Commerce de proximité à Paris - suite 3

par Didier Vincent
mercredi 22 juin 2005

Chercher et analyser les causes des problèmes rencontrés par le commerce de proximité est bien sûr très important mais notre petite enquête ne serait pas complète si elle n’était pas illustrée par quelques considérations concrètes venant étayer des propos généraux. L’exercice n’est pas facile car forcément subjectif. Paris Neuvième s’y lance néanmoins en regardant ce qui s’est passé et ce qui se passe actuellement dans l’ensemble du quartier de la rue des Martyrs, lieu réputé dans tout Paris pour ses commerces de détails. Qu’il soit bien clair ici que les appréciations portées ne constituent pas un jugement sur les commerces eux-mêmes, mais sur l’évolution dans le temps de la nature de ceux-ci.

Pour illustrer le lien entre la nouvelle composition sociologique du quartier et ses commerces, il suffit de regarder la nature de ceux qui se sont récemment installés.

Suite à la fermeture de la célèbre pâtisserie, la rue Bourdaloue est restée quelques années assez morte du point de vue des commerces. Un salon de thé et un petit commerce de restauration rapide viennent de s’y installer. Ce dernier, outre une restauration rapide, propose des services annexes comme la lecture de livres ou de magazines et également la possibilité d’utiliser son ordinateur car l’établissement est équipé de connexions Internet WiFi (sans fil). On comprend bien le type de clientèle que cela concerne, pour faire simple, des jeunes « branchés ».

En remontant la rue des Martyrs, les nouveaux commerces installés sont tous d’un type nouveau pour le quartier : Paris Caviar, deux ou trois boutiques de décoration de la maison, L’Epicerie (épicerie fine italienne), Le Comptoir du Saumon. Le type même des produits vendus par ces magasins montre bien que c’est une clientèle au fort pouvoir d’achat qui est visée.

De notre point de vue, un seul cas résume assez bien le problème du commerce rue des Martyrs. A mi-pente de la rue il y avait un traiteur de grande qualité. Pour des raisons qu’il ne nous appartient pas de discuter ici, la famille qui gérait ce magasin n’a pas pu continuer à le faire mais n’a pas non plus trouver de repreneur. C’est donc un restaurant italien (un de plus) qui s’est installé à la place. A noter que celui-ci semble rencontrer un certain succès et que la vérité nous oblige à dire qu’il n’est pas désagréable du tout.

A notre connaissance, seuls deux commerces ont changé récemment de propriétaires et continuent la même activité. Il s’agit de deux boulangeries.

Quelle est donc la situation aujourd’hui ?

1/ de notre point de vue, commerces en trop grande quantité :
- les agences immobilières
- les établissements de restauration rapide de toute nature
- les coiffeurs
- les restaurants italiens
- les opticiens

2/ de notre point de vue, commerces en quantité insuffisante :
- les bouchers (seulement 3 et tous en bas de la rue si notre pointage est correct)
- les pressing (un seul dans la rue)
- les traiteurs
- les poissonniers (un seul en bas plus un petit en haut)

Il nous reste à voire ce que les autorités parisiennes pensent sur le sujet et à obtenir le point de vue du Commissaire d’arrondissement sur les critiques formulées à l’encontre le la police par les commerçants.

A suivre.


Lire l'article complet, et les commentaires