Iran : l’intelligentsia de gauche complice de l’arrivée des mollahs

par Shahpour
jeudi 15 mars 2007

Alors que la France, à l’instar de nombreux pays dans le monde, a célébré en ce 8 mars 2007 la « Journée de la Femme » officialisée seulement en 1982 par le président socialiste François Mitterrand, il convient de se rappeler que cette journée internationale, qui fut proclamée au congrès de Copenhague de 1910 par la militante socialiste Klara Zetkin (Allemande qui mourra en exil en URSS à Moscou), future cofondatrice, avec Rosa Luxemburg, du Parti communiste allemand, fut instaurée pour la première fois officiellement par Lénine en 1921 et que, dès lors, les communistes à travers le monde n’auront de cesse de tenter d’imposer cette date, conformément à une stratégie proto-gramsciste qui se prolonge jusqu’à nos jours, comme l’atteste le quasi-monopole exercé, plus que jamais, par la gauche, et plus particulièrement l’ultra-gauche révolutionnaire, sur les mouvements féministes instrumentalisés à des fins de pure politique politicienne.

Des particularismes et de l’ONU

D’aucuns argueront que cette date aura été ratifiée par les Nations Unies dès 1977 et que, de ce fait, et indépendamment de son origine historique clairement d’inspiration socialiste (par quoi il faut entendre « communiste »), elle peut prétendre à une universalité que lui aurait conférée cette instance internationale. Or il n’est que de se reporter à la résolution (32/142) relative à cette célébration et votée en séance plénière de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 16 décembre 1977, il y a bientôt trente ans, pour constater qu’elle dispose expressément, en son aliéna 5, qu’elle « invite tous les Etats à proclamer, comme il conviendra en fonction de leurs TRADITIONS et COUTUMES historiques et nationales, un jour de l’année Journée des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix internationale ». Nulle question donc d’imposer une date unique, bien au contraire, puisque, dans leur sagesse, les rédacteurs de la résolution 32/142 de l’ONU ont tenu compte des particularismes historiques qui fondent la diversité des nations, bien loin d’une vision mondialiste monolithique et réductionniste que professent de nos jours les altermondialistes ou leurs alter ego et frères ennemis, tenants d’un ordre mondial abrasif apatride et négateur des nations.

Tradition française versus abandon de souveraineté

Comment une aussi vieille nation que la France ne saurait-elle puiser dans son riche et prestigieux passé (et l’on pense immanquablement à la figure sanctiforme de Jeanne d’Arc) ou, au choix, dans son histoire nationale plus récente, pour élire une date de célébration à fortes connotations symbolique et historique qui lui soit propre, dérogeant ainsi à l’abandon de souveraineté culturelle nationale consentie de facto par tant de pays qui se bornent à officialiser servilement une date instituée par Lénine il y a 86 ans ?

C’est dans cet esprit souverain(iste) et national que l’Iran monarchique sous le règne des grands rois de la dynastie Pahlavi fut l’un des rares pays au monde à ne jamais succomber à la tentation marxisante du 8 mars, célébrée déjà officieusement dans maints pays et officiellement dans tous les pays communistes.

Le contre-exemple de la Perse

Outre l’antique fête païenne perse de Spandarmazgan d’origine purement zoroastrienne, antique « Journée de la femme perse », célébrée en Iran le 29 Bahman du calendrier solaire perse (= 18 février), et ce, depuis les temps immémoriaux, selon la tradition dès l’époque du prophète aryen Zarathoustra, le premier roi de la nouvelle dynastie Pahlavi Reza Shah le Grand (1878-1944) innova au XXe siècle et instaura le 17 Dey (=6 janvier) qui commémorait annuellement le décret d’interdiction universelle du voile qu’il avait promulgué en 1936, infiniment plus audacieux que la loi française du 15 mars 2004 bannissant, de manière d’ailleurs non explicite, en terre laïque de tradition chrétienne, le port du voile islamique dans les seules écoles et lycées publics.

Le jour où le voile fut banni de Perse : Journée de la femme jusqu’en 1979

En effet, à compter du 6 janvier 1936 et, du jour au lendemain, l’Iran, pays nominalement musulman depuis plus d’un millénaire, rejetait cette ultime trace infamante d’oppression acculturante islamique jadis imposée par les mollahs (lesquels avaient été réduits par le Roi à quantité négligeable), et le voile était interdit en tous lieux, dans la rue comme dans les universités.

