Le plus grand parti de France est le parti des coléreux

par César JULES
samedi 25 mars 2023

Le plus grand parti de France est le parti des coléreux

 

En effet un bon Français de 2023 est un Français en colère.

D'après des sondages 70 à 80% des Français soutiennent ou comprennent les "colères".

La colère est le comportement à la mode, c'est comme porter des baskets blanches, utiliser un maximum de mots anglais ou encore acheter une voiture allemande.

Dans toutes les émissions radio ou télé comme dans la rue chaque citoyen interrogé sur la politique déclare une colère. S'il ne le fait pas, il sait qu'il sera ostracisé pour le moins, menacé pour le pire.

Cette colère, donc très au goût du jour, n'est pas, en fait, un réflexe récent, elle nous a été transmise par nos ancêtres gaulois. (Avant eux, on ne sait pas encore)

Les colères des amis d'Astérix et d'Obélix entraînant des bagarres générales en sont la représentation. Mais heureusement pour leur village la potion magique était détenue par un "sage", un druide, on n'oserait pas imaginer une bagarre entre les villageois nourris à la potion !

Plus tard lors de notre grande révolution de 1789, la colère populaire n'épargna pas les instigateurs Danton ou Robespierre. On peut affirmer que la force ne profite pas à ceux qui l'utilisent car elle entraîne le réveil d'une force encore plus puissante et ce n'est pas Hitler qui me démentira, ni Zinoviev et Kamenev les compagnons de Lénine (assassinés), ni même Mussolini parmi les plus connus.

Plus près de nous en 1968 la colère était aussi dirigée vers les libertés. Le principal slogan était "il est interdit d'interdire". Et effectivement, cette date a marqué la libération sexuelle notamment et, par exemple, le début de la fin du mariage, en tout cas la perte de son sens initial qui était de procurer un "écrin" pour les enfants à venir, et parallèlement l'explosion des "mères célibataires" aidées par le budget de la nation.

Donc actuellement en France le parti des coléreux fait le plein.

 Nous trouvons les coléreux républicains parce que leur parti était majoritaire, était au pouvoir il y a seulement 10 ans et que leur championne a recueilli moins de 5% des voix en 2022.

Certains sont en colère parce qu'ils voudraient rejoindre le parti Renaissance.

D'autres sont en colère car ils voudraient reprendre le pouvoir pour eux seuls.

D'autres sont en colère contre le Président qui leur a aspiré des électeurs.

 

 Nous trouvons les coléreux sur le côté gauche parce qu'ils ont cru un moment pouvoir accéder au pouvoir en se rangeant sous la bannière d'un dictateur.

Ils sont en colère contre le lourd échec de leur championne en 2022.

Ils sont en colère car ils doivent continuer à subir cette humiliation 6 ans seulement après avoir quitté le pouvoir à cause de leurs divisions, car ils n'ont pas de meilleures solutions.

 

 Nous trouvons les coléreux sur le côté dit à l'extrême droite. Ceux-ci sont en colère contre le potentat du côté dit à l'extrême gauche qui a expressément demandé à ses électeurs de ne pas voter pour leur présidente.

Certains sont en colère contre la volonté de leurs dirigeants de vouloir prendre le pouvoir alors que la position d'opposants leur permet une liberté de promesses illimitées dans une confortable assurance intellectuelle.

 

 Nous trouvons les coléreux de tous ceux qui n'ont rallié aucun camp, gardant ainsi leur liberté de vote, n'en trouvant aucun d'assez bien pour eux.

 

 Et enfin nous trouvons les coléreux du parti présidentiel qui voient leurs chances de réélection bien compromises.

 

 Et puis il y a tous les coléreux de la rue qui sont à l'image d'une grande partie de la population et qui manifestent abondamment "leur colère".

Mais, de quelle colère parle-t-on ? Serait-ce la colère de celui qui veut partir à la retraite tôt ou la colère de celui qui ne veut pas que son salaire soit réduit par une augmentation de sa cotisation retraite ? La colère de celui qui veut rentrer chez lui avec sa vieille voiture et la colère de celui qui ne veut plus de voiture thermique en ville. La colère de celui qui voit son voisin obtenir une grosse prime des pouvoirs publics (argent des contribuables) pour acheter une voiture électrique étrangère tandis qu'il n'arrive pas à boucler son budget, etc...

 Il est certain que si tous les coléreux de la rue étaient au pouvoir (bien qu'on ne voit pas comment réunir dans un palais républicain quelques millions de personnes ensemble) la cacophonie serait sur le même modèle que dans notre Assemblée nationale.

D'ailleurs le grand parti des coléreux n'a pu choisir un candidat parmi les douze présentés en 2022 et pourtant ils revendiquaient toutes les facettes de la société. Ceci n'étonnera pas l'ex parti des jaunes, unis devant les policiers et les caméras et désunis pour nommer des représentants.

A le demande des coléreux de notre Dame des Landes on a procédé à un Référendum local, mais le résultat n'a pas plu aux coléreux violents qui s'étaient, illégalement bien sûr, installés sur le terrain et ce fut tant pis pour les coléreux calmes qui habitent sous l'aéroport actuel. Pendant nos années jaunes, nos médias et avec eux nos politiciens ont donné des lettres de noblesse au mot "colère", maintenant on en paye le prix.

Les troisième et quatrième République nous ont donné le spectacle d'un pays de coléreux dans les assemblées et ce fut un désolant spectacle. Cependant, dans ce temps-là sans télé ni internet, les citoyens travaillaient tellement qu'ils n'avaient ni le temps ni les moyens de s'intéresser à la gestion politique du pays.

Tout cela dit, que pouvons-nous faire de cette colère, comment nous en débarrasser, le dicton dit justement que la colère est mauvaise conseillère ?

L'idéal serait de ressusciter Panoramix mais nous ne sommes pas dans une BD.

 

Alors quoi ? Et bien le moment est venu de changer le fonctionnement de notre société. Le moment est venu d'associer le socialisme et le capitalisme dans un mariage équilibré en créant le Viatique citoyen. Ce nouvel ordre sociétal s'appelle le citoyennisme et son outil est le Viatique citoyen.

 

César Jules


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