La fausse conscience occidentale sous perfusion : Entre colonialisme, néocolonialisme et maux contemporains
par Omraam
vendredi 6 septembre 2024
La fausse conscience occidentale sous perfusion : Entre colonialisme, néocolonialisme et maux contemporains
Liminaire
La fausse conscience occidentale, façonnée par des siècles de domination et d’exploitation, continue d’influencer profondément les dynamiques mondiales contemporaines. Cette réflexion s’inscrit dans une démarche méthodologique qui se propose d’analyser l’évolution historique de cette conscience, depuis l’ère coloniale jusqu’à ses manifestations néocoloniales actuelles, en passant par les impacts du capitalisme globalisé et les mécanismes contemporains de contrôle social. En scrutant les interrelations entre colonialisme, néocolonialisme et les défis modernes, ce texte entend démontrer comment les héritages du passé continuent de structurer les inégalités et les crises actuelles.
La méthodologie adoptée repose sur une approche historique et critique. Elle commence par l’examen des conséquences immédiates du colonialisme sur les sociétés anciennes, pour ensuite analyser l’émergence du néocolonialisme et ses effets dissimulés. La réflexion se poursuit en mettant en lumière les impacts du capitalisme global et des nouvelles formes de domination, tout en considérant les évolutions idéologiques et les mécanismes de contrôle social qui perpétuent ces dynamiques. Cette démarche permet de saisir la continuité des processus d’oppression et de comprendre les formes contemporaines de la domination occidentale.
L’Héritage du colonialisme : Des veines ouvertes aux cicatrices béantes du chaos
L’Amérique latine, décrite par Eduardo Galeano comme ayant les "veines ouvertes", illustre de manière frappante l’héritage dévastateur du colonialisme. Haïti, en tant que pays pionnier dans la lutte contre l'esclavage et la colonisation, en est un exemple particulièrement révélateur. Depuis sa révolution victorieuse du 18 novembre 1803, qui a conduit à l'établissement du premier Etat anti esclavagiste le 1er Janvier 1804, le pays a été systématiquement maltraité par des interventions étrangères et des politiques néocoloniales. En 2024, les cicatrices du passé colonial et néocolonial sont encore omniprésentes en Haïti. Ce pays, laboratoire, malgré lui, de la prédation, continue de subir une crise humanitaire et politique aiguë, exacerbée par le pillage économique, les interventions militaires étrangères et les coups d’État orchestrés par des acteurs internationaux.
L’héritage du colonialisme se manifeste aujourd'hui à travers une forme de gouvernance par l'inquiétude et une gestion de la misère orchestrée pour maintenir un contrôle néocolonial. Les puissances étrangères, en particulier les États-Unis et les nations européennes, ont longtemps utilisé Haïti comme un terrain d'expérimentation géopolitique. Les interventions militaires récurrentes, les sanctions économiques et le soutien à des régimes corrompus ont créé un climat d’instabilité politique qui a facilité l’exploitation continue des ressources et la répression des mouvements populaires. En 2024, cette manipulation persistante des crises locales a pour résultat une gouvernance où les élites locales et internationales exploitent la pauvreté pour renforcer leur pouvoir. Les politiques internationales favorisent le maintien d'un état de désespoir contrôlé, où les tentatives de développement sont systématiquement sabotées pour éviter une émergence d’un véritable changement social et politique. Haïti, en dépit de ses luttes et de son potentiel, demeure un exemple flagrant de la manière dont les anciennes puissances coloniales continuent de façonner les réalités locales pour servir leurs propres intérêts, laissant les masses dans un cycle interminable de souffrances et de dépendance.
