La gravitude de Ségolène Royal

par Luc
lundi 8 janvier 2007

Comme François Mitterrand était allé en Chine en février 1981, juste avant sa victoire historique de mai 1981, Mademoiselle Royal s’est dit que ce serait de bon augure d’y aller faire un tour aussi.


Et puis en fait, elle n’avait pas trop le choix, un voyage à Washington n’étant pas vraiment envisageable vu que la candidate démocrate présidentielle pour 2008, Hillary Clinton, refuse de la rencontrer. Convenez-en, ça aurait fait désordre.

Remarquez, en Chine, ce n’est pas vraiment mieux : le président Hu Jintao a refusé de la recevoir. Il faut reconnaître que c’est un peu normal. Rappelons que, lors de la visite officielle en France du président Hu Jintao en 2004, elle avait boycotté sa visite à l’Assemblée nationale pour protester contre le non-respect des droits de l’homme en Chine. Comme ce sujet n’a pas vraiment évolué depuis trois ans, il a dû se dire que ce n’était pas la peine de la recevoir, même si elle a déclaré qu’elle ne venait pas à Pékin « en donneuse de leçons ». C’est vrai que les leçons de Marie-Ségolène, le président de la Chine peut survivre sans.

Et puis rappelons aussi qu’elle ne vient pas en Chine à l’invitation du gouvernement chinois, mais à l’invitation du Parti communiste chinois. Nuance...


Donc, comme le gouvernement n’a pas vraiment envie de la voir, elle fait du tourisme aux frais du militant socialiste de base.

En visite touristique sur la Grande Muraille avant d’aller arpenter la Cité interdite, elle a pensé que ce serait bien de sortir une phrase définitive, vous savez, genre Napoléon qui déclare : « Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent. » Un truc qui marque, quoi, dont on va s’en souvenir après... Alors, elle s’est bien creusé la tête, et voici ce qu’elle a trouvé (accrochez-vous, ça va faire mal !) :

« Comme le disent les Chinois, qui n’est pas venu à la Grande muraille n’est pas un brave. Mais qui vient acquiert la bravitude. »

Hein ? Je vous avais prévenus : c’est du lourd !

Dans sa volonté de branchitude, Mademoiselle Royal a donc préféré parler de bravitude au lieu de courage, et la gravitude de cette déclaration ne nous laisse présager rien de bon sur la couragitude de son action si d’aventure elle est élue à la présidencitude de la République française ...

Pour en savoir plus :
1. Ségolène Royal ne rencontrera pas Hu Jintao à Pékin (La Tribune)
2. Ségolène Royal, une "madone" sur la Muraille (L’Express)
3. En Chine, Royal ne veut pas "donner de leçons" (Le Figaro)

Crédit photo : J. Naegelen


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