de pelles à tartes…
C’est l’heure de la perle rare, du démon de midi qui se prend une mandale
entre la poire melba et le fromage chocolat, coulant sans raisons, ni crier gare,
sous le jupon à festons de la grande duchesse,
c’est l’entremet de la digestion interlude, le trou normand des mots,
passant par l’ Alsace pâtissière en troussant la Lorraine saugrenue.
C’est le gruyère du grand livre des souvenirs qui collent au palais du rire,
comme la bernique à son rocher.
C’est la traite de la laitière, coulant dans le seau joyeux du sens unique,
la retape des flans giratoires, l’agitation dans le vacherin des désirs d’irréalités,
au port salut des refoulés, irrésolus et bien décidés,
à nourrir son homme, et le marin de bon pain, debout et de bon matin.
 
C’est le doux grincement symphonique des râteliers de la mort,
l’écoute, mâle grès tout, par thon et parties plus vite que prévu,
la tontine de la tante d’en rire dans la rat ta touille du monde des tontons à flingues,
c’est le chœur des lustrines à panneau doré en berne sur la façade,
le chant des matelotes hissées au grand dolmen,
surveillé par le far breton,
le bon air impérial quand on a les abeilles,
et que cela fleure si bon le mégalo dans la mégalithe …
C’est la prestation du roi de la débusque, le grand frisson,
la torsion de zan en rouleaux de printemps de plaisanterie,
l’infusette des nuisettes version feuille de menthe,
la paluche fraternelle à Père et Mère Ubu, pataugeant dans le délire de la pompe à finance,
le délire chirurgical des bonnes têtes à panser dans la crème à raser,
les rafraîchissants queues de voiles dans le bocal des illusions.
C’est le hurlement du génie, le soir au dessus de la gaudriole,
la Blanche équipée des lessives avec le paquet cadeau inclu
dans le baquet du moussant des chansonniers de l’amitié.
 
C’est le roulis sur un air de bol héros, le Ravel des petits frères de la joie
sur l’ écran de la première chaine, tout en noir et blanc
et en tressautements de rayures,
la rehausse de l’onde vibratoire au braiment de l’âne amoureux,
le doux vibrato des hautes contre en duo avec un copain de la rigole
pro patria et ex nihilo,
c’est le petit jour de la fête chez les pourvoyeurs de cervoise tiède.
Du Dac ou Tac, c’est bien vrai,
t’étais un as, une vraie vedette, une huile dans le turbin du rire…
 
Premier secrétaire loufoque du mouvement ondulatoire unifié,
vrai qu’t’aimais faire plus court,
rien que pour le plaisir de la reluque du public en délire
qui t’a élu des milliers de fois et pour de bon,
Président de la république du parti d’en rire,
du chat dans le MOU, et des taons sont durs, ma brav’ dame,
dans la doulce France de jadis et de l’arrière cuisine de ma belle-soeur.
 
Dans une époque ravissante qui en a par ailleurs, ravi plus d’un,
époque fleurie et bénie où tout se chantait à couteaux rengainés et à couettes tirées,
une période insouciante et blonde qui mettait des sucettes à la bouche,
le point de bourdon à l’ourlet,
t’étais le roi de la traduction du papier de soie, le prince du bolduc et l’emballage first class,
dans le grand Olympix des chauds bizes.
Et tes anisettes infusaient élégantes, dans le fourreau à paillettes
le tilleul menthe des gardes se barraient d’aise à défaut d’être vache à la barrière,
comme les pirouettes du beau serge, en butte à tous les trains de la sottise,
ce qui chacun le sait est une denrée abondante et non périssable.
 
Nul n’est censé ignorer les artistes de la muse,
les hic halls de hocquets,
les prises de la bastille aux affres du gabelou prestidigitateur,
la nuit américaine des temps modernes et producteurs,
l’improvisation dans le tango de la célérité,
les répliques savoureuses servies sur plateaux de fruits de mer,
les pièces montées de goémons vifs argent,
en bref, toutes les grâces de tes initiatives évocatrices
en regard du milieu de la piste aux étoiles.
 
Vrai que tu portais beau, sous la perruque, roi solaire en pensées de l’hectopascal,
beau prince du cale en bourgs,
fin lettré monté sur pneu qui accrochent bien les tournants de la route de l’évasion.
Grand-prêt’ Pa, officiant à plein tube du biglotron,
résolu dans l’unité SI de contrainte et de pression,
tu semais ton questionnement de l’être où ne pas être
dans le Schmilblick des temps impromptus
et pas pressés d’en arriver au fond des choses.
Tu farcissais les doubles rations de tes pages de rire,
pour mieux faire tourner le petit lait de l’amertume,
et battre le blanc des jours sans,
en neige d’Îles flottantes avec caramel, tous frais compris.
T’avais la prose qui fermentait si bien dans le yaourt de l’os à Moelle !
 
Pour établir les lois du calcul intergalactique,
en vue de l‘explosion prochaine de la fusée des frères Fauderche
sur la planète Mars, un pt’it coup de praliné des mots
et hop ça redémarrait aussi sec dans le Paris Brest des pages roses
du dictionnaire farce, direct sur le boulevard Pécuchet.
T’étais vraiment le plus drôle des fouilleurs de Calypso,
avec toi c’était pas souvent le monde du silence dans les salles des bals populaires.
 
T’étais le prince de l’apesanteur,
l’Einstein des antilopes galopant dans les antipodes relatives,
le Newton de la souspèse de la pomme,
et comment elle a été avalée par Eve au grand dam d’Adam,
qu’en est resté comme deux ronds de flans.
T’étais le roi des mille feuilles profanes,
la balance romaine des figues de barbarie et des huiles,
la gousse de vanille dans la compote des hauts lieux,
desserts terrestres de l’humanité.
 
