La prière pour les juifs réintroduite !
par raphi
jeudi 14 février 2008
La disparition de la messe en latin n’avait pas seulement le mérite de se faire enfin comprendre de tous, mais aussi de mettre fin à certaines polémiques liturgiques. Sa réintroduction risque une fois de plus diviser.
Une de ces polémiques concerne la prière pour les juifs, de la liturgie du Vendredi-Saint. Alors qu’il aurait été plus sage de supprimer le terme Juif (ne sommes-nous pas tous enfants de Dieu sans distinction ?), le Vatican a préféré modifier quelques termes en jouant sur la sensibilité et la racine des mots pour enfin promulguer une prière plus nuancée, mais toujours aussi critiquable. En voici le contenu :
« Prions aussi pour les Juifs, afin que notre Dieu et Seigneur illumine leur cœur pour qu’ils reconnaissent Jésus-Christ, sauveur de tous les hommes [...] Dieu Tout-Puissant et éternel, Qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la reconnaissance de la vérité [Cf. 1re Epître à Timothée 2, 4], accorde, dans Ta miséricorde, que la plénitude des nations entrant dans Ton Eglise, tout Israël soit sauvé... ».
Bien que les termes "ténèbres", et "aveuglement de ce peuple" aient disparu, l’Eglise catholique ne peut nier une volonté farouche d’évangéliser les juifs.
On peut très bien comprendre que dans le contexte théologique chrétien la rédemption, la reconnaissance du Christ aient une place prépondérante. Mais faut en faire une "question juive" ? Cette félicité ne doit-elle pas s’adresser à tous les peuples sans distinction et encore moins de jugement (réf : parviennent à la reconnaissance de la vérité).
Le pape Benoît XVI qui est le principal instigateur du rétablissement de la messe en latin devrait se poser les bonnes questions !
Cette prière ne risque-t-elle pas de creuser à nouveau un fossé entre les chrétiens et les juifs ?
Le dialogue ne risque-t-il pas d’être rompu ?
Les réponses sont oui. Les rabbins d’Italie appellent déjà à mettre une pause dans les relations et les discussions judéo-chrétiennes. En Israël, les responsables s’insurgent déjà contre cette prière et les méfaits qu’elle pourrait engendrer.
Ne l’oublions pas, la plus noble des intentions peut être facilement détournée. Et sans vouloir déterrer les cadavres, l’Eglise catholique devrait regarder dans son passé proche et lointain.