Scénarios pour l’Irak
par Alain Hertoghe
jeudi 13 octobre 2005
Samedi 15 octobre, les Irakiens sont appelés à approuver une constitution démocratique et fédérale, avant d’élire en décembre leur Assemblée nationale. Les chiites et les kurdes - 80% de la population irakienne - voteront pour la nouvelle Loi fondamentale. L’inconnue réside dans l’attitude des sunnites, la minorité qui confisquait le pouvoir sous Saddam Hussein, renversé le 9 avril 2003 par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. La consigne de leurs dirigeants : s’abstenir ou refuser la Constitution. Un accord de dernière minute entre responsables des trois communautés a toutefois été suivi d’un appel, par le principal parti sunnite, à voter en faveur du texte.
Deux ans et demi après la chute de la dictature, l’armée américaine n’est toujours pas arrivée à stabiliser l’Irak. Une insurrection multiforme (djihadistes salafistes, nostalgiques de Saddam Hussein ou, simplement, de la domination sunnite) tue, chaque semaine, des soldats américains et, en beaucoup plus grand nombre, des civils irakiens. Sous l’égide d’Abou Moussab Al Zarqaoui, chef de la branche irakienne d’Al Qaïda, les djihadistes ont engagé une offensive de nettoyage ethnique contre la communauté chiite à coups d’attentats suicides meurtiers. Dans l’espoir de provoquer une guerre civile.
Aux Etats-Unis, George W. Bush est confronté à l’impopularité croissante de l’occupation de l’Irak. Si, selon les sondages, une majorité des Américains ne demandent pas (encore ?) un retrait complet et immédiat des boys, une majorité estime que l’invasion a été une erreur, l’occupation, un échec, et que l’Amérique doit progressivement mettre fin à cette entreprise coûteuse en vies humaines et en fonds publics. Au-delà des divisions partisanes entre démocrates et républicains, l’establishment politico-militaire apparaît de plus en plus tenté par la recherche d’une porte de sortie honorable.
Face à la situation aux Etats-Unis et en Irak, notamment selon l’issue du référendum de samedi sur la constitution et celle des élections générales de décembre, quelles sont les options pour l’administration Bush ?