En réponse aux manipulations néocoloniales et aux ingérences occidentales persistantes, l'Afrique connaît un réveil politique marqué par une série de coups d'État anti-occidentaux visant à rompre les chaînes de la dépendance néocoloniale. Ces bouleversements, loin d'être des phénomènes isolés, s'inscrivent dans un contexte plus large de multipolarisation mondiale. Alors que des régimes pro-occidentaux sont renversés, de nouveaux mouvements émergent avec l'objectif de réorienter les alliances internationales, favoriser une autonomie économique, et réaffirmer la souveraineté nationale sur le continent africain. Ce tournant est illustré par une montée en puissance de gouvernements qui cherchent à établir des relations équilibrées et équitables avec d'autres nations, plutôt que de céder aux intérêts néocoloniaux des anciennes puissances impérialistes.
Ce phénomène s'accompagne d'une poussée vers la recolonisation sous des formes plus subtiles particulierement les sanctions plus hallucinantes que les autres et la guerre de basse intensité, où les anciennes puissances cherchent à maintenir leur influence par des moyens économiques et diplomatiques. Jean Ziegler, dans ses analyses incisives, met en lumière les injustices globales et l'exploitation persistante des ressources africaines par les puissances étrangères. De son côté, Edgar Morin appelle à une vision globale et complexe de la solidarité internationale, suggérant que la coopération et le respect mutuel sont essentiels pour surmonter les défis mondiaux. La quête d'un nouvel ordre mondial multipolaire représente une réponse aux dynamiques de domination unipolaire qui ont prévalu depuis la fin de la Guerre froide. Cette révision de l'ordre mondial cherche à promouvoir une coopération internationale plus équitable et à questionner le système économique global qui continue de perpétuer les inégalités et les conflits. L'Afrique, en affirmant son autonomie et en explorant de nouvelles alliances, joue un rôle central dans ce processus de redéfinition des relations internationales, défiant les anciennes puissances coloniales et cherchant des solutions pour une coopération internationale juste et équilibrée.
Néocolonialisme et guerres par procuration : Une domination déguisée
Le néocolonialisme, bien que moins visible que le colonialisme classique, se manifeste par des guerres par procuration. Les grandes puissances se confrontent sur les territoires des pays dits "pauvres", comme Haïti, souvent considéré comme le "back yard" des États-Unis, laissant derrière elles des nations dévastées. Ce phénomène est particulièrement marqué en Afrique et au Moyen-Orient, où les conflits sont souvent exacerbés par des intérêts étrangers qui cherchent à contrôler les ressources précieuses du monde, poursuivant ainsi la séparation géopolitique héritée des puissances militaires et consolidant un monde unipolaire.
Ce néocolonialisme se traduit également par l’instrumentalisation des crises locales pour renforcer les influences étrangères sous couvert de missions humanitaires ou de stabilisation. Les interventions militaires, souvent présentées comme des actions pour maintenir l'ordre et la sécurité, servent en réalité les intérêts stratégiques des puissances dominantes en affaiblissant les États-nations locaux et en fragmentant les sociétés. La montée des entreprises militaires privées et des groupes paramilitaires, qui opèrent souvent en marge des régulations internationales, illustre la manière dont les puissances impérialistes externalisent les opérations de guerre tout en préservant un contrôle indirect. Ces groupes, parfois liés à des intérêts corporatifs, aggravent la situation en semant le chaos et en facilitant l’exploitation des ressources naturelles, tout en laissant les conséquences désastreuses sur les populations locales.
Parallèlement, le néocolonialisme trouve une expression subtile mais pernicieuse à travers les politiques économiques et commerciales imposées par les institutions financières internationales. Des accords de libre-échange et des conditions de prêts dictées par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, par exemple, souvent favorisent les intérêts des grandes puissances au détriment des économies locales. Ces politiques, en favorisant l'accès des multinationales aux ressources et marchés des pays en développement, engendrent des dépendances économiques et amplifient les inégalités. Le contrôle économique exercé par ces institutions contribue ainsi à maintenir les anciennes colonies dans un état de subordination économique, tout en perpétuant des structures néocoloniales sous une forme plus insidieuse et sophistiquée.
