Vous avez dit travail ?

par Cirrol
jeudi 9 février 2006

Douce France, pays des merveilles, où il fait si bon vivre, où l’on préfère ne pas travailler à devoir travailler dans l’incertitude du futur... Ah, le CDI, si cher à notre coeur !

La France avance dans le XXIe siècle à reculons. L’économie mondiale nous prouve chaque jour que le travail évolue de façon irréversible. Comment pouvons-nous encore penser qu’il est possible, chez nous, de vivre sur les anciens acquis, alors que le choix est simple : travailler et avancer, ou périr. Un gouvernement prend enfin des décisions pour que les choses changent. Embaucher ne fait plus peur ! Il est maintenant possible à de petites entreprises d’embaucher sans courir le risque de grever dangereusement leur budget, si fragile. Et, pour la personne à l’essai, de prouver sa valeur ajoutée. Un jeune peut enfin espérer avoir une première embauche qui, même si elle n’est pas inscrite dans la durée, lui permettra d’acquérir une expérience et de participer à l’économie de son pays. C’est ainsi que l’on donne aux nouvelles générations le sentiment d’appartenir à la société, d’en être un des rouages actifs et productifs. Évidemment, il en est toujours pour brandir haut et fort l’étendard du mécontentement. C’est une spécialité française dont il n’y a pas lieu d’être fier.

Pourquoi réfléchir, proposer, insuffler des idées alors qu’il est plus simple d’être tout simplement contre. Les syndicats ont perdu le sens des réalités et ne défendent plus le droit des travailleurs, mais plutôt leur pouvoir sur la société, quitte à empêcher une évolution indispensable et inévitable. La Gauche, incapable, depuis longtemps, de faire des propositions concrètes et réalisables, préfère ferrailler contre, au lieu de participer activement à la mise en place d’un programme efficace. Bien sûr, leur programme étant toujours dans les limbes, ils ne peuvent rien produire et se contentent de revenir sur l’ancien, au lieu de faire du renouveau. Il serait peut-être temps que les Français réfléchissent à leur avenir, et surtout à celui de leurs enfants. Car, même si l’on vit égoïstement dans le présent, il faut tout de même songer que la vie continue après, lorsque la génération suivante prend le relais. Et si nos enfants ont trop de difficultés pour travailler (même sans CDI !), ils ne pourront pas non plus nous aider. CQFD. Pour la première fois, un Premier ministre a pu dire devant les députés : "Évidemment, j’écoute ceux qui manifestent, mais j’écoute aussi ceux qui ne manifestent pas". Car bien sûr, ce ne sont pas ceux qui font le plus de bruit qui sont les plus représentatifs de la société dans son entier. Lutter contre "l’immobilisme" inhérent à tous les gouvernements, voilà un courage qu’il faut saluer. A l’ordre du jour du premier sommet de la gauche à la Mutualité, figure bien sûr le retrait du CPE. La gauche, il est vrai, veut résoudre une partie du problème en embauchant plus de fonctionnaires. Aucune importance, si les caisses sont vides, si la dette de chaque citoyen est exorbitante.

A l’heure où chaque pays doit chercher une voie économiquement productive pour faire face à la mondialisation, la France pourrait peut-être se spécialiser dans le fonctionnariat : elle proposerait aux autres pays européens de gérer leurs affaires ; puisque notre administration est "la meilleure au monde", pourquoi ne pas en faire profiter les autres ? Contre rémunération, bien sûr ! Nous serions le pays fonctionnaire. Pardon pour la digression... Nous pouvons soit monter dans le TGV de l’économie, soit choisir le bon vieux train poussif qui nous laisse le temps d’apprécier le paysage, mais dont on n’est pas sûr qu’il arrivera à temps pour ne pas être abandonné dans une voie de garage. Il est encore temps de prouver au monde que les Français sont capables d’avancer tout en gardant leur identité.


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