Faut-il abolir le salariat ?

par Michel CARRIERE
mercredi 17 janvier 2007

La devise de la République, Liberté, Egalité, Fraternité est-elle compatible avec le salariat ? Peut-il y avoir égalité entre un employeur et son employé ? Comment passer de la notion de lien de subordination à celle de relation de coopération ?

Le contrat de travail est est contrat de type inégalitaire, régi par des règles particulières, et qui diffère du contrat synallagmatique, ou existe un équilibre harmonieux entre les droits et les devoirs de chacune des parties au contrat.

Le contrat de travail pose tout au contraire une inégalité entre  les deux parties au contrat, l’employeur et l’employé.

Cette inégalité est matérialisée par le « lien de subordination » existant entre l’employé et l’employeur. Ce lien de subordination est matérialisé par le pouvoir de direction et de contrôle qu’un employeur exerce sur son employé.

Lien de subordination, subordonné, cette terminologie du 19ème siècle, à elle  seule, fait déjà ressortir l’inégalité existant entre l’employeur et son employé. Cette analyse est confirmé par la réalité des situations de travail qui existaient jusqu’au 21 ème siecle.

Karl Marx, dans ces descriptions, faisait apparaître que le prolétairiat n’avait pour toute fortune que sa force de travail, et que cette dernière lui était acheté par les propriétaires des moyens de production, à un prix minimum pour être revendu à un prix maximum.

Le profit, dans cette optique résultait de l’exploitation d’être humains par d’autres êtres humains, en position de les spolier !

Cette analyse, fondée à son époque, a conduit les économistes et les penseurs politiques à proposer de nouveau modèles, où apparaissait l’intérêt et le profit commun.

Aujourd’hui, la culture du partage de la connaissance conduit à s’interroger sur les modèles en vigueur et tout particuliérement sur ce type de contrat particulier, qu’est le contrat de travail !

Symbole d’un autre temps, prolongement adouci de l’esclavage, reposant sur une conception fondamentalement inégalitaire des êtres et des relations sociales le contrat de travail tel qu’il existait peut-il et doit-il être repensé avec les valeurs de la société de connaissance.

Je pense que c’est une nécessité et qu’à la relation de subordination doit succéder la relation de coopération. Ce faisant on revient aux sources même de la relation contractuelle et de la conjonction des intérêts et des volontés. Bien entendu celà suppose des mécanismes de régulation qui éviteront les abus de position dominante des uns ou des autres.

Le contrat de coopération definirait la finalité de la coopération, sa durée, les objectifs à atteindre, les modalités de coopération, les ressources à y affecter et la rémunération des activités de la coopération .

Ce contrat de coopération permettrait aussi une mise en place de la flexisécurité en prévoyant , en plus de la rémunération des activités des parcours qualifiant de valorisation et d’acquisition des compétence, qui pourraient être pris en charge par l’ensemble des partenaires sociaux.

Une nouvelle voie, qui ouvrant sur un renouveau de la démocratie dans l’entreprise permettrait aussi un renouveau de démocratie dans la société.

En effet cette notion de coopération, c’est à dire de « Société des Egaux » permettrait aussi d’intéger chacun des citoyens dans un rôle et un statut qui lui assurerait un revenu décent et équitable, contrepartie d’une activité garantie.

Une manière, peut-être d’assurer ce fameux « droit au travail », garanti par la Constitution et singuliérement de nos sociétés.

Le travail serait défini, dans ce cas, comme le fruit de la coopération des hommes et des femmes !

Utopie, Rêve, aujourd’hui encore certainement, mais pourquoi pas aussi la réalité de demain, si nous voulons bien nous en donner la peine !

Ne serait-ce pas un thème qui pourrait être abordé dans le cadre des présidentielles 2007 ?


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