Yannick Noah, les tourments d’un utopiste

par L’équipe AgoraVox
vendredi 13 octobre 2006

Comment caractériser les positions de Yannick Noah, quand il parle de politique ? Voici plus d’un an que l’ancien tennisman, chanteur et entraîneur des Lions indomptables camerounais exprime son hostilité à la politique d’immigration prônée par Nicolas Sarkozy. Il réitère, aujourd’hui, dans Le Parisien : «  Lui, il ne voit pas la vie comme moi [...] Je travaille dans le milieu associatif, je pense qu’il y a des gamins qui ont besoin qu’on les aide. Je n’attends pas tranquillement qu’ils pètent un câble pour après les foutre en taule [...] Lui, il est copain avec les riches, il s’occupe des riches. Les autres, il s’en fout ». Réaction spontanée, vive, fondée sur une idée de la générosité, mais sans argument. Même profil dans cette autre déclaration : « Où est l’humanité là-dedans ? Je pense qu’il faut régulariser tout le monde. Après on se débrouille. » 

 

En 1988, il a créé avec sa mère l’association Les Enfants de la Terre ; en1996,  l’association Fête le mur ; il soutient aussi la Fondation Chantal Biya par le biais du collectif Unis pour vaincre ; le RDPC, parti au pouvoir depuis l’indépendance du Cameroun, le présente comme un soutien du régime. Entre deux pays, Yannick Noah se sent aussi entre deux cultures. Lors des désordres en banlieue, il a dit : « Je me sens touché parce que tout cela, c’est une partie de moi. Je suis entre les deux, alors je me sens aussi responsable. »

Il éprouve donc une nécessité de parler, pour dire son rêve d’harmonie, d’entente universelle et de solidarité infaillible entre les peuples, les catégories sociales, les individus. Ses paroles lui permettre d’éprouver sa liberté : « Je ne suis pas un courtisan, je suis libre. » Elles ne débouchent pas sur un engagement politique.


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