Idéologie raciale et horreurs du XXe Siècle
Au début du XXe siècle, l’idéologie des races supérieures prospérait, justifiant des pratiques de destruction et d’extermination sous des prétextes prétendument scientifiques. Les guerres mondiales, les chambres à gaz et la guerre froide ont illustré comment la science et les idéologies ont été mobilisées pour légitimer des atrocités au nom de la civilisation.
Cette période a également vu l'essor de la pseudoscience raciale, qui a joué un rôle crucial dans la propagation des théories de supériorité raciale. Les théories de l'eugénisme, par exemple, ont tenté de légitimer les politiques de stérilisation forcée et de sélection raciale, en prétendant améliorer la "qualité" génétique des populations humaines. Ces idées, largement diffusées dans les milieux académiques et politiques, ont fourni une base pseudo-scientifique aux politiques de purification ethnique et de discrimination systématique, en particulier pendant la période nazie. Les atrocités commises durant cette période ne se limitaient pas aux violences physiques directes mais s’étendaient également à la manipulation intellectuelle et culturelle, où les idéologies raciales ont imprégné les pratiques éducatives, les médias et la culture populaire pour ancrer profondément des hiérarchies raciales dans l'esprit collectif.
L’histoire de l’idéologie raciale est également profondément marquée par la traite négrière, une institution brutale qui a orchestré la déportation forcée de millions d'Africains vers les Amériques pour les réduire en esclavage. Cette exploitation a non seulement déshumanisé les individus concernés mais a également facilité l’accumulation de richesses pour les puissances coloniales européennes, alimentant ainsi des siècles de disparités économiques et sociales persistantes. En réponse à cette oppression, des révoltes d'esclaves ont émergé comme des symboles de résistance. La révolution anti-esclavagiste de Saint-Domingue (1791-1804), dirigée par des figures emblématiques telles que Boukman, Mackandal, Sanite Bel Air, Toussaint Louverture, Jean Jacques Dessalines, François Capoix dit La Mort etc…, a marqué un tournant crucial en mettant fin au régime esclavagiste et en fondant le premier pays anti esclavagiste, Hayti. Cet événement reste un puissant symbole de la lutte pour la liberté et contre les structures coloniales et esclavagistes.
En outre, l'après-guerre, bien que marquée par une dénonciation apparente des régimes totalitaires et des idéologies raciales, a vu la persistance et l'évolution insidieuse des idéologies de supériorité. La guerre froide, en particulier, a exacerbé les tensions raciales et ethniques à travers le monde, souvent instrumentalisées par les superpuissances pour renforcer leurs influences géopolitiques. Les interventions et les guerres par procuration ont souvent exacerbé les conflits ethniques locaux, créant des situations où les divisions raciales étaient non seulement ignorées mais amplifiées pour servir les intérêts stratégiques des grandes puissances. Les legacies de ces idéologies raciales ne se sont pas dissipées avec la fin de la guerre froide ; elles ont souvent trouvé de nouvelles expressions dans les politiques d'immigration, les conflits internationaux et les discours nationalistes contemporains, illustrant la résilience et la transformation de ces idéologies dans les contextes post-coloniaux et néocoloniaux.
Évolutionnisme, capitalisme et fractures culturelles
L’expansion du capitalisme global a entraîné la norme de l’évolutionnisme, polarisant les cultures et transformant des nations en laboratoires d’expérimentation sociale. Les barrières culturelles se sont effondrées sous l’influence des technologies et des intérêts des puissants, tandis que la science et la philosophie se débattent face aux critiques croissantes des approches psychanalytiques et sociologiques.
En outre, la montée en puissance du capitalisme global a exacerbé les fractures culturelles en uniformisant les modes de vie et les valeurs à l’échelle mondiale. La standardisation des pratiques économiques et culturelles, favorisée par la domination des multinationales et des médias, a contribué à une homogénéisation culturelle qui efface les particularités locales et les diversités culturelles. Cette uniformisation, bien qu'elle puisse faciliter des échanges et des interactions à l’échelle mondiale, entraîne également une érosion des identités culturelles et des traditions, remplacées par des produits culturels de masse et des modes de consommation globalisés. Paradoxalement, alors que les frontières culturelles se dissolvent, des tensions culturelles accrues émergent, alimentées par des ressentiments face à la perte de diversité culturelle et à la domination perçue des valeurs occidentales.
