Loi LRU : le second souffle vient des IUT du grand ouest
par StayInContactWith
vendredi 20 mars 2009
Alors que le mouvement des universités entre dans sa sixième semaine de contestation contre la loi LRU, les IUT du grand ouest ont finalement décidé de s’y rallier activement. Si la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités est en cours de réécriture, les actions conjointes des enseignants-chercheurs, élèves et personnel IATOS poursuivront la grève illimitée tant que tout ne sera pas remis sur la table.
Si on parle beaucoup des litiges que suscite cette loi au niveau des facultés, on parle beaucoup moins de ses effets sur les instituts.
Plébiscité par les recruteurs, le Diplôme Universitaire Technologique est une formation qui demande beaucoup de moyen : matériel de maintenance industriel, parc informatique, équipement de télécommunications, ustensiles de chimie, appareil de mesure physique et j’en passe ... De plus les IUT sont souvent de petites structures, ayant peu de moyens de pression pour se faire entendre.
Dans le cadre de l’ultimatum "Le 10 mars, les IUT s’arrêtent", les IUT de Brest, St-Malo, en passant par Rennes ou Morlaix ont décidé d’effectuer des actions ciblées dans leur ville. Barrages filtrants à Nantes, Morlaix et St-Malo, investigation de grandes surfaces à Rennes et Lannion.
A Vannes une action originale a été proposée : "L’IUT à 60%". Dans l’optique de démontrer l’absurdité de réduction de budget de 40%, deux des 4 départements de l’IUT appellent à :
- maintenir des cours en amphithéâtre
- faire des Travaux Dirigés à 50 étudiants (2 groupes en 1)
- effectuer les Travaux Pratiques à 25 étudiants (2 demi-groupes en 1)
- de supprimer les supports de cours (crédits épuisés)
- de suspendre navigation internet dans les salles
- de supprimer la maintenance du matériel (Créduits épuisés)
- de rentabiliser les locaux en ouvrant le samedi
La Coordination grand ouest invite les 115 IUT de France de rejoindre le mouvement.
"Il était temps" confie un étudiant de Nantes, où le blocage de l’université dure depuis 5 semaines. Devant la faible médiatisation de ce mouvement d’ampleur national, et devant les intimidations des RG et de la police, certains commençaient à baisser les bras.
Ensuite durant la distribution de trac sur la voie publique, la police est arrivé (jusque là rien à dire, leur présence évitant tout débordement), mais bien vite le chef de brigade a menacé les manifestants titulaires du permis de leur retirer pour "entrave à la libre circulation". Un comble quand on sait que St-Malo est régulièrement victime de congestion routière : pas besoin de petits universitaires en gilet jaune pour que le périph’ soit bouché...Les plaques d’immatriculation ont été relevé accompagné de menace de trois ans de prison ferme, sous l’œil du journaliste d’un grand quotidien qui n’a pas sourcillé.
"Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit !". C’est sûr qu’avec ce genre de propos, ainsi que du blackout des médias traditionnels, il faut s’attendre à des actions toujours plus dures, empêchant toujours plus d’honnêtes travailleurs d’arriver à l’heure au travail.
Depuis novembre 2008 les universitaires (cela comprend également les IUT, ainsi que les écoles d’ingénieurs publiques) tentent de sensibiliser la population au danger de cette réforme, telle qu’elle est écrite à l’heure actuelle...et rien, 3 lignes dans un journal régional, un passage flash dans le 6 minutes,...
En attendant d’autres actions sont à prévoir en Bretagne/Pays de la Loire, ainsi que dans la France entière. Rappelons que le 19 mars 2009 est organisé une grève interprofessionelle contre la marchandisation des travailleurs.