Quand Didier Barbelivien fait du tort aux Tibétains... et à Sarkozy !

par Mehdi
mercredi 14 mai 2008

Didier Barbelivien, que Nicolas Sarkozy avait qualifié de poète sur le plateau de Michel Drucker, a récemment composé une chanson dans le but d’apporter son soutien au peuple tibétain (voir la vidéo plus bas). Parodie ? Autodérision ? Quand on connaît le degré de suffisance du chanteur français, on peut en douter…

… Et pourtant, les paroles laissent pantois :

[Refrain] Le Tibet c’est nous, la Terre est partout !


Le toit du monde pourrait s’écrouler sur les machines à sous !


Le Tibet là-haut, silence des agneaux !


A trop vouloir vous faire taire on va faire un boucan d’enfer !


Rien de tel qu’un chanteur au talent nettement déficitaire et qui, en prime, se veut le défenseur des opprimés (on est loin du We are the World de Michael Jackson et Lionel Richie qui visait à récolter de fonds pour l’Ethiopie en 1985 et qui a rapporté pas loin de 50 millions de dollars) pour tourner en dérision une cause a priori juste !


Les Tibétains auraient sans doute préféré que l’auteur-compositeur s’adresse directement à son ami de toujours (et accessoirement président de la République) pour faire valoir leurs revendications auprès du gouvernement chinois. Mais les choses ne sont pas si simples en Sarkozie : notre président s’est en effet récemment aperçu que, contrairement aux propos qu’il tenait pendant la campagne, la diplomatie est un art difficile et que défendre l’opprimé à travers le monde n’est pas chose aisée quand on atteint les hautes strates du pouvoir.

Sarkozy à Bercy, le 29 avril 2007 :


Je veux être le président de la France des droits de l’homme. Je ne crois pas à la realpolitik qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. Je veux être celui par lequel la France va défendre ses valeurs universelles, des valeurs avec lesquelles nous ne pouvons pas transiger parce qu’elles sont le fondement de toute notre politique au-dedans comme au-dehors.

… et le 7 avril 2008 (cité dans Le Canard enchaîné du 9 avril) :


Aucun pays ne peut se permettre de jouer les matamores vis-à-vis de la Chine. La Chine va finir par s’ouvrir, mais il faut laisser les choses évoluer. Sans brusquer les Chinois […] La vérité, c’est qu’au fond les Chinois se fichent bien de nos réactions. Ils savent qu’un jour ou l’autre on finira par aller chez eux pour les supplier d’acheter nos centrales nucléaires et nos avions. Ils seront bientôt les seuls à pouvoir se les payer.
 
Alors, divergence soudaine de point de vue entre Sarkozy et Barbelivien ? Les temps sont durs pour le chanteur rebelle et ses beaux principes en chanson...

La chanson en question :




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