Les galériens parisiens du logement s’organisent
par Henry Moreigne
jeudi 30 novembre 2006
Se loger à Paris relève pour les jeunes du parcours du combattant, avec souvent, au bout, le sentiment de se faire flouer par des bailleurs en situation de force. Face à cette situation, la résistance s’organise. Un collectif a vu le jour, « Jeudi noir », en référence à la date de parution du Particulier à particulier, hebdomadaire bien connu de petites annonces. Leur arme : l’humour.
La France entière sait que les loyers parisiens atteignent des montants totalement déconnectés de la réalité, à un point tel (jusqu’à 660 euros/mois pour un studio de 17 m²) que les bonnes villes de province n’osent même plus prendre en référence les pratiques parisiennes. Tout un symbole !
Trouver un appartement à Paname relève du chemin de croix. Des logements toujours plus chers et des bailleurs toujours plus exigeants. Le collectif Jeudi noir a choisi de réagir en organisant des actions des plus insolites. Ses militants n’hésitent pas à débarquer par dizaines lors d’un rendez-vous pour une visite et à improviser une petite fête au nez et à la barbe des propriétaires, ou à s’inviter à une conférence de presse de Jean-Louis Borloo, ministre du Logement, pour décrocher un rendez-vous. A chaque fois, la vidéo est présente, histoire de saisir ces moments ubuesques et de peser, par leur publication sur le site officiel du collectif, sur les acteurs du logement.
Derrière la dérision pourtant, l’objectif de Jeudi noir est des plus sérieux : rappeler aux pouvoirs publics que les politiques du logement doivent aider prioritairement les personnes qui ont besoin de se loger.