La légitimité de l’État d’Israël et le lien historique profond du peuple juif ŕ sa terre ancestrale
par Giuseppe di Bella di Santa Sofia
mardi 22 octobre 2024
L'existence même de l'État d'Israël, fondé en 1948, est souvent au cœur de débats passionnés d'une rare violence. Pour certains, il représente un refuge pour le peuple juif après de nombreux siècles de persécutions, tandis que d'autres soulignent les tensions qui existent avec les populations palestiniennes et la grande majorité des pays musulmans. Malgré tout, il ne fait aucun doute que l’existence de l'État d'Israël est parfaitement légitime et que le peuple juif a des liens historiques, spirituels et culturels profonds avec cette terre tant chérie dont ils furent pendant si longtemps privés.
Un lien historique ininterrompu avec la terre ancestrale
Le lien entre le peuple juif et la terre d'Israël remonte à des milliers d'années. Les textes religieux, tels que la Torah, évoquent cette terre comme le foyer ancestral des juifs. Jérusalem, en particulier, est au cœur de l'identité juive, mentionnée des centaines de fois dans les écritures. Ce lien n'est pas seulement spirituel ; il est également historique. Les archéologues ont découvert des preuves de la présence juive en Israël depuis l'Antiquité, notamment des vestiges de temples, de villes et de communautés.
Au fil des siècles, malgré les exils et les persécutions, le peuple juif a maintenu un lien fusionnel avec cette terre. Les prières, les rituels et les traditions juives évoquent constamment le désir de retourner à Sion, une des collines de Jérusalem, située au Sud-Ouest de la vieille ville. Ce lien est si fort qu'il a survécu à des siècles de diaspora, où les juifs ont été dispersés à travers le monde, en particulier en Europe de l'Est, mais ont toujours gardé l'espoir de revenir un jour sur leur terre ancestrale.
Le sionisme : un mouvement légitime à l’origine de la création d’Israël
Le sionisme, qui a émergé à la fin du XIXe siècle, est un mouvement politique qui vise à établir un foyer national pour le peuple juif en Palestine. Son père fondateur est le juif austro-hongrois Theodor Herzl, qui est mort en 1904. Ce mouvement a été en grande partie une réponse aux persécutions et nombreux progroms dont les juifs ont été victimes en Europe et ailleurs. Le sionisme s'est développé dans un contexte de montée de l'antisémitisme et de la nécessité d'un refuge sûr pour les juifs.
La Déclaration Balfour de 1917, dans laquelle le gouvernement britannique a exprimé son soutien à l'établissement d'un "foyer national juif" en Palestine, a été un tournant majeur. Elle a reconnu le droit des juifs à retourner sur leur terre ancestrale. Ce soutien international de premier plan a été renforcé par la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations Unies en 1947, qui a recommandé le partage de la Palestine en deux États : un juif et l'autre arabe. Cette résolution a été acceptée par les dirigeants juifs, mais rejetée par les dirigeants arabes et les nationalistes palestiniens, ce qui a conduit à de nombreux conflits armés qui perdurent jusqu'à nos jours.
La création de l'État d'Israël, une nation démocratique et pluraliste
L’indépendance de l'État d'Israël a été proclamée par David Ben Gourion, le 14 mai 1948, en réponse à des siècles de souffrances et d'exil et à l’extermination de plus de 6 millions de juifs dans camps de la mort nazis. La création de cet État a été un moment historique pour le peuple juif, marquant le retour à leur terre ancestrale après des millénaires de dispersion. Néanmoins, cette proclamation a également été le point de départ d'une situation conflictuelle profonde avec les populations arabes de la région.
Le fait de reconnaître que la légitimité d'Israël est incontestable ne diminue pas la souffrance des Palestiniens. Les conflits qui ont suivi la création de l'État juif ont entraîné des pertes humaines importantes, militaires et civiles, des deux côtés. Cela ne doit pas occulter le droit des juifs à un État souverain sur leur terre historique. La légitimité d'Israël repose sur des bases historiques, culturelles, spirituelles et politiques solides et documentées.
Israël est également un État démocratique qui garantit des droits à tous ses citoyens, y compris les Arabes israéliens, qui représentent environ 20% de la population. Ils jouissent de droits civiques, peuvent voter et sont représentés au sein de la Knesset (le parlement israélien). Ils ont également le droit d’effectuer leur service militaire, sur la base du volontariat. Bien que de nombreux défis subsistent encore, notamment en matière d'égalité et de coexistence, Israël demeure un exemple de démocratie au Moyen-Orient. Ce qui est loin d'être le cas chez ses voisins, dont la plupart ne font pas mystère de leur profond souhait de voir disparaître l'État hébreu.
Pour avancer vers une paix durable, il est essentiel d'engager un dialogue constructif entre les différentes parties. Reconnaître la légitimité de l'État d'Israël et le lien historique du peuple juif à sa terre ne signifie pas ignorer les droits incontestables des Palestiniens de disposer d’un État souverain et de vivre en sécurité, tout en bénéficiant d’une reconnaissance internationale mais totalement libérés de l'idéologie mortifère des terroristes islamistes du Hamas et de leurs alliés. Au contraire, cela devrait servir de base pour construire des ponts et trouver des solutions concrètes qui respectent les aspirations légitimes des deux peuples, jusqu’à présent ennemis mais pourtant si proches.
"La paix s'installera ici le jour où les Arabes aimeront leurs enfants plus fort qu'ils ne nous haïssent"
Golda Meir, Première ministre d'Israël de 1969 à 1974.