Bien que l’interdiction stricte du voile fut, par la suite, sous le règne de son successeur et fils aîné le Shah-in-Shah Aryamehr M.R. Pahlavi (qui régna de 1941 à 1979), du fait des aléas politiques, quelque peu assouplie dans la pratique, le 17 day (=6 janvier) restera la date officielle immuable de la « Journée de la Femme » en Iran durant tout le règne de la dynastie archéo-moderniste Pahlavi, en manière de pacte d’allégeance au décret royal émancipateur qui avait affranchi la femme perse du joug millénaire islamique pour lui redonner son antique statut d’égale de l’homme...

1979 : L’union des totalitarismes pour abattre la monarchie perse

Ceci jusqu’à l’alliance funeste des communistes et des islamistes, militants totalitaires fraternellement unis sous la bannière étoilée de l’Islam giscardo-cartérien sous l’égide de l’hôte de Neauphle-le-Château, l’ayatollah Khomeini, qui renversèrent en 1979 la plus ancienne monarchie du monde indo-européen et abolirent instantanément la célébration jugée « blasphématoire » et « impie » du 17 dey (6 janvier), lui substituant, vainement et sans grand succès populaire, une date non "païenne" et islamiquement correcte, le 20 jamad-al-thani du calendrier arabo-islamique, date supposée de la naissance de Fatima, la fille du prophète arabe Mahomet, date au demeurant mobile par rapport aux calendriers perse et grégorien, tous deux solaires contrairement au calendrier islamique lunaire.

L’intelligentsia de gauche caution de la BARBARIE islamo-révolutionnaire antiféministe

L’intelligentsia international(iste) de gauche, jamais repentante, sélectivement hypermnésique et opportunément amnésique, voudrait aujourd’hui faire oublier qu’elle participa très activement à la Révolution islamique anti-féministe de 1979, qu’elle soutint unanimement le misogyne et obscurantiste ayatollah Khomeini (qui s’était élevé, seize ans plus tôt en 1963, contre le droit de vote accordée aux femmes par le Shah par voie référendaire).

Cette internationale des belles âmes de gauche au discours droit-de-l’hommesque virulemment anti-shah ferma soudainement les yeux sur toutes les horreurs perpétrées (lapidations, amputations, exécutions massives) dès les premières semaines en Iran principalement par les révolutionnaires de gauche, alliés de circonstance (pas vraiment paradoxaux ) des islamistes et de Khomeini, et n’émit pas la moindre réserve ni la moindre protestation contre l’incroyable et spectaculaire régression du statut de la femme iranienne qui perdit, dans les premières semaines de la Révolution, presque tous les droits que les rois de la dynastie antiquisante Pahlavi lui avaient, au grand dam des mollahs, octroyés pendant un demi-siècle et à qui le voile fut désormais imposé manu (para-)militari par des milices islamistes omniprésentes quadrillant toutes les rues et agissant comme une armée d’occupation arabolâtre en terre aryenne perse.

Bas les masques !

Interrogée en 2001 par une journaliste envoyée en Iran par L’Humanité, Maryam Firouz, veuve octogénaire du secrétaire général du parti Toudeh, parti communiste iranien totalement inféodé à la défunte URSS, et présentée par le journal communiste français comme une « figure de légende du féminisme iranien » (sic !) affirmera au sujet de son allégeance faustienne inconditionnelle à l’ayatollah Khomeini « Je l’ai soutenu dès le début et je le referais si c’était à refaire, malgré tout ce qui est arrivé. Je ne regrette pas un seul jour de ma vie », et finissant par tomber le masque du pseudo-féminisme, prétendument le combat de toute sa vie, elle avouera impudemment : « aujourd’hui, je suis droite sur mes jambes, j’ai gardé mes idées, et je me sens victorieuse. Car nous avons réussi une chose extraordinaire : éradiquer* la monarchie. »... au prix de l’asservissement brutal de la femme perse et de la création simili-frankensteinienne d’un néo-totalitarisme islamique khomeiniste apocalyptique ravageur qui, par contagion, a, depuis lors, embrasé le monde entier .

Féminisme « huit-mars-iste », stade suprême du marxisto-gramscisme

Le féminisme, noyauté, récupéré et instrumentalisé par l’extrême gauche, et son corollaire symbolique, la célébration du 8 mars, ne seraient-ils pas finalement le stade suprême du proto-gramscisme crypto-marxiste ?

*NB : Nul ne pourra jamais « éradiquer » la monarchie de la patrie du Roi des Rois perse Cyrus le Grand.

Que pèsent 28 années (1979-2007) de « Ripoublique » islamique totalitaire, barbare et terroriste en regard de plus de 2500 ans de monarchie perse humaniste ?


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