Un président hyper mobile ?
par Denis-Noël
jeudi 29 octobre 2009
Le Progrès dans son édition du 22 octobre 2009 souligne que cette deuxième visite jurassienne aura apparemment un point commun avec la première : son caractère « éclair ». En effet, Nicolas Sarkozy devrait arriver vers 11 heures pour quitter les lieux sur le coup des 13 h 30.
Il est prévu pour cette visite que Nicolas Sarkozy prenne l’hélicoptère pour se rendre à Poligny où 800 militaires assurent sa sécurité dans et en-dehors de la ville, soit un peu plus d’un pour 6 habitants.
Joints par Le Post (28/10/2009 à 08:44), les commerçants de Poligny racontent : « Au Café du Centre, "c’est le bordel", "il y a beaucoup plus de monde que d’habitude". "Il y a des policiers à tous les coins de rue, j’en vois 10 ou 15 sur la place. L’entrée de la ville est limitée aux habitants, il faut montrer sa carte d’identité".
Dans cette ambiance de couvre-feu et comme à chaque déplacement présidentiel, rien n’est laissé au hasard, pas d’imprévus pour gâcher les images du journal de 20h, pas de vagues, une visite dans une « bulle démocratique » en quelque sorte.
A l’heure de la contribution « climat énergie » plus connue sous le nom de « taxe carbone », incitant les citoyens et donc leurs responsables politiques à la sobriété énergétique, intéressons-nous au coût écologique d’un tel déplacement.
Dans un dossier de décembre 2007 consacré à l’argent de l’Elysée, le magazine Le Point (N°1838 du 6 décembre 2007), nous annonce les habitudes de Sarkozy en matière de mobilité et de déplacements.
C’est ainsi que l’on apprend que lors de son déplacement à Dijon consacré au problème de l’insertion (2 octobre 2007), l’Elysée a déployé pas moins de 4 avions (deux Falcons ont été nécessaires pour transporter le staff et la délégation présidentielle) plus un Transall, appartenant à l’armée, mobilisé pour transporter la voiture blindée du chef de l’Etat (3,5 tonnes). Un second avion suivait le Transall de l’armée pour transporter... le second véhicule de remplacement au cas où le premier tomberait en panne… soit 4 avions pour environ 300 kilomètres.
Le magazine Terra Economica dans son édition de la 23.10.2008 estime la quantité de gaz à effet de serre rejetée au cours des déplacements du chef de l’Etat 1 à 7.061 tonnes équivalent CO2, à raison de plus de 300.000 km parcourus. Soit l’équivalent des rejets d’une petite voiture qui aurait fait 1.750 fois le tour de la Terre, des émissions annuelles totales de 1.000 Français où, donc, de celles de 823 vaches laitières du Nord Bretagne…métaphore agricole oblige.
1 officiels seulement, les déplacements privés n’étant pas pris en compte, pas plus que les délégations supplémentaires de chefs d’entreprise ou de journalistes.