Madagascar : le calme règne à Antananarivo ?
par Babar
lundi 9 février 2009
30 morts et plus de 200 blessés. C’est le terrible bilan des tueries qui ont ensanglanté le centre d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, hier dimanche. Face à face, les forces de l’ordre qui dit-on tiraient sans somation et les partisans d’Andry Rajoelina, maire déchu de la ville qui s’opposent au président malgache Marc Ravalomanana. Ces affrontements entre le président et l’ancien maire ont déjà causé 128 morts depuis quinze jours… et la démission de Cécile Manorohanta, ancien ministre de la défense.
Le vice-amiral Mamy Ranaivoniarivo, directeur de cabinet militaire auprès de la présidence malgache, vient d’être nommé ministre de la défense. La destitution de Cécile Manorohanta n’a pas tardé. Il en fait pas bon critiquer le président Marc Ravalomanana et surtout la répression.
Il est vrai que cette répression a été sévère. Le chiffre de 28 morts a été annoncé par un haut responsable de la police. Le plus grand hôpital de la ville a accueilli de nombreux manifestants blessés. Michelle Ratsivalaka, maire qui remplace Andry Rajoelina, a déclaré que les cadavres des manifestants « seraient transportés, précise lexpress.fr, dans un gymnase pour des obsèques ».
Malgré ce carnage sanglant, cette tuerie sans nom dont le bilan est hélas provisoire, Andry Rajoelina a déclaré qu’il poursuivrait la lutte. Courrier international note que « les deux protagonistes de la crise, tout en déplorant la mort de leurs compatriotes, se sont acharnés l’un sur l’autre verbalement ». l’un et l’autre se revoie la balle, chacun accusant l’autre d’être le bourreau.
Le président prétend que l’ancien maire a envoyé ses hommes à la mort. Andry Rajoelina défend l’idée opposée. Il estime que Marc Ravalomanana est un traître. Mais souligne encore Courrier international, « l’irréparable est là ».
Aujourd’hui, le calme est revenu à Antananarivo. Mais jusqu’à quand ? Les abords du palais présidentiels sont bouclés. Les forces de police sont armées jusqu’aux dents. La communauté internationale, de l’ONU en passant par l’Union Européenne exhorte les deux parties à dialoguer.