Mon lombricomposteur d’appartement fonctionne à merveille !
par boddah
mardi 23 juin 2009
Dans un précédent article je vous avais raconté comment la ville du Havre m’avait offert un lombricomposteur d’appartement. Vous avez été très nombreux à aimer cet article et à me demander des renseignements. Après un temps d’adaptation des vers et de leurs maitres, mon composteur fonctionne parfaitement.
Ainsi, deux semaines après avoir été chercher le lombricomposteur à la CODAH, on est venu me livrer mes vers. Deux semaines peuvent paraître très longues, j’étais très impatient de voir le « truc » fonctionner. Ils sont arrivés en Chronopost ! Un kg de terre avec quelques milliers de vers. Je les ai tout de suite installés dans leurs appartements, bien confortablement installés sur leur lit de fibre de coco. Après, mauvaise nouvelle, il a fallu encore être patient, dix jours sans leur donner à manger, le temps qu’ils s’adaptent à leur environnement. J’ai tenu 5 jours et je leur ai livré leur premier colis d’épluchures et de rouleaux de papier toilette…
Petit rappel sur le menu de ces fragiles invertébrés : ils mangent presque tout, presque car il faut tout de même faire attention à ce qu’on leur donne, et aussi parce qu’ils deviennent difficiles en cas d’abondance (tiens, comme nous). Ainsi on peut leur donner toutes les épluchures et déchets de légumes, finement émincés (sinon ils mangent aussi mais plus lentement). On peut aussi (et il le faut) leur donner des matières cartonnées, cela leur permet d’équilibrer et d’assécher leur milieu. Sinon on se retrouve rapidement envahi de petits vers blancs.
Les premiers jours, je n’ai vu aucune évolution, et l’engrais attendu en litres ne coulait pas. Après deux autres semaines, une première goutte tomba dans le bocal provoquant une joie hors de propos au sein de ma petite famille. Depuis, nous ajoutons quotidiennement environs 500g de déchets verts et de cartons, et, quotidiennement il tombe quelques gouttes de précieux liquide…
Ainsi, mon lombricomposteur fonctionne très bien et nous sommes satisfaits de cette « acquisition ». Le composteur fonctionne pratiquement de lui même, son utilisation est très simple lorsque l’on a pris quelques habitudes. Il faut avant tout faire attention à ne pas leur donner d’ail et de peau de pomme de terres (la peau cuite ne pose aucun problème). Il est nécessaire aussi de ne déposer aucune graines, effectivement, le milieu très riche les fait germer rapidement. Ainsi j’ai eu une petite centaine de pousses de melon après en avoir mangé et jeté un seul. Pour réguler l’acidité de l’ensemble il est important aussi de déposer de temps en temps quelques coquilles d’œuf. En plus des rouleaux de papiers toilettes et de sopalin (si vous utilisez encore inutilement les arbres pour vous moucher ou pour vous essuyer les mains), ces matières sèches et acides ne m’ont pas évité d’avoir les fameux petits vers blancs. Ils ne sont pas dérangeants, mais ils ont tendance à être plus fugueurs que les rouges qui eux fuient la lumière. Pour en limiter le nombre, il suffit de placer de vieux croutons de pains préalablement humidifiés dans le composteur. Les vers blancs, et uniquement ceux-ci se jettent sur ces idéales pouponnières, il suffit ensuite de jeter ce pains aux oiseaux qui adorent le pain et les vers.
Pour répondre à une des questions les plus communément posées, le lombricomposteur ne dégage presque aucune odeur. Lorsque j’ouvre le couvercle pour sécher un peu l’ensemble, une légère odeur de sous-bois se dégage, mais vraiment très légère. Ceux qui ont leur odorat détruit par le tabac ne sentent absolument rien. Quant à l’engrais, il est totalement inodore. Je laisse le robinet ouvert au dessus de mon bocal pour ne pas oublier de vider le réservoir, et le liquide noirâtre ne sent vraiment pas. Le chat des voisins s’en accommode et aime à dormir sur mon meuble à chaussures posé à quelques centimètres du lombricomposteur. Pour éviter d’incommoder mes vers en ouvrant le couvercle et en les baignant de lumière, nous ne leur faisons qu’une livraison par jour. Un récipient dans la cuisine reçoit les déchets que nous déposons à chaque fois que je cuisine.
Nous sommes de gros consommateurs de fruits et légumes, et pour l’instant nos vers reçoivent plus qu’ils ne peuvent digérer, mais ils vont se multiplier jusqu’à atteindre un nombre suffisant pour ingurgiter tout ce que nous leur donnons. Pour l’instant, avec la profusion de nourriture ils se permettent d’être sélectifs : ils délaissent les oignons ou le choux-fleur pour se jeter sur les fraises ou le melon. Une des questions souvent posées est de savoir si nous n’allons pas être envahis. Comme pour tout les biotopes naturels la régulation se fait d’elle même, lorsque les vers n’ont plus assez à manger, ils arrêtent de se reproduire. Comme ils n’aiment pas la lumière ils ne sortent jamais du lombricomposteur, même la nuit. En revanche, lorsque le temps est humide, par réflexe de survie les vers remontent à la surface et j’en retrouve quelques uns agglutinés sous le couvercle. Donc si vous n’aimez pas voir ces petites bêtes, pourtant attachantes, comme ma femme ne leur donnez pas vous-même à manger lorsque par peur d’inondation ils remontent des profondeurs de la terre.
Outre une intéressante expérience sociale, le lombricomposteur permet de faire le meilleur engrais et le meilleur compost, naturel et gratuit. Le lombricomposteur permet aussi de réduire de 40% nos déchets qui je le rappelle sont brulés (brûler des légumes composés à 80% d’eau est une des absurdités de notre monde moderne, nous dépensons énormément d’énergie pour brûler cette eau). Alors jetez vous sur les lombricomposteurs, achetez en, construisez en ! Ils sont faciles d’utilisation et réellement bon pour la planète. Et ci certains vous taxent de « bobo », sachez que si nous étions tous ces « bobos » nous pourrions sauver la planète. Mieux vaut être bobo et suivre la mode du bio que de continuer de brûler de l’eau ou de prendre sa voiture pour aller acheter le pain ou porter les enfants à l’école. Le seul risque est que, comme toutes les modes, celle du bio trépasse. Mais je m’égare du sujet qui est UTILISEZ UN LOMBRICOMPOSTEUR !
Enfin si vous souhaitez vous y mettre je rappelle quelques adresses utiles, celle de verslaterre.fr qui vend l’appareil, celle-ci qui propose des moyens pour en fabriquer et cette bourse au vers nationale où vous ne manquerez pas de trouver un écocitoyen dans votre région pour vous offrir quelques-uns de ses précieux vers. Car je le rappelle, le lombricomposteur d’appartement n’est pas comme un composteur de jardin, il ne fonctionne pas avec les vers de terres. Enfin si vous avez le moindre doute ou la moindre question, n’hésitez pas à vous rendre sur le forum de verslaterre.fr ou sur celui très bien fait du site écocitoyen de consommer durable.
source : LGV