Les mystères et les métamorphoses de l’écriture...
par rosemar
lundi 18 mars 2019
Dans le cadre de la semaine de la langue française et de la francophonie du 16 au 24 Mars 2019...
L'écriture fascine depuis ses lointaines origines : petits dessins, pictogrammes, cunéiforme, hiéroglyphes...
Depuis le "gribouillis" informe jusqu'à l'art de "composer" des récits, l'écriture a décliné toutes sortes de possibilités...
Le mot "gribouillis" avec son suffixe familier de diminutif suggère bien une écriture confuse et informe. L'enfant aime ainsi gribouiller sur des feuilles, avant même d'avoir appris à écrire...
A l'inverse, le verbe "composer" venu du latin "componere", "placer ensemble" montre une volonté de structurer la pensée, d'ordonner les idées. On connaît bien l'exercice de la composition française et ses exigences...
"Composer" suppose réflexion, attention, lenteur, toutes qualités qui ont tendance à se perdre dans notre monde moderne.
L'écriture si précieuse a permis de transmettre tant de messages, de pensées, d'émotions, de réflexions, de beauté et d'harmonie.
L'écriture se décline en différents mots très évocateurs...
Ce peut être une "arabesque" sinueuse pleine de charme, ou un simple "tracé", ou encore une écriture "cursive."
L'arabesque, en forme de volute, de spirale relève de l'oeuvre d'art : le mot lui-même fait rêver, avec ses quatre syllabes langoureuses, le mot évoque élégance, légèreté, sinuosité...
Le tracé est, quant à lui, souvent plus rudimentaire : c'est l'origine même de l'écriture...
L'écriture cursive, elle, va vite : elle court sur la feuille en un tracé continu...
Et puis, l'écrit fait appel aussi au dessin : c'est ce que l'on perçoit dans l'art des hiéroglyphes, si ancien, mais aussi dans l'usage fréquent, dans nos sociétés, de "logos", ces symboles associés à des marques...
L'écureuil pour la caisse d'épargne, le losange pour une marque de voiture, un lion pour une autre...
Etonnant tout de même ! comme le souligne Roger-Pol Droit, "le "logos" terme grec qui désigne à l'origine le discours, la raison, "s'emploie désormais pour nommer la forme visuelle d'une marque !"
Le "rebus" constitué d'une suite de dessins, de lettres, de chiffres nous intrigue, avec sa terminaison latine, et nous permet de découvrir une énigme : c'est un petit jeu sympathique... ce mot ancien remonte au latin et signifie "avec les choses".
Et que dire de ce mot mystérieux, le "phylactère" ? En grec ancien, il désignait une amulette, un talisman.
C'était aussi une petite boîte, renfermant des bandes de parchemin ou de vélin.
Le terme désigne, de nos jours, les bulles des bandes dessinées remplies d'écriture.
Et pourquoi le nom "coquille" est-il associé à l'écriture ? Dans le langage journalistique, il s'agit d'une faute typographique, quand une lettre est substituée à une autre... Venu du latin "conchylium" et du grec "cogkhulion", c'est une formation de diminutif qui désigne le petit coquillage. Une coquille évoque une lettre à l'envers, inversée...
Et puis, dans l'écriture, tout est "signe"... Les mots eux-mêmes sont des signes composés d'un signifiant et d'un signifié. La magie des mots ! Le mystère de leur origine et de leurs significations ! Leurs sonorités, leur musique éclatantes ou douces ! La magie de la poésie !
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2019/03/les-mysteres-et-les-metamorphoses-de-l-ecriture.html
Les dix mots choisis pour illustrer cette thématique sont : arabesque, composer, coquille, cursif/-ive, gribouillis, logogramme, phylactère, rébus, signe, tracé.
http://www.dismoidixmots.culture.fr/ressources/la-thematique-et-les-dix-mots-2018-2019
https://semainelanguefrancaise.culture.gouv.fr/
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