A quand la retraite pour papy « Rodgeur » (Federer) ? 2019, 2020 ou 2021 ?

par Lionel Ladenburger
mardi 5 mars 2019

 

Vainqueur de son 100e titre ATP le week-end dernier à Dubaï, le Suisse aux 37 printemps reste pour l’heure toujours aussi évasif quant à l’annonce d’une retraite pourtant imminente. Alors à quand la pension pour le vétéran bâlois ? Eléments de réponse par ici.

Dix-sept ans, c’est l’abyssal écart d’âge qui sépare Roger Federer de Stefanos Tsitsipas, son adversaire samedi dernier à l’occasion de la finale de l’Open émirati. Pensez-vous donc, quand le Suisse a remporté son premier trophée à Milan en 2001, le jeune grec portait encore des couches-culottes… Symbole de sa longévité, ce gouffre chronologique entre le taulier helvétique et le grandissime espoir hellénique nous rappelle également que le temps est désormais plus que compté pour l’homme aux 20 GC. Alors combien de saisons l’octuple lauréat de Wimbledon a-t-il encore dans sa raquette ? Une ? Deux ? Trois ? La question taraude plus que jamais les millions de « Fed-fans » de par le monde depuis des mois.

2019, un dernier Roland et puis s’en va ?

Après trois ans d’absence, l’annonce de la participation du Maestro à la prochaine saison sur terre-battue n’a évidemment pas manqué de soulever nombre de spéculations. Le bruit circulait en effet avec insistance depuis de longues semaines : quand Federer reviendrait fouler la surface orangée, sa tournée d’adieux aura commencé. Or, impossible de le nier, ce retour sur terre constitue bel et bien un indice de taille. Quoi qu’il en dise, RF prépare déjà logiquement sa sortie ! Ajoutons à cela une autre nouvelle de poids tombée en fin d’année passée : la Laver Cup (son bébé) aura lieu chez lui en Suisse cette année… Et les dés semblaient jetés : 2019 serait forcément le dernier baroud d’honneur pour Mister « Rodgeur ». Mais depuis la fin de semaine passée et l’annonce de sa participation à l’Open des Emirats en 2020, la donne semble avoir changé. Les adieux commenceront donc bien à RG, mais pour celui qui affiche désormais le grade de centurion, rien ne dit que la tournée ne s’étalera pas sur plusieurs saisons. 

2020, après les JO de Tokyo ?

Car n’oublions pas que Sa Majesté RF 1er a signé l’an passé un contrat massif (300 millions de dollars !!!) avec la firme japonaise Uniqlo. Or, on imagine mal la société nippone n’avoir pas négocié en amont la participation forfaitaire de sa nouvelle poule aux œufs d’or aux prochains Jeux Olympiques qui auront justement lieu à… Tokyo, au Japon ! De surcroît, la présence de l’ambassadeur du tennis dans l’archipel asiatique à l’été 2020 semble plus que probable aussi bien pour les raisons économiques à peine évoquées que pour d’évidentes raisons sportives. De fait, l’histoire de Fed sous les anneaux n’est peut-être pas encore totalement terminée. Et même si la médaille d’or en simple (le seul titre majeur qui manque au palmarès du Suisse) sera très difficile à aller chercher, une nouvelle breloque en double (avec son compère Wawrinka) ou en double-mixte (avec la prometteuse Belinda Bencic) paraît plus que jamais à sa portée. Alors, jamais deux sans trois ? Après l’or en double en 2008 à Pékin et l’argent en simple en 2012 à Londres, RF ira-t-il décrocher une troisième timbale olympique à Tokyo en 2020 ?

2021, avec le record de Connors dans la musette ?

Quand on parle d’un joueur de quasi 38 ans, 2021 paraît encore relativement loin… Pourtant, la probabilité de voir Roger Federer pousser sur le bouchon jusque là n’a rien de si insensé. Maintenant qu’il a passé la barre symbolique des 100 titres, nombreux sont ses supporters qui aimeraient le voir aller chercher un dernier grand record avant de se retirer. Or, si améliorer significativement son compteur en Grand Chelem sera a priori compliqué (on espère quand même un 21e GC ;), voir Federer rattraper et pourquoi pas dépasser Jimmy Connors au nombre de titres ATP, n’est pas une perspective totalement infondée. En imaginant que le Bâlois grappille encore cinq ou six titres sur les deux prochaines années, il ne lui resterait en effet plus qu’une petite poignée de trophées à aller chercher avant la quille pour dépasser Jimbo et ses 109 unités. Et quand on voit qu’Ivo Karlovic, le vétéran des vétérans du Top 100 (et ses 40 printemps bien tassés), parvient encore régulièrement à se hisser dans le dernier carré en tournois ATP, on se dit que « Papy Rogé » aurait tout intérêt à l’imiter.

La Laver Cup 2021 en guise de jubilé ?

Désormais centenaire, l’ogre Federer n’est donc probablement pas encore 100% rassasié. Sa vie privée sur le circuit (avec femme et enfants dans ses valises) ne semble pas lui peser plus que cela et l’énorme billet qui le lie désormais à son sponsor japonais peut laisser présager que le Suisse jouera encore à minima durant les 18 prochains mois. En outre, autre supposition, la Laver Cup, la compétition-exhibition que l’Helvète a lui-même mise sur pied avec la précieuse collaboration de Tennis Australia, se déroule une année en Europe et une année hors-Europe, tout en n’étant pas organisée les années olympiques… Vous voyez où l’on veut en venir ? Après s’être tenue à Prague en 2017, puis à Chicago en 2018 et Genève cette année, il y a donc fort à parier que l’édition 2021 aura lieu du côté de Melbourne ou de Sydney. On imagine en effet mal les dirigeants aussies faire une croix sur un évènement qu’ils ont massivement contribué à lancer sans que le roi n’y participe, chez eux, au moins une fois ! Et puis quel plus bel écrin que la Rod Laver Arena, l’antre qui a vu le phénix suisse renaître de ses cendres en 2017, pour tirer sa révérence ? Bref, pour une fois, Fedex n’est peut-être pas si pressé que ça…

Lionel Ladenburger

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