Vrai que pour parler grav’ comme ça,
t’avais du pas mal coucher sur la plume de Beauce,
quand le temps s’en vient à lancequiner le pèlerin,
parti au loin, vaillant et sans pelbrok.
Vrai qu’t’avais l’art de jongler avec les mots,
faut dire qu ’t’avais du en passer par vertes et pas mûres,
sang fois refoulé à la frontière des pires reines nées.
Toi qu’ avais du changer tant de fois de noms.
Au dire du gratte papier de la caisse enregistreuse des passeurs de pt’noir,
c’était jamais le bon qu’ tu tirais dans le marc de café des diseuses de bonne aventures.
Ce n’était pas de la rigolade, faut m’en croire,
mais cela te faisait chaud au cœur Caen même,
c’est donc par miracle que t’as pu te faire le roi des bavards
aux jours sombres de Radio Days,
l’avocat des oasis dans le désert,
la prise du tabac de la revanche sur les capitulations,
propulsé sur des ondes à intrigues
en autant d’effets contre larsen
et de courses contre la montre qui débloque en pensant à Dali.
Dans le microphone, c’était une drôle de paire de manche,
une guerre intestine pas marrante, et pas fourgable pour deux sous de bon sens.
 
Figure toi, si toutefois, là où tu es, il y a potentiel pour,
que mon paternel en parle encore de ton Radio Londres,
surtout quand t’inventais de fausses nouvelles rien que pour mystifier les allemands,
entre deux jets de mots en jeux d’artificiers,
pour faire rire au loin le chaland et la mère TSF épluchant les rutabagas,
en ravalant la façade du poste à grille d’un coup de jeunesse à lampe.
C’est pas faute d’avoir eu le tournis et les oreilles grésillantes,
au milieu de la friture des maquereaux,
de la valses des poulpes entourant le Général ;
encore un sosie de copain,
fallait bien çà pour sortir le pays de la mouise,
le tirer illico de la soupe des succédanés.
C’est qu’ ton chalumeau farceur n’était pas de trop
pour percer le coffre de la connerie et faire oublier le goût des erzatzs.
 
Les dames Duval et les saltimbanques de la planète lunaire
ont leurs petites préférences, question sources d’inspiration,
ils te tirent bien bas la casquette,
t’as su placer l’art du verbe tout en haut de l’arbre à baguettes magiques.
T’as exercé tant de métiers, avant de tirer le bon numéro
à la loterie nationale des Ritons les claquettes,
venant semer quelques clairs de terre,
déployant l’arc de ton sourire sensuel et un peu triste.
Pour qui sait ajuster sa lunette d’observation
et la braquer au cœur des trous noirs, juste là où mieux vaut en rire,
t’es une véritable figure de style...
 
Le Sar Rabindranath Duval, c’est le fou rire assuré,
du velours taillé sur mesure au mètre soixante trois près
de questionnements précis, claironnant dans la smalah des soirs d’hivers
le chants des partisans de l’humeur jouissive et interactive.
Plier boutique,oh que tu savais faire !
le crabe te tenaillait, et l’étoile de sang, au Front de la grande guerre
eh ben, y a qu’elle voulait pas tirer sa révérence,
ni éteindre la flamme sous l’Arc de Triomphe de tes souvenirs,
Parfois, le pince sans rire arrivait premier sur le podium,
il te faisait battre de l’aile poétique
dans la mécanique bruyante de l’interrogation du temps qui n’en revient pas.
 
En moins de deux ans, t’as bien essayé au moins quat’ fois de plier boutique,
crachant ta révérence sur la tombe en couronne des grands déprimés,
pour ne plus y revenir.
Vrai que t’as tout fait pour te calancher pour de bon,
pour cela aussi tu ne manquais pas d’imagination, ni d’engagement,
t’as jamais su tricher avec la philosophie
ni avec les gens, encore moins avec toi-même,
chapeau l’artiste, …
 
T’as bien failli caler pour de bon, ce jour de janvier 1960,
la baignoire rougissait de toute ta timidité répandue,
tes veines caletaient dans la béance comme une carpe hors de l’eau dans l’attente de la Pâques.
Dinah ta chère moitié, t’as sauvé in extremis, des bars poulpeux de la grande faucheuse ondulée.
Grâce lui soit rendue,
c’est ainsi que tu as pu voir encore un peu de soleil dans ses yeux,
et que nous avons pu rire encore quelques temps en ta compagnie,
tu lui as dédié quelques lignes témoins,
autant de maux qui sont à pleurer de tristesse,
des livres d’expression de la vraie douleur égarée au milieu des rires,
puisque ta peine était de celle dont on ne guérit pas…
 
T’as toujours été raffiné, discret, pudique et élégant.
T’as toujours été aussi prévoyant,
tes ennemis, et tes faux cols d’amis,
tu leur donnais l’adresse d’un immeuble à Paris, qui n’existait pas...
il est des souvenirs qui ne s’effacent jamais.
T’as pas rechassé le passant avec ta peine,.
Tu ne t’es pas couché sur ta douleur intime non plus.
 
Au fond, t’as jamais affalé la tristesse du grelot de la mort de Marcel,
ton frère aîné, fauché un jour d’octobre
au crépuscule des dieux, dans la terre tranchée des soldats de la grande guerre…
 
Reste que ton roman feuilleton est toujours d’actualité, signé Furax
et pour l’éternité à suivre…
de préférence en effeuillant la muse,
du côté d’ailleurs… 

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