De plus, la course à l'innovation technologique et à l'expansion économique a engendré une hiérarchisation des savoirs et des pratiques culturelles. Les sociétés sont désormais confrontées à une nouvelle forme de colonialisme intellectuel, où les idées et les pratiques des sociétés dominantes sont imposées aux autres, souvent au détriment des systèmes de connaissance locaux et des formes de savoir traditionnelles. Ce phénomène a non seulement exacerbé les inégalités entre les nations, mais a aussi intensifié les conflits culturels internes en forçant les sociétés locales à s’adapter à des normes et des attentes étrangères. La globalisation économique, en se mélangeant avec l’évolutionnisme, provoque une sorte de dilution des savoirs ancestraux et des pratiques culturelles locales, les remplaçant par des modèles occidentaux qui sont souvent inadaptés aux contextes locaux et peuvent même nuire à leur cohésion sociale. Cette dynamique met en lumière les tensions croissantes entre modernité économique et préservation culturelle, révélant les défis complexes posés par l'interaction entre capitalisme global et diversité culturelle.
Fin des luttes sociales et ère de la haute finance
L’humanité est entrée dans une ère dominée par la haute finance, où les luttes sociales sont réprimées. La pharmacologie est utilisée par les puissances économiques pour breveter et vendre le vivant, tandis que les questions de sexe et de genre envahissent les sphères économiques et politiques. L’humain se retrouve fragmenté entre les tensions culturelles et sociales.
Parallèlement, l'industrie pharmaceutique, souvent qualifiée de « Big Pharma », joue un rôle crucial dans cette dynamique de domination. En concentrant les pouvoirs économiques et politiques, elle manipule les marchés de la santé à son avantage, souvent au détriment des besoins réels des populations. Cette concentration de pouvoir a conduit à des pratiques controversées, telles que la création et la manipulation des crises sanitaires pour maximiser les profits. La pandémie de COVID-19 a révélé l’ampleur de ces dérives : des accusations ont émergé selon lesquelles certaines entreprises pharmaceutiques auraient exploité la crise pour imposer des vaccins coûteux et souvent inaccessibles, tout en ayant potentiellement joué un rôle dans la création et la propagation du virus. Ces allégations, bien que controversées, alimentent les craintes d'une utilisation cynique des crises sanitaires pour des gains financiers et une réduction planifiée de la population mondiale, par le biais de stratégies de gestion de crise qui privilégient le profit sur le bien-être public.
De plus, cette période de haute finance est marquée par la surveillance accrue et la gestion des comportements sociaux, rappelant le concept de « Big Brother ». Les avancées technologiques et la collecte massive de données sont souvent utilisées pour contrôler et surveiller les individus sous couvert de sécurité et de gestion de crise. Les géants technologiques et les multinationales exploitent ces technologies pour créer des systèmes de surveillance omniprésents qui restreignent les libertés individuelles et manipulent les opinions publiques. En intégrant des dispositifs de surveillance dans les aspects quotidiens de la vie, de la santé à la consommation, ces entités ne se contentent pas de suivre les comportements ; elles cherchent également à façonner et à prédire les comportements futurs. Cette dynamique renforce un système de contrôle social où la confidentialité est réduite à une illusion et où les libertés individuelles sont progressivement érodées au profit des intérêts économiques des plus puissants. Cette situation exacerbe la fragmentation de la société et contribue à un climat de méfiance généralisée, où l'individu se retrouve piégé entre les exigences de la haute finance et une surveillance de plus en plus intrusive.
