Macron soi-disant Mozart de la finance gouverne au pifomètre et le RN ne fera pas autrement

par Alain Alain
samedi 27 avril 2024

C’est évident aujourd’hui : vous vous êtes fourvoyés en élisant Macron, Jupiter omniscient grâce à qui vous n’auriez plus envie de voter pour le RN. Et vous allez recommencer avec Le Pen et Bardella, les girouettes de la politique.

Petite indication : quand les sources des informations citées ne sont pas précisées c’est qu’elles émanent du Canard enchaîné qui reprend souvent celles d’autres journaux.

Quelques résultats économiques du Mozart de la finance.
Entre 2019 et 2023 avec 200 milliards d’aides aux entreprises par an, la baisse des impôts des sociétés, des actionnaires, etc., la croissance française a progressé de 1,6% pendant que celle des États-Unis a connu une hausse de 10,5%.

Depuis le troisième trimestre 2017, la dette a augmenté de 685,2 milliards pour atteindre 3013,4 milliards d'euros le 31 mars 2023 selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Elle s'élève ainsi à 112,5% du PIB.

Innovation pour la réduire, un plan de 20 milliards d’économies est annoncé, le sixième depuis 2005.
Décembre 2005 le premier ministre Dominique de Villepin lance un plan pour ramener la dette à 60 % du PIB en 2011 : elle passera à 88%.

Juillet 2007, Nicolas Sarkozy met en place la « révision générale des politiques publiques » prévoyant 250 000 suppressions de postes de fonctionnaires pour réduire la dette qui augmentera de 650 milliards et atteindra 90% du PIB.

Juillet 2012 François Hollande lance la « modernisation de l’action publique » : malgré 571 millions économisés la dette a grossi de 400 milliards.

Février 2017 dans un rapport commandé par le gouvernement, Michel Pébereau, ancien patron de la BNP, recommande au ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de faire d’urgence des économies : la dette atteindra 100 % du PIB avec 162 milliards en plus.

Juillet 2017, Édouard Philippe premier ministre d’Emmanuel Macron lance « le comité d’action publique 2022 pour éviter les dépenses publiques inutiles » : résultat la dette s’est accrue de 420 milliards sur le quinquennat.
Vous voilà rassurés ! Non ?

Oui mais, le chômage a baissé disent-ils ?
Pour que les jeunes ne se retrouvent pas inscrits au chômage, des centaines de milliers de contrats d’apprentissage sont signés, financés à grand frais par l’État.

Les lois travail ont réduit les montants et les durées d’indemnisation. Elles ont durci les conditions d’indemnisation, ont conduit à une multiplication des contrôles et des radiations autoritaires...
Ce n’est pas le chômage qui a baissé. Ce sont les chiffres des statistiques du chômage qui ont baissé.

On a créé deux millions d’emplois et plus d’un million d’entreprises, disent-ils. Or sont apparus 2 millions d’autoentrepreneurs et travailleurs Ubérisés.
Quant aux créations d’entreprises il s’agit de 689 000 autoentrepreneurs et 394 000 vraies entreprises.
Dans le même temps en 2023 on a compté 55 482 faillites, un niveau jamais vu depuis 2017 après 41 000 en 2022. (Source INSEE)

Champion de l’augmentation des inégalités.
Un exemple.
En 2020, sur la totalité de ses revenus 2019, un peu moins de 1,3 milliard, Bernard Arnaud, l’homme le plus riche du monde, aura été imposé à hauteur de moins de 14%, loin des 49% de la tranche supérieure du barème avec la contribution sur les hauts revenus. Le Canard enchaîné, 1er février 2023

Champion toute catégorie du raconter n’importe quoi.


Un exemple.
Le 16 avril 2022 Emmanuel Macron promet : « Le quinquennat sera écologique ou ne sera pas ».
Le 31 décembre 2022, Emmanuel Macron ahuri s’étonne : « Qui aurait pu prédire (…) la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ! »

C’est ce prétentieux, plastronneur et outrecuidant personnage que vous avez élu, deux fois !

