Présidentielles : une seule certitude...
par stephane rossard
vendredi 20 avril 2007
La seule chose dont nous sommes sûrs... c’est de n’être sûrs de rien à ce jour !!! Qui peut dire aujourd’hui, avec assurance, sans ciller, ce qui se passera ce dimanche 22 avril au soir ? Piqûre de rappel sur les inconnues de la présidentielle de 2007. Et qui la rendent si imprévisible.
La seule chose dont nous sommes sûrs.... c’est de n’être sûrs de rien à ce jour ! Qui peut, sincèrement, prétendre le contraire ? N’est-ce pas, en effet, l’arrogance de la chose sue et un excès de confiance qui ont conduit à la catastrophe du 21 avril 2002 ?
J’enfonce peut-être une porte ouverte mais à quelques jours du scrutin, voici une piqûre de rappel sur les inconnues de cette présidentielles 2007 !
Les sondages, ils me laissent de marbre. Et cela a toujours été le cas... Depuis une certaine campagne de 1995 où à leur grande majorité ils annoncaient que Jacques Chirac était ‘’foutu’’, bon à jeter aux oubliettes de l’histoire politique... on connaît la suite... Je m’en souviens d’autant mieux que je faisais partie, lors de ma fréquentation du monde politique à l’époque, de ces rares à prédire un retournement de situation en faveur de Chirac...
Ne parlons donc pas non plus de ce 21 avril 2002. L’atterrement général face à l’impossible. Et pourtant, si chacun avait prêté plus attention au pays réel, à ses colères, ses frustrations, ses angoisses, on aurait compris que quelque chose de profond et d’inédit se passait dans le corps électoral. Ou alors, fidèle à elle-même, cette France préférait ignrorer et pratiquer la politique de l’autruche que celle du buffle, soit se tourner face au danger pour mieux l’affronter.
Qu’en sera-t-il cette année ?
La donne nouvelle serait a priori la montée en puissance de Francois Bayrou. Peut-être. Peut-être pas. Réalité ou mirage ? Vrai phénomene ou artificiel ? J’ai toujours autant de peine à croire à sa soudaineté. Plus de 10 points en un mois et demi, je reste dubitatif. Assisterons-nous a un Chevènement "bis’’ ? Aucune idée. Ce serait le pire qui puisse arriver. A qui profiterait cette illusion ?
En tout cas, cette cristallisation sur le candidat du centre contribue à oublier cette exception française et dont on se passerait bien : une extrême droite à son plus haut. Une honte pour un pays qui se dit, qui se fait même une fierté d’être le pays des droits de l’homme, des libertés et de la fraternité ! Pour une démocratie au XXIe siècle et la cinquième puissance mondiale, une tare qui devrait provoquer une vraie rébellion des candidats. C’est à peine s’ils s’irritent ! Pis, ils s’en accommodent pour leurs arrangements entre "ennemis’’ , leurs calculs d’apothicaires électoraux, de la cuisine politicienne dont les citoyens ne veulent plus.
Ne comprennent-ils pas que le FN est le résultat d’une exaspération, elle-même fruit d’une réalité dont ils sont les artisans par leur politique inopérante poursuivie alternativement depuis vingt-cinq ans ? Le FN est le produit de leur incompétence ! Le FN est leur chose ! A tous ! D’où ce malaise de leur part et par là même leur impuissance à apporter une réponse claire et efficace car ils sont les plus mal placés. Sur ce sujet, ils se sont autodisqualifiés. N’est-ce pas Albert Einsten qui disait :"on ne résoud pas les problèmes avec ceux qui les ont créés’’. Voilà pourquoi nous tournons en rond...
Le vote utile serait l’assurance tous risques de la présence de Ségolène Royal au second tour. Oui et non. Oui car l’électorat de gauche ne veut pas d’un choix par défaut. Chat échaudé... Non car la candidate par son attitude et nombre de ses thèmes est en dissonnance avec une partie de cet électorat. Mais quelle est la proportion ? Et au final le réflexe de survie ne sera-t-il pas plus fort ?
Autre question : quelle influence exercée par les nouveaux médias et l’explosion des sites citoyens ? On parle déja de "cinquième pouvoir’’. N’est-ce pas trop tôt pour l’affirmer ? En effet on reconnaît un pouvoir à sa capacité à influer sur le cours des choses. La preuve la plus palpable serait indiscutablement la précence de Francois Bayrou au second tour tellement la blogosphère dans son ensemble me paraît majoritairement soutenir la démarche du candidat centriste. Et encore, il sera difficile de mesurer le rôle exact joué par l’Internet citoyen.
Enfin, et ceci me concerne plus directement : le vote des Francais de l’étranger que l’on dit déterminant. Leur nombre a doublé depuis 2002 . Faut-il l’interpréter comme un honneur excessif ou bien le signe d’un scrutin si serré que le sort repose entre les mains d’une minorité ?
Oui tout est possible dans cette élection. L’issue n’a jamais été aussi incertaine avec une opinion volatile, des citoyens qui ‘’butinent’’, des sondages trop nombreux qui à force parasitent le débat public et perdent, déstabilisent le citoyen ; des médias suiveurs, qui courent après les thèmes lancés par les candidats mais incapables d’en imposer un (un signe inquietant d’ailleurs pour la vitalité de notre démocratie) et une débauche d’information sans précédent.
Bien malin celui ou celle qui peut dire ce qui sortira des urnes ce 22 avril 2007, non ?
Ou à chacun sa part de vérité...