Pillage des ressources et crime organisé : Une nouvelle forme d’asservissement
Le pillage des ressources naturelles se poursuit sous d’autres formes, souvent en collusion avec des régimes corrompus et des réseaux criminels organisés. Cette dynamique exacerbe la misère des populations locales et alimente des cycles de violence interminables. En outre, ce phénomène est aggravé par la mondialisation économique qui permet à ces activités illicites de se délocaliser facilement et d'échapper à la régulation locale. Les multinationales, en quête de profits rapides, exploitent les failles des législations nationales et internationales, exploitant ainsi les pays en développement comme des zones de libre-échange de leurs ressources, tout en participant indirectement à l'affaiblissement des gouvernements locaux. De plus, les flux financiers générés par ces activités illégales souvent se dirigent vers des paradis fiscaux, privant les États de précieuses ressources fiscales et renforçant les inégalités économiques et sociales. Cette situation crée une dépendance accrue des nations exploitées à l'égard des intérêts étrangers, consolidant ainsi une forme moderne d'asservissement où les ressources naturelles sont pillées non seulement pour enrichir des acteurs privés mais aussi pour maintenir des structures de pouvoir inégalitaires à l’échelle mondiale.
En parallèle, les impacts environnementaux du pillage des ressources exacerbent encore davantage les défis rencontrés par les communautés locales. La déforestation, la dégradation des sols et la pollution des cours d'eau, causées par l'extraction intensive et non régulée des ressources, engendrent des catastrophes écologiques qui nuisent gravement aux moyens de subsistance des populations autochtones. Ces conséquences environnementales dévastatrices réduisent les capacités agricoles locales, augmentent les risques de catastrophes naturelles et compromettent la biodiversité, mettant en péril les écosystèmes dont dépendent directement les communautés pour leur survie. Les conflits liés à l'accès et à la gestion des ressources naturelles sont ainsi amplifiés, alimentant un cercle vicieux où les communautés les plus vulnérables sont à la fois victimes des violences économiques et des crises environnementales. Cette exploitation multidimensionnelle illustre comment le pillage des ressources et le crime organisé créent une nouvelle forme d'asservissement qui transcende les simples relations économiques pour engendrer un cycle de souffrances et de dépendances inextricables.
Racisme, wokisme et conscience occidentale : Une hypocrisie persistante
Malgré les dénonciations du racisme structurel, il demeure profondément ancré dans les sociétés occidentales. Les mouvements comme le wokisme, bien que motivés par une volonté de justice sociale, sont souvent récupérés par des agendas politiques ou économiques, ce qui peut parfois affaiblir l’impact réel des luttes pour l’égalité. Cette récupération se manifeste par une tendance à utiliser le wokisme comme un outil de distinction sociale ou de branding politique, plutôt que comme un véritable levier de changement. Cela a pour effet de dépolitiser les enjeux fondamentaux et de réduire les débats à des conflits superficiels ou des gesticulations symboliques.
Cependant, il est crucial de reconnaître que le wokisme, malgré ses critiques, a apporté une prise de conscience importante et nécessaire des injustices raciales et sociales. Ce mouvement a permis de mettre en lumière des aspects du racisme et des inégalités qui étaient auparavant minimisés ou ignorés, contribuant ainsi à un débat plus large sur la justice sociale et la responsabilité collective. Le wokisme a également favorisé des discussions sur des questions de diversité, d’inclusion, et de privilège, qui, bien qu’incomplètes et parfois controversées, sont essentielles pour la progression vers une société plus équitable.
Un aspect significatif du débat autour du wokisme est la lutte pour la reconnaissance des atrocités passées, en particulier l'esclavage des Noirs, comme un crime contre l'humanité. Les mouvements actuels revendiquent la reconnaissance officielle de l'esclavage comme une atrocité systémique, avec des appels croissants pour que les gouvernements et les institutions reconnaissent ce crime et ses impacts durables sur les sociétés contemporaines. Cette reconnaissance va au-delà des symboles et des excuses pour exiger des réparations concrètes et une reformulation des récits historiques qui ont longtemps minimisé la gravité des souffrances infligées. L’avancée significative qui reconnaît l'esclavage comme un crime contre l'humanité souligne la volonté d’affronter non seulement le passé mais aussi de pousser à corriger les injustices qui persistent. Ce débat est devenu un aspect crucial des discussions sur la justice sociale, mettant en lumière les lacunes dans la reconnaissance et la réparation des injustices historiques. A noter que les occidentaux feignent de faire leur mea culpa tout en continuant de profiter de leurs forfaits, et n’acceptent le débat sur les réparations que de manière épisodique.