Selon l’expression latine traduite en français par « l’erreur est humaine, c’est persévérer qui est diabolique », il ne faudrait pas que vous nous refassiez le coup avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Jordan Bardella a été démasqué dans l’émission Complément d’enquête.
« Apprendre à sourire, paraître avenant, Jordan Bardella l'a appris. Comme de nombreux politiques, il s'est entraîné à s'exprimer dans les médias : ce qu'on appelle du média training. Son ancien coach média de 2018 à 2022, Pascal Humeau - ex-journaliste de BFMTV - témoigne dans "Complément d'enquête". Les deux hommes sont aujourd'hui brouillés. "C'était une coquille vide. En termes de fond, il était plutôt limite. Il ne lisait pas particulièrement, il ne s'informait pas du tout, il ne reprenait que les éléments de langage de Marine le Pen". Alors il a formé Jordan Bardella : "Son aisance, sa décontraction, son enthousiasme qu'on peut ressentir aujourd'hui, il a fallu qu'on le travaille et ça a pris des mois et des mois pour qu’a minima, les gens qui vous détestent se disent : pour un facho, il a l'air sympa". Le conseiller en communication reconnaît que dans ses conseils à Jordan Bardella, quand il met en avant son histoire personnelle, il a pu y avoir des arrangements avec la réalité... »
La Dépèche.fr, 26 avril 2024.

On les entend essentiellement sur l’immigration et peu sur tout le reste, aussi est-il difficile de les prendre en défaut pour les critiquer.

D’ailleurs, Jordan Bardella refuse de participer aux débats. Quand il donne une conférence de presse il s’en va avant que les journalistes puissent lui poser des questions : « Ce jeudi 25 avril, le jeune président du Rassemblement national (RN) s'est dérobé aux questions des journalistes, après avoir récité laborieusement les éléments de langage du parti sur l'Union européenne. »
Marianne, le 25 avril 2024.

Et apparemment, il vaut mieux pour lui.
« Au congrès de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), un Jordan Bardella téméraire a proposé de faire passer à trois ans le délai avant rehaussement des charges et des contraintes pour les PME franchissant le seuil des 50 salariés.
Mal lui en a pris !
François Asselin le président de la CPME, l’a vite interrompu : “ Pardonnez-moi, monsieur Bardella, mais on a déjà depuis la loi pacte I un délai de 5 ans en France ! ”
“ Pas pour tous les critères ”, tente alors Bardella.
Pas de bol : “ Euh, si, c’est tous les critères sociaux et économiques. ”
Courage Jordy : dur, dur d’être un bébé en sciences économiques. »
Le canard enchaîné, 27 mars 2024.

Quant à Marine Le Pen on a constaté son incompétence lors des débats de second tour des élections présidentielles.
Sortir de l’euro : « tu veux ou tu veux pas », aurait-on pu chanter, imitant Marcel Zanini. (Chanteur de jazz français des années 1970 connu pour la chanson “ tu veux ou tu veux pas ”)

Je ne l’ai entendue qu’une seule fois sur le remboursement de la dette :
«  Une dette doit être remboursée. Il y a là un aspect moral essentiel. A partir du moment où un État souverain fait appel à une source de financement extérieure, sa parole est d’airain. Il s’organise pour rembourser sa dette contre vents et marées.  »
« Aspect moral », « parole d’airain », « contre vents et marées », comme un joueur de poker qui a perdu beaucoup d’argent qu’il doit rembourser car c’est une question d’honneur.

Pour savoir ce qu’ils comptent faire une fois arrivés au pouvoir, il faut aller sur le site « MlaFrance » pour y trouver le programme présidentiel de Marine Le Pen.

Surprenant, la politique économique proposée n’apparait qu’à la page 21. Pourtant, c’est elle qui permettra ou non de tenir toutes les promesses faites sur les 20 premières pages : pour l’armée « un effort financier de 55 milliards d’euros » ; « Le nombre de places de prison sera porté à 85 000 en six ans » ; « Nous recruterons plusieurs milliers de magistrats en cinq ans » ; « Je promets un effort financier conséquent pour tous les soignants afin de revaloriser leur salaire » ; etc.

