Incroyable ! Le président Obama défend le voile islamique : une faute tragique !

par Paul Villach
lundi 8 juin 2009

Le discours prononcé au Caire, jeudi 4 juin 2009, par le président Obama a été salué comme historique. Il rompt assurément avec la ligne politique agressive suivie depuis les attentats du 11 septembre 2001 par la présidence de G. W. Bush. Mais cette main tendue aux pays musulmans nécessitait-elle une attaque contre la conception française de la laïcité qui interdit le port du voile féminin dans les écoles et les services publics ?


Un instrument d’asservissement féminin légitimé

Le président des Etats-Unis a, en effet, solennellement condamné en termes à peine voilés ces restrictions légales vestimentaires : « Il est important pour les pays occidentaux, a-t-il estimé selon le Monde.fr du 4 juin 2009, d’éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et, par exemple, en dictant les vêtements qu’une femme doit porter ».

Selon lui, le voile ne serait qu’une prescription religieuse qui ne regarde que celles et ceux qui entendent s’y conformer. Il se refuse à y voir l’instrument d’asservissement féminin dont use une société patriarcale archaïque envers la moitié de ses membres. Car, peu importe qu’il soit, dit-on, librement accepté : le consentement à la servitude ne fait pas partie des libertés dont peut se prévaloir un citoyen. Or, il est évident que cette contrainte vestimentaire imposée aux femmes et non aux hommes est une discrimination sexuelle qui symbolise la relation inégalitaire que l’Islam institue entre l’homme et la femme.

Ceux qui en doutent encore, qu’ils lisent donc les textes islamiques ou mieux qu’ils voyagent et regardent autour d’eux ! Il faut voir par exemple, dans les rues de Vienne, la capitale autrichienne, siège d’organismes internationaux comme l’OPEP, ces couples où l’homme en jean et tennis déambule aux côtés d’un fantôme couvert de voiles noirs, de la tête au pied, avec tout juste une meurtrière ou une grille à hauteur d’yeux. Cette exhibition tranquille de la servitude des femmes devrait être jugée insupportable dans une démocratie occidentale, puisqu’elle bafoue ouvertement un des principes fondateurs de sa cohésion sociale.

La violation d’un principe fondateur de la démocratie occidentale

C’est la seconde raison pour laquelle ce choix du président américain peut être considéré comme une faute tragique. Pour renouer le dialogue avec les pays musulmans, il a cru devoir, en gage de sa sincérité, renoncer à un des piliers porteurs des démocraties occidentales, tant honnies dans ces régions du monde et pourtant en même temps si attractives. Cette façon de dialoguer en se reniant soi-même est lourde de menaces pour l’avenir. Car le partenaire a déjà partie gagnée, en voyant le représentant de la plus puissante démocratie occidentale accepter de transiger sur ses principes. Il aurait même tort de vouloir rechercher un compromis quand l’adversaire commence à rendre les armes sans même qu’on le lui demande.


Le président Obama vient donc de décevoir profondément pour la seconde fois ceux qui avaient vu dans son élection un espoir de renouveau. La première déconvenue a été sa décision d’exonérer de toute responsabilité les exécutants qui ont pratiqué la torture sur ordre de l’administration Bush (1). Paul Villach 

(1) Paul Villach, « Le président Obama interdit la torture mais exonère les tortionnaires de toute responsabilité  », AGORAVOX, 20 avril 2009.
 

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