Un autre domaine où la conscience occidentale révèle une profonde hypocrisie est celui des migrations. En Europe et aux États-Unis, les politiques migratoires sont souvent marquées par une répression sévère des migrants, qui sont systématiquement confrontés à des conditions de vie déplorables dans des centres de détention, à des expulsions massives, et à une stigmatisation croissante. Cette répression s’inscrit dans une logique de sécurité nationale et de contrôle des frontières, souvent justifiée par des discours sur la préservation de l’identité nationale et de la cohésion sociale et surtout du rejet du grand remplacement. Pourtant, ces politiques contredisent les principes de solidarité et de droits humains que ces mêmes sociétés proclament. La dureté des mesures contre les migrants met en lumière une fracture entre les idéaux affichés et les pratiques réelles, amplifiant ainsi les injustices et les inégalités.
Ainsi, bien qu’il soit important de critiquer la manière dont le wokisme est parfois instrumentalisé ou simplifié, il est tout aussi crucial de reconnaître son rôle dans la sensibilisation aux problèmes de racisme et d'injustice structurelle, et dans la promotion d’une conscience plus aiguisée des défis sociétaux contemporains. La conscience occidentale oscille entre une culpabilité superficielle et un déni profond des réalités qu’elle perpétue, mais les débats générés par le wokisme, y compris la question de la reconnaissance des crimes historiques comme l'esclavage et la répression des migrations, peuvent être un point de départ pour une introspection plus profonde et une véritable transformation sociale.
En guise de conclusion
La perfusion qui soutient la fausse conscience occidentale est une toile complexe faite de contradictions et de violences passées et présentes. Cette analyse révèle que l’héritage du colonialisme, sous diverses formes, continue de structurer les inégalités et les crises contemporaines. L’ère moderne est marquée par la domination de la haute finance, les scandales de corruption, et l’utilisation des armes et de la mort comme outils de contrôle et de terreur. Pour transcender cet héritage et bâtir un monde plus équitable, il est crucial de comprendre ces dynamiques. Cela implique une critique approfondie des mécanismes de domination en cours et une réflexion sur les moyens de promouvoir des relations internationales fondées sur l’égalité et le respect mutuel. Un avenir plus juste nécessite non seulement la reconnaissance des injustices passées et présentes, mais aussi une révision radicale des structures économiques et politiques qui perpétuent ces inégalités. Cependant, l'hypocrisie occidentale se manifeste de manière flagrante dans le discours sur les droits de l'homme et la démocratie, qui est trop souvent instrumentalisé pour justifier des interventions impérialistes. Alors que les puissances occidentales prônent ostensiblement la liberté et l'autodétermination, elles ne cessent de violer ces principes en soutenant des régimes autoritaires, en manipulant les processus électoraux, ou en imposant des sanctions qui appauvrissent les peuples au lieu de les libérer. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est piétiné par les mêmes nations qui prétendent être les champions de la démocratie. Il est essentiel de dénoncer cette duplicité et de défendre, sans compromis, l'idée que chaque peuple a le droit inaliénable de déterminer son propre destin, sans ingérence extérieure, qu'elle soit militaire, économique ou idéologique. Seule une véritable reconnaissance et un respect authentique de ce droit peuvent mener à un ordre mondial où la justice et la dignité humaine sont enfin préservées.
Références et Notes
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Muscadin Jean-Yves Jason
Chercheur en histoire et en anthroposociologie
Fondasyonalo2054@gmail.com