A bas les cagoules, à bas les capuches !

par aimintelib
jeudi 10 novembre 2005

L’incompréhension totale des uns, les faux témoignages de solidarité des autres, et les manœuvres politiques aux gros sabots, révèlent l’hypocrisie ambiante, le manque de courage et, une fois de plus, l’illusion qu’on pourrait régler les problèmes en les dissimulant, montrer des images en se dispensant de les analyser.

Bien sûr, la « discrimination », la « ghettoïsation » et d’autres injustices viennent tout de suite à l’idée de qui cherche à comprendre ce qui « se passe » dans les banlieues. Quand les gros maigrissent, les maigres meurent ! Je rage de voir des élèves et des étudiants méritants « galérer » dans cette société qui offrait à ma génération, y compris à tous ceux qui étaient issus de l’immigration, une possibilité professionnelle et une dignité  ! La « globalisation » (qui n’a pas que des aspects négatifs) et la « crise économique » sont passées par là, les caisses de l’ « État Providence » sont (presque) vides, et il faut absolument continuer à tendre la main aux plus démunis, à rassurer ceux qui ont des doutes sur leur identité française. Il faut croire aux vertus de la générosité, à l’enrichissement mutuel des cultures et des savoirs, sans cependant accepter le leurre du « tous pareils, tous
gentils »...

Le problème de la criminalité est d’abord celui d’un individu, avant de devenir celui d’un groupe, qui l’absout en l’utilisant...

Les Renseignements généraux savent depuis longtemps qui dynamite sous les cagoules, et les éducateurs et professeurs n’ont pas de mal à deviner qui, nuitamment, sous les capuches, brûle des voitures et incendie les écoles... et ruine le travail des autres.

Ce sont les « cas » qui ont été signalés aux autorités hiérarchiques, à l’Inspection académique, ceux qui impunément terrorisent leur entourage, volent, violent et trafiquent et s’offrent à être utilisés pour des causes douteuses. Ceux qui, déterminés dans leur nihilisme, savent qu’ils n’ont en face d’eux que des nationalistes réprouvés, ou le ventre mou de la défense de la « société démocratique », à laquelle on demande bien plus qu’on n’est disposé à apporter. Ce sont ceux qui prennent les pubs, les films et les jeux pour la réalité, ceux à qui on fait croire qu’il suffit de passer à la télé pour devenir, d’un coup, « riche et célèbre », les « caïds » qui, à l’âge du « conso-libéralisme », ont pris l’école pour terrain d’entraînement à la brutalité (envers leurs camarades et leurs professeurs), sans y acquérir le moindre « outillage mental » laïque et républicain, ceux qui veulent être respectés en inspirant la crainte, sans respecter eux-mêmes quoi que ce soit.

Cette dimension n’est pas typiquement française, mais ajoutée aux traditions « anarchistes » et gauchistes, et à l’ambiguïté «  religieuse » de certains, on est au cœur des symptômes actuels de notre société. Les personnes qui jouissent d’une autorité morale reconnue de tous deviennent de plus en plus rares. On a pris l’habitude de débusquer les arrière-pensées électoralistes, les intérêts inavoués, les scandales et magouilles, et notre liberté affichée n’est souvent que laxisme, arrangement confortable ou inconséquence face aux problèmes. On s’adonne volontiers à l’illusion de pouvoir régler les conflits en les cachant, parce qu’ on en a peur. Notre pays est exemplaire pour l’arsenal de ses lois et pour son absence de volonté ou son incapacité à les faire appliquer, sauf (enfin !) lorsqu’il s’agit de sauver des vies humaines, en réprimant la vitesse. (Que dire de l’impunité des motards qui exigent la sécurité des routes ?) Quand s’apercevra-t-on, qu’en dehors de la vitesse, de nombreuses autres inconséquences mortelles nous guettent ?

La moralité, affaire de « bouffons », fait sourire ou pire, est interprétée comme un avatar du « fascisme », d’une emprise illégitime sur la vie de l’autre, mais les véritables expériences fascistes le prouvent : une fois les mitraillettes distribuées, les démocrates, même largement majoritaires, n’ont plus beaucoup de chances. C’est pour cette raison qu’ils se doivent de toujours rester vigilants. Les réveils sont parfois brutaux...


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