Les Frères musulmans appellent les Egyptiens à se rendre aux urnes
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dimanche 21 août 2005
LE CAIRE (AP)
Les très influents Frères Musulmans égyptiens ont exhorté dimanche leurs concitoyens à se rendre aux urnes pour la présidentielle du 7 septembre, sans apporter leur soutien à aucun candidat mais en laissant entendre que leurs partisans ne devraient pas voter pour le président sortant Hosni Moubarak.
L’annonce des Frères musulmans, plus important groupe islamiste du pays(mais interdit depuis 1954), était très attendue avant cette présidentielle, la première qui offre le choix entre plusieurs candidats aux électeurs.
"Tous les frères devraient savoir que nous ne pourrions pas soutenir un oppresseur ou coopérer avec quelqu’un de corrompu ou un tyran", indique le communiqué, signé du chef des Frères Musulmans, Mohammed Mahdi Akef. La population doit "exercer ses droits constitutionnels et légitimes à exprimer son opinion et (...) soigneusement réfléchir à son choix", poursuit le texte.
Selon un des chefs du mouvement, Ali Abdel Fattah, le communiqué exhorte donc ses partisans à voter pour qui que ce soit sauf Moubarak. "Le président Hosni Moubarak est au pouvoir depuis 24 ans et il n’a pas annulé la législation d’urgence ni mis en oeuvre une quelconque vraie réforme. Nous refusons de laisser le statu quo continuer", a-t-il déclaré à l’Associated Press.
La puissance politique des Frères Musulmans dans la vie politique a connu une nouvelle démonstration éclatante le 14 août lorsque le principal rival de Moubarak, Ayman Nour, s’est rendu au siège du mouvement, a prié aux côtés d’Akef et demandé son soutien.
Selon l’analyste politique Amr el-Choubaki, le communiqué des Frères Musulmans reste délibérément vague, pour ne pas brûler ses vaisseaux avec le régime et pouvoir progresser lors des législatives de novembre.
Le gouvernement égyptien laisse l’organisation exister, bien qu’interdite, resserrant et desserrant son étau en fonction des variations du climat politique. Actuellement, 15 députés officiellement indépendants mais élus avec le soutien des Frères Musulmans constituent le principal bloc d’opposition au parlement. AP