Comment comptent-ils faire ?
Voyons.
« Réorienter notre écono­mie vers le principe du localisme et du patriotisme économique » ; donc faire fabriquer nos ordinateurs, smartphones, IRM, panneaux solaires, etc. en France : comment, on ne sait pas.
Ah, si : « Pour accompagner cette politique, il sera proposé aux Français de s’y associer à travers la mobilisa­tion de leur épargne (…) leur garantissant une ré­munération d’au moins 2 %. » 

Encore :
« Sur tous les pro­duits énergétiques – essence, fioul, gaz et électricité – qui seront considérés comme de première néces­sité, la TVA passera de 20 % à 5,5 %. (…) Afin de revaloriser les salaires une mesure ga­gnant-gagnant sera proposée aux entreprises. Dans le cadre d’un contrat d’entreprise, elles se­ront exonérées de la hausse des cotisations patro­nales en cas d’augmentation de 10% de tous les sa­laires jusqu’à 3 SMIC. (…) Il s’agira de supprimer la Cotisation Fon­cière des Entreprises, CFE. »

Donc Marine Le Pen au lieu d’emprunter sur les marchés, empruntera aux français pour financer les dépenses budgétaires. Ça ne change pas grand-chose sauf que ça risque de coûter plus cher quand les taux de la banque centrale baisseront.
Marine Le Pen veut priver l’état de recettes liées à la TVA, sans compensation ?
Marine Le Pen veut priver la sécurité sociale des cotisations salariales, sans compensation ?
Marine Le Pen veut priver les communes des Cotisations Fon­cières des Entreprises, sans compensation ?

Et pour la réduction de la dette, la transition écologique, la réduction des inégalités, le financement des services publics, hôpital, éducation nationale…
Ce serait précisé dans les annexes.
Selon certains élus du RN, la régulation de l’immigration et l’arrêt de la participation financière à l’Europe apporteront les recettes nécessaires.

Pour la régulation de l’immigration, ils ne tiennent pas compte de toutes les études qui démontrent que l’immigration rapporte plus que ce qu’elle ne coûte. Un exemple : tous les commerces d’alimentation où se fournissent, même des clandestins parait-il, parce qu’il faut bien se nourrir, perdront leur clientèle.

Pour l’arrêt du financement de l’Europe, ce sont les amis européens de Marine Le Pen, Gieorgia Meloni en Italie et Viktor Orbán en Hongrie par exemple qui vont être ravis d’être privés de leurs indispensables aides européennes.
Quant au président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, n’étant plus subventionné pour retenir les migrants, va les laisser passer et ce sera un déferlement jusqu’en France. Attention au grand remplacement. Donc, il faudra tout recommencer. C’est bêta.

C’est amusant de voir que Macron comme Le Pen et leurs acolytes respectifs justifient leur politique par les sondages qui prétendent que les français approuvent telle ou telle loi. C’est ce que veulent les français alors on est bien obligés, que voulez-vous !

Par exemple la loi immigration.
La Tribune du Dimanche du 24 décembre 2023 affirme qu’un sondage exclusif Ipsos montre que les français approuvent massivement la loi. Dans ce même sondage pourtant seuls 39% disent savoir précisément ce que contient la loi ; 51% déclarent en avoir une vague idée ; 10% n’en n’ont pas entendu parler ; enfin on est surpris d’apprendre qu’en fait une personne sur quatre (24%), n’a pas d’avis sur le sujet.
Alors Macronistes et Le Penistes étaient bien obligés de la voter ensemble

Pourtant tous les sondages ont constamment indiqué que l’immense majorité des français étaient contre la réforme des retraites. Mais là …

Macronistes et Le Penistes ont voté ensemble mais c’était exceptionnel, sans doute.
Et non !
Le groupe Rassemblement national a voté 42% du temps comme le groupe Renaissance de Macron à l’Assemblée nationale.

Oh, vous avez donc été bernés.
Mais connaissiez-vous le pifomètre ?


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