Un médicament contre l’obésité : bravo Sanofi !
par ÇaDérange
mercredi 10 mai 2006
L’obésité est une des maladies émergentes de notre siècle. Il suffit d’aller aux Etats-Unis pour s’apercevoir de la manière dont cette maladie se répand et handicape des millions de personnes dans leur vie de tous les jours, leur mobilité et leur santé, car elle se traduit à terme par des problèmes cardiaques et circulatoires invalidants. Encore les Etats-Unis sont-ils un pays tolérant la présence des obèses, dans lequel ils peuvent s’habiller facilement (tout est prévu pour cette clientèle importante) et dans lequel surtout l’oeil du passant n’est pas inquisiteur, critique, ni méprisant. Au total on estime que 30% des Américains sont obèses !
En France, malheureusement, nous suivons toujours avec un temps de retard les Américains et donc l’obésité progresse à grands pas, surtout chez les jeunes. Le surpoids des adolescents y est constaté quotidiennement dès les classes du primaire. Les raisons en sont multiples, la tentation des produits sucrés, l’absence d’exercice et de sport, les heures passées devant la télévision, un certain atavisme familial, et bien sûr la perte de maîtrise des parents sur leurs jeunes enfants, un peu comme dans le cas de la délinquance des adolescents.
Un espoir se lève pour lutter contre cette obésité. c’est un médicament sur lequel Sanofi-Aventis travaille depuis des années et dont le nom de baptême est le Rimonabant. Il vient en effet d’obtenir un avis favorable à sa mise sur le marché de la part de l’Agence pour l’évaluation des médicaments, qui comme son nom ne l’indique pas est communautaire, et implantée à Londres.
Les experts ont conclu à l’efficacité de cette molécule contre l’obésité et le surpoids. Les essais cliniques effectués sur plus de 6600 patients pendant deux ans se sont "soldés par des réductions significatives de poids et de tour de taille" ainsi que par des diminutions du cholestérol et des triglycérides. Le principe du médicament est de bloquer certains récepteurs du cerveau qui régissent le métabolisme des sucres et des graisses. Par contre ils n’ont pas reconnu l’utilisation éventuelle dans le sevrage tabagique, demandée également par Sanofi-Aventis, pour cause d’essais cliniques non concluants. A noter que la FDA (Foods and Drugs Administration) américaine avait pris la même décision sur l’aspect sevrage antitabac.
La suite du processus d’autorisation de mise sur le marché passe maintenant par l’autorisation de commercialisation délivrée par la Commission européenne qui permettra d’obtenir ce médicament sur ordonnance. Car bien entendu, il sera utilisé pour soigner la "maladie obésité" et pas pour permettre à tous ceux et celles qui se sentent un peu trop gros ou grosses avant les vacances de perdre du poids. Parions néanmoins que des circuits parallèles se mettront en place pour en fournir aussi aux accros de la ligne.
Il s’agit pour Sanofi-Aventis d’un médicament très important commercialement, un de ceux que les sociétés pharmaceutiques appellent blockbusters, c’est à dire capables de dépasser le milliard d’euros de ventes dans le monde. Un de ceux qui pérennisent la société et lui permettent de poursuivre ses recherches dans d’autres domaines thérapeutiques.
Il reste un obstacle à franchir, qui est l’autorisation de commercialisation aux Etats-Unis, là ou se situe le plus gros du marché (sans jeu de mots). Elle est en cours, simplement la FDA attend des renseignements supplémentaires de Sanofi-Aventis.
Un Grand Bravo pour cette découverte d’une société française dans un domaine thérapeutique où il n’existait aucun médicament jusqu’à présent !