Hommage à John Updike
par Babar
mercredi 28 janvier 2009
John Updike, Prix Pulitzer par deux fois et lauréat du National Book Award, les deux plus grandes récompenses littéraires américaines, auteur de la tétralogie “Rabbit » est mort à l’âge de 76 ans d’un cancer. Il laisse derrière lui une œuvre monumentale et singulière. Il ne lui aura manqué que le Nobel de littérature.
« Mes atouts en tant que romancier, écrivait John Updike dans ses Mémoires (être soi à jamais, éditions Gallimard), me paraissent être, avec le goût pour la vie américaine acquis à Shillington [sa ville d’enfance, en Pennsylvanie], un certain sens de l’indignation et de l’indépendance également acquis là-bas, une attitude chrétienne consistant à s’abstenir de juger et une aptitude de dessinateur humoristique à composer dans les limites d’un espace imposé ».
Son œuvre, traduite en France chez Gallimard puis au Seuil est, selon lexpress.fr, « une sorte de muséum où l’on peut contempler tous les tabous, toutes les névroses et les frustrations qui sommeillent dans le lit de l’Amérique ».
Son premier roman, Jour de fête à l’hospice a paru en 1958. Il en suivra une vingtaine d’autres. Mais, remarque telerama.fr, « les plus célèbres resteront sans doute les quatre volets des aventures, essentiellement matrimoniales et sexuelles, de Harry Angstrom, alias Rabbit. Une tétralogie commencée en 1960 par Cœur de lièvre, achevée trente-deux ans plus tard par Rabbit en paix ». Rabbit lui assurera un revenu confortable et lui permettra de recevoir le National Book Award et, par deux fois, le prix Pulitzer.
Updike, ironique, adorait, toujours selon lexpress.fr, « brocarder ses pairs en se moquant de lui-même au passage. Aussi s’était-il inventé un alter ego, Henry Bech, un plumitif muni d’une langue de vipère et d’une libido à toute épreuve ». Ce personnage apparaît dans Bech voyage, Bech est de retour et Bech aux abois.
Dans un entretien à Libération, en 1992, John Updike explique .
« Je regrette d’une manière abstraite de n’avoir pas plus souffert, parce que je serais une personne plus intéressante et mes livres aussi. D’un autre côté, si je n’avais pas eu de succès jeune, je n’en aurais jamais eu du tout. Et c’était ça que je voulais : être ce genre de type qui écrit assis dans une pièce et produit des petites choses et les fait publier et gagne de l’argent avec. C’était mon rêve, je ne peux donc pas regretter qu’il se soit réalisé rapidement. »
A voir également sur Agoravox tv