Palestine : la bombe risque d’exploser...
par Daniel RIOT
lundi 9 octobre 2006
Peur, très peur... De la Corée du Nord, « nucléaire ». De l’Iran en voie d’être « nucléaire ». Des terrorismes de l’ « islamo-fascisme ». Des explosifs pakistanais qui sont des bombes à retardement trop minimisées. Et de la Palestine, surtout. Une « tragédie annoncée », titre Le Monde dans son « édito » de son édition d’aujourd’hui. Il a raison. Même si l’ampleur de cette « tragédie programmée » reste imprévisible...
"Un jour, vous regretterez Arafat", avait dit Mitterrand aux responsables israéliens. C’est fait...Tant que le Hamas s’en tiendra à sa position de base et de principe (« Nous ne reconnaîtrons jamais, jamais, jamais l’Etat d’Israël ») , nous avons le devoir d’avoir peur... Nous payons ainsi une grave erreur : la démocratie, si louée, ne se résume pas à une arithmétique de votes, à des additions de suffrages, à des consultations « populaires ». Elle est d’abord une grille de valeurs. Les Américains l’ont trop oublié en acceptant que le Hamas se lance dans une compétition dite « démocratique », qui n’était qu’arithmétique....
Je cite l’édito du Monde : « Il y a presque un mois, le 11 septembre, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, et Ismaïl Haniyeh, premier ministre, concluaient un accord pour former un gouvernement d’union nationale palestinien. Ce texte, dit "d’entente nationale", ouvrait une porte de sortie honorable à l’impasse politique dans laquelle se trouve le gouvernement palestinien dominé par le Hamas, organisation inscrite sur les listes européenne et américaine des mouvements terroristes, sortie victorieuse des élections du 25 janvier. Cet accord offrait également la possibilité de reprendre l’aide internationale, suspendue au lendemain de ce scrutin. Cette petite lueur n’a pas duré longtemps. »
C’était prévisible ; le Hamas, dont le développement a été favorisé par les « services américains », n’a jamais accepté les résolutions de l’ONU sur la création de l’Etat d’Israël.
J’en reviens à l’édito du Monde : « Certes, il n’était pas facile de mettre sur pied un gouvernement dont la composition et le programme politique devaient respecter les différentes forces. Pourtant, le document d’entente nationale, fruit d’un compromis laborieux, est suffisamment clair. Mais c’était compter sans les réticences des irréductibles du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, qui n’a toujours pas accepté d’avoir perdu le pouvoir en janvier. C’était aussi compter sans la direction politique du Hamas, basée à Damas, qui voit d’un mauvais oeil tout arrangement avec "l’ennemi sioniste". Cette hostilité trouve à s’alimenter dans le comportement du gouvernement d’Ehoud Olmert, qui laisse se poursuivre la colonisation des territoires occupés et dont l’armée continue de mener des opérations militaires dans la bande de Gaza, pourtant évacuée il y a plus d’un an. »
Non. Le bricolage, en diplomatie, peut être catastrophique. Or, là, nous avons (mal) « bricolé ». « Nous avons notamment oublié « les exigences de la communauté internationale, et particulièrement du Quartet - Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU -, pour lequel la reconnaissance d’Israël, le renoncement à la violence et l’acceptation des accords passés entre l’Organisation de libération de la Palestine et l’Etat juif sont les conditions de toute solution ». Eh oui ! Il s’agit là de préalables....De conditions. D’impératifs. Le Hamas ne les a en rien respectés.
Le Monde poursuit : « L’exacerbation des tensions, relancées par la privation de salaire des fonctionnaires palestiniens et le blocus imposé à la bande de Gaza, a entraîné de nouveaux affrontements inter-palestiniens meurtriers lors du week-end des 30 septembre et 1er octobre. Cette absence d’issue, après une montée continue des tensions depuis sept mois, est la parfaite recette pour provoquer une tragédie, hélas, programmée. » Oui. Mais à qui la faute ?
La paix ne sera possible entre Palestiniens et Israéliens que si l’on suit les principes que Sadate (assassiné par un Arabe) et Rabin (assassiné par un juif) avaient défendus devant les instances européennes, à Luxembourg, Bruxelles et Strasbourg : paix, démocratie authentique, marché commun régional. Nous en sommes loin, très loin. Et ça fait peur, très peur... Cette tragédie annoncée nous concerne directement, nous, les Français d’Europe... nous, les Européens de France.