Elle danse derrière les brouillards...

par rosemar
samedi 3 juillet 2021

Dans cette belle chanson d'amour, forte et passionnée, Francis Cabrel évoque les tourments de celui qui aime : la chanson s'ouvre sur le pronom "elle", qui désigne la femme aimée... celle-ci semble dotée de tous les pouvoirs : capable de "faire changer la course des nuages", capable de "balayer les projets" de l'amoureux.

 

L'amour emporte tout, sur son passage, il est si fort, provoque tant de tortures qu'il "fait vieillir, bien avant l'âge".

 

La femme, même volage, même disparue et perdue, dans "les vapeurs des ports", est toujours présente, à l'esprit de l'homme qui aime et on perçoit, malgré toutes ses infidélités, un amour qui reste immuable.

 

Malgré les trahisons, les révoltes, l'amour s'impose. Le verbe "hurler", la malédiction, à laquelle est vouée la femme, suggèrent toute la violence de la passion.

L'emploi du futur : "elle te fera, tu la perdras, elle rentrera" souligne une sorte de fatalité inéluctable, à laquelle l'amoureux ne peut échapper.

 

Et même le pardon est inéluctable : "Elle voudra que tu pardonnes et tu pardonneras"... La volonté de la femme aimée l'emporte sur tout.

Une phrase, brève, récurrente et péremptoire, "c'est écrit", restitue cette fatalité irréversible.

 

L'utilisation de la deuxième personne "tu", tout au long du poème, confère une sorte d'universalité et de familiarité au message... Tout le monde a pu connaître ce sentiment du caractère impérieux de l'amour.

 

Le thème de l'attente transparaît dans les prières, dans les nuits passées à regarder dehors, dans les bars écumés, pour retrouver l'amoureuse perdue. Les pluriels : "les heures, tous les bars, les nuits" soulignent cette attente et cette quête inlassable.

 

Une succession de questions restitue l'angoisse de l'amoureux : "Qu'est-ce qu'elle aime, qu'est-ce qu'elle veut ? Qu'est-ce qu'elle rêve, qui elle voit ?"

 

L'image des "ombres", sous les yeux, dessinées par la jeune femme, celle des "cordes", qu'elle enroule autour des bras, traduisent bien, à la fois, les tourments de l'amour et sa force.
 
Un nouvel interlocuteur semble intervenir pour évoquer "les soupirs, les dentelles" de l'amoureuse qui a vieilli, qui "n'est plus vraiment belle".
 
Mais, peine perdue, l'amour est toujours là, intense, dans le refrain : "Elle n'en sort plus de ta mémoire..."
 
L'image de la femme réapparaît, sans cesse, comme dans un rêve récurrent, elle "danse derrière les brouillards." Cette simple phrase imagée suffit à évoquer une sorte d'obsession de l'amoureux : les sonorités de dentale "d", de gutturale "r" répétées peuvent suggérer une forme de hantise.
 
Le poème s'achève avec l'idée de quête "tu cherches et tu cours ", et avec l'emploi insistant de la première personne : "Moi, j'ai vécu la même histoire"...
 
Le poète en vient à évoquer sa propre expérience douloureuse, sa propre quête de l'amour et réaffirme à trois reprises qu'il "compte les jours". Ainsi, l'attente semble se prolonger à l'infini...
 
La mélodie retranscrit bien les difficultés de la passion amoureuse, alternant douceurs, tendresse, force et éclats.

 

Le blog :

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