De l’humilité pour mener la barque

par C’est Nabum
jeudi 26 septembre 2024

 

Le modèle vient d'en haut.

 

Frappés de stupeur nous découvrons médusés que la ligne de conduite pour les membres du nouveau gouvernement a été fixée par un expert en la matière. Il s'agit pour eux de faire preuve d'humilité, à l'image de leur chef de file, ce prince sans rire de la modestie, ce chantre de la discrétion, ce virtuose de la simplicité. Avec un tel modèle, sans cesse sous leurs yeux, gageons que nos courageux récipiendaires sauront déplacer le curseur pour se situer à la hauteur de ce parangon de pudeur politique.

Mais auparavant, la qualité semblant en voie de disparition dans bien des secteurs de notre société, peut-être serait-il nécessaire de revenir sur sa définition, son étymologie et ses différentes acceptions. Gageons que nos ministres n'ont pas souvent eu l'occasion de percevoir dans les comportements de leur mentor, ce trait de caractère dont il prétend être passé maître.

Du latin humilitas lui-même dérivé d'humus, l'humilité renvoie à la terre dans sa capacité à passé pour la matrice de toute chose sur cette planète, le berceau de la vie, le ferment de l'activité dans le respect des équilibres fondamentaux. On mesure à quel point ceci symbolise à merveille jusqu'alors, l'ensemble des actions qu'a conduit notre immense chef d'État, curieusement et honteusement qualifié de hors sol par les jaloux et les médisants de mon espèce.

L'humilité impose à chacun d'être en premier lieu conscient de ses faiblesses, de ses manques et de ses lacunes. L'affaire, avouons-le, est mal engagée chez notre premier de classe qui fait concurrence au pape dans son désir de disposer d'une totale infaillibilité constitutionnelle. Il va falloir aux nouveaux ministres un bel effort d'imagination pour être en mesure d'en rabaisser un peu devant ce sphinx en pleine gloire.

Hélas, mille fois hélas, celui qui fut un élève peu attentif n'avait d'yeux que pour sa chère professeure de français tout en se montrant inattentif à ses cours. C'est ainsi qu'il commit la confusion entre l'humus et les couches souterraines, aimant à traîner plus bas que terre ceux qui ne pensaient pas comme lui. Ce fut un simple glissement linguistique qui le conduisit à préférer de très loin l'humiliation à l'humilité. Il convient d'avouer que la différence est si mince pour ceux qui comme lui, ne cessent de fréquenter les hautes sphères de la finance et du pouvoir …

Le mépris devenant sa marque de fabrique tout autant que sa manière de gouverner un peuple indigne de sa majestueuse présidence, il est fort probable qu'il recommande à ses nouveaux compagnons de route d'emprunter ses pas en usant à plaisir d'humiliation contre ce peuple qu'il conviendra de mettre en coupe réglée pour remettre les finances à flot.

Le conseil prend alors tout son sens opérationnel et s'inscrit dans la logique des deux mandats de ce monarque distant, hautain et particulièrement méprisant. Compte tenu du contexte et de la rupture entre les élites et le peuple, il convient de reconnaître que c'est là la plus sûre méthode pour agir au nom d'intérêts supérieurs.

N'attendant rien de cette nouvelle mouture, jugeant fort mal des individus qui se prétendent démocrates puis s'empressent de rendre caduques les résultats électoraux, je souhaitai humblement leur rendre la monnaie de leur pièce. C'est sans nuance aucune que j'exprime ici le mépris que j'ai pour ces gens prêts à tout pour un poste ministériel. Qu'ils aillent tous au diable, y compris leur détestable et détesté patron !

Rare cliché du premier conseil des ministres


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