Bisphénol A : des récipients étiquetés mais une exposition faible.

par 1-Les Brèves d’AgoraVox
jeudi 29 avril 2010

Le Bisphénol A a été placé sous surveillance par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA). Dans un avis datant du 29 janvier 2010, elle recommandait une collecte de données afin d’évaluer l’impact sanitaire de la présence de cette substance dans les récipients et emballages alimentaires, mais aussi le degré d’exposition de la population au Bisphénol A.

 

Le directeur de l’AFSSA, Marc Mortureux, a fait un point sur cette étude, encore en cours. Les analyses faites sur les 769 données récoltées jusqu’à présent montrent que la présence de ce composé chimique, oestrogéno-mimétique et donc classé parmi les perturbateurs endocriniens dans les aliments se fait par « migration à partir des matériaux au contact  ». Cette contamination est plus importante en cas de chauffage. Ainsi, le passage du bisphénol A est moindre dans le cas de bouteilles de soda (maximum observé : 17µg/kg) mais nettement plus important pour des emballages qui ont subi, ou vont subir un processus de chauffage, tels que les conserves de légumes, de poissons et de plats cuisinés (maximum observé 128µg/kg).

Concernant les ustensiles ménagers, seuls les biberons pour enfants ont été intégrés à l’étude et pour le moment, les valeurs constatées sont soit basses, soit inférieures au seuil de détection.

Avec ces premiers résultats, l’AFSSA signale que le taux d’exposition moyen est donc aux environs d’ 1µg/kg de masse corporelle et par jour, soit 50 fois inférieur à la Dose Journalière Tolérable qui est la valeur toxicologique de référence (fixée à 50µg/kg journalier). Pour autant, l’AFSSA recommande la poursuite de l’étude et notamment qu’elle se penche de plus près sur « d’éventuels effets toxiques après des expositions au BPA dans la période périnatale à basses doses ». L’AFSSA travaille en coordination avec d’autres agences nationales et les autorités européennes qui doit rendre un avis fin mai. Et suite à l’avis de l’EFSA, elle demande à ce que les consommateurs soient avertis de la présence de Bisphénol A dans les emballages alimentaires ainsi que les ustensiles ménagers par le biais d’un étiquetage systématique.

De plus, à l’issue de l’étude, les seuils pourraient être réévalués afin de prendre en compte les résultats et une incitation des industriels à rechercher et généraliser l’utilisation de substituts au Bisphénol A pourrait être envisagée. Bien sur, ces substituts devraient être à leur tour étudiés afin d’en mesurer l’éventuel impact sanitaire.

Il n’existe donc pas de risque de crise sanitaire à l’heure actuelle. Mais le Bisphénol A est sous surveillance étroite et cet étiquetage futur des emballages et récipients pourrait conduire à des campagnes d’information.


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