Une Fête de la Musique qui donna la banane !

par Francis
mercredi 23 juin 2010

Exceptionnel, comme la miraculeuse éclaircie qui s’est installée dans le ciel des Caous, alors que les averses matinales et le froid polaire faisaient craindre le pire. Cette année, à l’initiative de la Ville de Merville et de son Espace Culturel Robert-Hossein, la fête de la musique a programmé deux artistes délicieusement décalés. Le premier, Didier Super, est-il encore besoin de le présenter ? Grave, grave, il est grave. Un show d’une heure trente qui, dans l’esprit d’Hara-Kiri et de Groland, a fait feu sur tout ce et ceux dont il est incorrect de moquer. Heureux de jouer dans une « ville de gauche » (dans les autres, il n’est jamais invité !), ahurissant avec ses lunettes de traviole et son sous-pull trop court sur bedaine flamboyante, le moqueur s’en est pris à cœur joie, déclenchant les fous rires avec ses grands tubes : « Y en a marre des pauvres », « Y en a des biens »… Les cathos, les fachos, les handicapés, les bébés à naître (Avortine, quelle idée de prénom !), les pédophiles et le président de la République ont ainsi été dézingués en bonne et due forme. D’un seul coup, Super traverse la foule pour aller s’installer derrière le public, histoire de taquiner les premiers rangs « où il y a tous les mongols ». Ici, plus on s’en prend dans le pif et plus on est heureux. Fais-moi mal Didi ! On ne verra ça qu’une fois à Merville : un demi-millier de spectateurs les fesses sur la grand-place devant ce génial cornichon. A la fin, après avoir passablement chamboulé son plateau, donnant des coups de pied rythmés dans un micro pour remplacer le batteur disparu, le trublion crie un joyeux « allez-vous en ! », non sans gratifier ses fans – dont certains sont venus de loin – d’une reprise déglinguée de… « La danse des canards ».
 
Mais il serait injuste de rapporter ce concert sans dire un mot de S.Libar, groupe béthunois ayant au l’honneur d’en assurer la première partie. Texte poétique et drôle, étrange thématique du slip (la claviériste s’appelle Mlle Caleçon, et on a même appris que ce vêtement se fête officiellement le 20 juin), S.Libar livre un répertoire finement écrit, gai et savoureux. Le public n’a pas été dupe. Alors que certains premières parties de concert sont chahutées ou ignorées, celle-ci a été dégustée dans un silence attentif et avec des applaudissements fournis. Un nom à retenir, surtout que la bande vient de se classer troisième au concours Impulsions du grand journal L’Est Républicain.
 
La fête de la musique était également animée par Artisans du Monde qui proposait ses produits, l’Espace Culturel Robert-Hossein qui présentait sa future saison, et l’association Merville/Togo qui vendait de la pâtisserie au profit de son jumelage. Signalons aussi que de jeunes bénévoles fort sympathiques se sont glissés dans la foule pour faire la promotion de la banane. Un fruit de circonstance puisque cette soirée en a accroché plus à chaque faciès du très dense public.  

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