La liberté, religion 2.0

par William Kergroach
lundi 16 novembre 2020

 

Les terroristes musulmans nous tuent parce que nous serions, selon eux, des "mécréants".

 Le terme désigne deux situations : le mécréant serait, d'abord, celui qui ne professe pas la religion considérée comme "vraie". Certes, nous ne croyons pas aux "vérités" d'un Coran tel que délivré par ces fous sanguinaires. Une deuxième définition du mécréant est synonyme d'athéisme. Là, c'est carrément faux. Nos sociétés occidentales, évoluées du 21e siècle, ont une religion : la liberté. 

Ne nous attardons pas sur les dogmes du Coran, le livre auquel se réfèrent officiellement presque deux milliards de Terriens. Disons que leurs croyances ne nous convainquent pas.
D'abord, nous ne manquons pas d'offres. Une partie des Occidentaux trouve son inspiration dans des livres antérieurs au Coran : la bible, la Torah. Les histoires qui y sont rapportées sont tout aussi fabuleuses et leurs enseignements s'accordent assez bien avec nos états d'esprit contemporains. Normal, nos principes judéo-chrétiens, même "républicains" sont directement inspirés de ces livres et de leurs enseignements. Le coran n'est, d'ailleurs, que le troisième grand produit de ces religions inspirées par Abraham. Il emprunte d'ailleurs les Feuillets d'Abraham, le Livre de Moïse (la Torah devenue la Tawrat), le Livre des Psaumes et l'Évangile de Jésus, devenu l'Injil, à ses prédécesseurs. 

 

A quoi s'attaquent les ennemis de l'Occident ?

Mais, intéressons-nous plutôt à la nouvelle religion de l'occident évolué : la liberté. Le monde occidental contemporain a une caractéristique qui n'a pas échappé aux fanatiques musulmans qui l'attaquent : il n'est tout simplement plus "religieux" au sens de la soumission à un dogme, de l'observation de rites figés ou de l'assistance obligatoire à des cérémonies. Nos vieilles églises sont vides, les vocations se tarissent, les discours de Vatican comme des nombreuses églises protestantes se confondent avec les discours des chroniqueurs radios, des militants associatifs ou des politiciens. Les dogmes religieux, hérités de plusieurs millénaires, ne séduisent plus la majorité de nos contemporains à l'aube du transhumanisme. On n'avale plus les vérités révélées comme autrefois.

 Comme la liberté, l'égalité, la justice, le droit au bonheur et au progrès, la société occidentale place les libertés individuelles au centre de ses convictions. L'aspiration de nos contemporains est d'être les plus heureux possibles. Cette quête du bonheur individuel, que l'on taxe parfois d'égoïste, n'a pourtant rien à envier aux grands élans révolutionnaires ou religieux qui ont prétendu emmener les foules vers de quelconques paradis ; l'homme occidental contemporain s'est émancipé. Il ne veut plus qu'on lui raconte de fable, il ne veut plus marcher au pas ; il a compris que les lendemains qui chantent étaient réservés à certains. On ne la lui fait plus. C'est une preuve de lucidité, d'intelligence, de maturité, certes pénible pour les autocrates, les fanatiques religieux et tous les gens qui aiment manipuler les foules, mais c'est une attitude légitime à laquelle les foules occidentales s'accrochent désormais avec détermination.

 

Une religion librement adoptée

Les pratiques religieuses ou philosophiques sont reléguées au niveau personnel, à la liberté de conscience. C'est ce que l'on appelle la laïcité. L'État est le garant de la liberté des individus de croire ou de ne pas croire. Cette liberté s'apparente elle-même à la liberté d'expression qui devrait autoriser tout un chacun a exprimer librement ce qu'il pense. Cette liberté d'expression s'enrichit d'une liberté sexuelle qui fait que les comportements homosexuels ne deviennent plus un tabou en occident, contrairement à nombre d'autres sociétés qui vont jusqu'à punir de mort ce qui s'écarte des règles établies.

 En un mot, tous les dogmes de la nouvelle religion tournent autour de la liberté individuelle. Cette liberté rend libre, libre de ne pas adopter tel ou tel discours, libre de ne pas juger, de ne pas se soumettre, libre de combattre. Cette religion n'a pas d'église, pas de parti, mais de nombreux prophètes qui l'entretiennent et lui donnent une couleur toujours plus contemporaine, en phase avec l'évolution de la société occidentale. 
C'est donc une religion redoutable à laquelle s'attaquent les fondamentalistes. Ils n'ont pas encore compris qu'ils ne tueront pas ses chefs, qu'ils ne brûleront pas ses églises, que c'est une religion qui a autant de prêtres que d'adeptes et qui, contrairement à leurs dogmes, ne vieillira pas.

 


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