Bonn avant Copenhague : qui faut-il croire ?

par Fredon
lundi 22 juin 2009

183 pays ont participé à la réunion de Bonn, début juin, sous l’égide de l’ONU, pour préparer le sommet de Copenhague, en décembre qui doit élaborer un document succédant au protocole de Kyoto -que les E-U n’ont pas signé- et qui court jusqu’en 2012.
 
Le secrétaire onusien, Yvo de Boer a estimé qu"un accord ambitieux et efficace était en vue mais qu’on était loin des réductions préconisées par la science (?) 25 à 40% de réduction d’ici 2020"
 
Optimisme aussitôt démenti par la Commission de Bruxelles qui, selon l’AFP du 15/6, a affiché sa déception après l’échec des négociations sur le climat de Bonn. "Aucune avancée majeure n’a été enregistrée", a commenté le directeur général de l’environnement, Karl Falkenberg qui espère un sursaut des grands pays, davantage de volonté politique.
 
Il pointe les E-U qui n’en sont qu’à l’élaboration de leur propre politique, l’UE se disant prête à atteindre 20% en 2020 et même 30% en cas d’accord à Copenhague.
 
Une manière de faire monter les enchères et de se positionner en leader de la réduction des gaz à effet de serre. En France le plan climat prévoir de réduire de 54 millions de tonnes les émissions de CO2 d’ici 2010. L’UE proposant aussi d’augmenter les économies d’énergie de 20% et de porter la part des énergies renouvelables à 20% de la population totale d’énergies.
 
Il n’est pas nécessaire d’être persuadé que le climat se réchauffe globalement et inexorablement sous l’effet du CO2 émis par les activités humaines, pour se rendre à l’évidence des pollutions industrielles et agricoles et de leurs conséquences sur l’environnement comme sur la santé publique, cela à une grande échelle. Les plus grands pollueurs étant les plus grands pays industriels.
 
En 2004, selon le rapport du PNUD (plan des nations unies pour le développement), les Etats-Unis émettaient 20,6 tonnes de CO2 par habitant, le Canada 20 T, l’Australie 16,2 T, le Japon 9,9 T, l’Allemagne 9,8 T, comme l’Angleterre, la France 6 T...la Chine 3,8 T, l’Inde 1,2. Mais l’Arabie Saoudite 13,6 T, la Russie 10,6 T, la Norvège 19,1 T, la Finlande 12,6, la Libye 9,3 T...la Côte d’Ivoire 0,1 T. (Voir http://hdr.undp.org/fr/rapports/mondial/rmdh2007-2008/>).
 
Evidemment en termes de quantités d’émissions par pays, la multiplication par le nombre d’habitants rapproche la Chine des Etats-Unis et en éloigne le Canada.
 
Mais ce que l’on voudrait occulter, c’est la responsabilité du système économique capitaliste dans ce constat : la course au profit à court terme engendre ce productivisme effréné, en même temps que des retards colossaux et des inégalités insupportables dans la redistribution des richesses entre les pays comme entre les catégories sociales. La Chine, avec son capitalisme d’Etat n’échappe pas à la critique.
 
La dimension écologique me paraît indissociable du mode de développement économique
et des objectifs sociaux que l’on s’assigne. Le développement durable est-il compatible avec l’économie de marché ? Avec la privatisation de tous les biens et services, y compris la monnaie et le crédit, ce qui est le cas aujourd’hui ?
 
L’écologisme ambiant se détourne de la question qui nous renvoie aux causes de la crise que d’aucuns réduisent à une crise financière alors qu’elle est celle d’un système.
 
Sarkozy et d’autres nous appellent à aider le capitalisme à sortir de la crise.
Alors que c’est du capitalisme qu’il faudrait sortir ! comme dit Samin Amir.
 
René Fredon

Lire l'article complet, et les commentaires