Paroles de femmes

par C’est Nabum
samedi 30 mars 2024

 

Brigitte leur redonne la parole.

 

Brigitte Lecoq est l'une de ces artistes de la chanson qui quoi qu'elle entreprenne, quel que soit le genre qu'elle explore, produit toujours un spectacle de qualité marqué par son grand professionnalisme et une voix qui lui permet d'explorer bien des répertoires, féminins de préférence. Seul petit regret pour elle, elle n'a jamais pu s'imposer avec ses propres chansons qui pourtant méritent autre chose que l'indifférence poli d'un public qui n'aime rien mieux que entendre ce qu'il connaît déjà.

Ce soir-là, à Ormes, ville de la périphérie d'Orléans qui propose l'entrée gratuite à ses spectacles, il y avait une belle chambrée pour assister à un tour de chant programmé dans le cadre de 9ème édition de Festiv’Elles ; une programmation qui a mis en lumière la lutte pour les droits des femmes tout au long du mois de mars, à l’occasion du Festival culturel intercommunal de la métropole orléanaise.

Les 35 propositions artistiques qui célèbrent le parcours d’héroïnes : célèbres ou inconnues, abordent des thématiques très variées : la reconnaissance sociale, le combat pour se frayer un chemin dans certains milieux et la vision de la femme tant dans la vie que dans la littérature. Concerts, spectacles, seule en scène, expositions, lectures, ateliers, stages, humour, cinéma, conférences… furent proposés, tous dédiés aux femmes engagées.

 

Une interprète, fut-elle de qualité comme l'est Brigitte Lecoq, se devait de trouver un angle de présentation pour sortir du registre habituel du tour de chant, pour apporter elle aussi, par le truchement des chanteuses créatrices qu'elle a choisi, sa pierre au combat des femmes. La chose pouvait s'avérer risqué, constituer un ensemble hétéroclite mal ficelé et indigeste pour le public. Ce fut l'exact contraire...

Au-delà de la superbe interprétation servie par un accompagnateur d'exception, Jacky Delance un pianiste qui a joué pour les plus grands et qui accompagne magnifiquement Brigitte depuis sept années, la chanteuse a su trouver les mots et la forme pour présenter chaque parcours de celles dont elle empruntait un titre.

 

Non seulement, ce petit exposé biographique donnait du sens au choix effectué mais qui plus est, il donnait un éclairage utile sur la vedette en question et le sens de la chanson. Une intervention brève qui faisait passer ce spectacle dans une autre dimension ajoutant au bonheur ineffable de la formidable interprétation, une invitation à pénétrer l'intimité d'une artiste en butte à la mesquinerie, la méchanceté, la férocité des hommes.

Chaque présentation était ponctuée par une citation des grandes figures femmes de la lutte pour l'égalité des femmes, des féministes célèbres de par leur engagement durant le XX° siècle. C'était ainsi un joli moment d'intelligence qui ne dépareillait nullement avec le bonheur de la chanson. À travers ses interventions parlées, j'ai trouvé que Brigitte Lecoq ne s'était jamais autant livrée. Ce spectacle lui ressemblait et prenait une dimension qui m'enchanta.

Il y a sans doute pour elle une piste pour enfin recueillir le succès qu'elle mérite tant. Ce savant dosage de portraits et de chansons eut l'heur de séduire un public particulièrement attentif et qui puisa dans les explications des raisons d'écouter plus encore les chansons, d'en saisir pleinement le sens parfois. Je vous invite si vous en avez la possibilité de parler autour de vous d'un spectacle qui a tout lieu de séduire un vaste public.


 

Édith Piaf,

"La vie en rose"

"L’Hymne à l'amour" -

"Mon manège à moi".

Mireille,

"Ce petit chemin" -

"Puisque vous partez en voyage".

Lucienne Delyle,

"Mon Amant de Saint-Jean".

Liane Foly,

"Au fur et à mesure".

Cora Vaucaire,

"La complainte de la butte".

Dalida,

"Il venait d'avoir 18 Ans".

Nicole Croisille,

"Une Femme Avec Toi".

Alice Dona,

"La chanteuse a 20 ans".

Véronique Sanson,

"Ma révérence".

Clara Luciani,

"La grenade".

France Gall

« Ma déclaration »

Barbara,

« L'aigle noir »

•••

Photographies de Christian Beaudin

 


Lire l'article complet, et les commentaires