Le Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane condamné

par Billancourt
jeudi 28 octobre 2010

Le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, condamné en appel par le tribunal de Limoges pour avoir injustement associé le constructeur Louis Renault aux crimes perpétrés par les nazis. Les héritiers de Louis Renault ont été défendus par Maître Thierry Lévy.

Constructeur visionnaire, fondateur d’un empire de l’industrie automobile et héros de la première guerre mondiale, l’image de Louis RENAULT est pourtant entachée par sa participation supposée à la collaboration durant l’Occupation. L’industriel est même devenu un symbole de la collaboration économique. L’ordonnance de nationalisation des usines Renault du 16 janvier 1945 a donné à cette approche des faits une apparente valeur légale. Pourtant, l’acte politique reposait sur des motifs imprécis et erronés, un rapport d’expertise ayant réfuté les accusations de collaboration zélée portées contre le propriétaire des usines Renault. La légende s’étant installée, le Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane, dont la vocation était de perpétuer la mémoire du massacre commis le 10 juin 1944 par la division allemande « Das Reich », plaçait Louis RENAULT au cœur des événements qui avaient précédé le crime et pouvaient en expliquer la genèse. Ouvert au public en 1999, le centre avait présenté au public une photographie de Louis RENAULT aux côtés de HITLER et de Göring, photographie prise à un salon automobile de Berlin, avant-guerre, afin d’illustrer ce point de vue. La légende de cette photo indiquait que le constructeur « fabriqua des chars pour la Wehrmacht ».


Les héritiers de Louis RENAULT, informés tardivement de ces faits, ont demandé en justice le retrait de cette photographie en faisant valoir que son utilisation constituait un mépris flagrant pour la recherche de la vérité historique. La Cour d’appel de Limoges, par arrêt du 1er juillet 2010, leur a donné raison. Après avoir constaté que les usines Renault n’avaient pas fabriqué de chars pendant l’Occupation, les juges ont affirmé qu’il n’y avait pas de lien entre le rôle joué par Louis RENAULT « durant l’occupation et les cruautés dont furent victimes les habitants d’Oradour-sur-Glane ».

Pour la première fois, 65 ans après l’ordonnance de nationalisation des biens de Louis RENAULT, une autorité judiciaire s’est prononcée sur le rôle de l’industriel pendant l’Occupation. Les juges ont constaté que les éléments retenus par les historiens ne permettaient pas de présenter l’industriel comme un agent du régime nazi et encore moins de le rendre responsable de ses excès les plus condamnables.

Les héritiers de Louis Renault ont été défendu par Maître Thierry Lévy.

Illustration : Louis Renault en compagnie de Robert de Longcamp, résistant de l’OCM, en septembre 1944, quelques jours avant son arrestation © AP Renault


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