Ils fourbissent leurs armes
par C’est Nabum
jeudi 20 février 2025
À couteaux tirés …
La fin d'un mandat municipal aiguise les appétits des prétendants d'autant plus aisément que le sortant n'en est plus à son premier tour de piste. Chacun mise sur l'usure d'un pouvoir que ce dernier semble exercer en solitaire ou avec de rares grognards qui sans l'avouer vraiment, attendent eux aussi leur heure. L'ambiance de part et d'autres est à la guerre larvée, attendant le moment propice pour déclencher véritablement les hostilités.
Les rares observateurs de ces soubresauts pathétiques regardent les futurs belligérants prendre leur marque avec une douce ironie. L'appétit du pouvoir entraîne ces individus dans des joutes verbales qui ne passionnent pas grand monde. L'agitation de l'heure relève des mouvements erratiques de grandes personnes qui ont besoin d'un peu d'adrénaline pour se donner encore un temps l'illusion de leur jeunesse.
Ils se sont presque tous usés les temps dans pareils combats qu'ils ne cessent de reprendre à intervalles réguliers. Le premier, fort de son savoir faire, de sa roublardise, de son expérience et d'une aura mystérieusement acquise auprès des citoyens, les autres, incapables de percevoir que leurs échecs successifs ne sont pas le fruit du hasard, de la malchance ou d'une mauvaise conjoncture.
Pourtant ils sont déjà sur le sentier de la guerre, reprenant les vieilles recettes éculées qui de scrutins en scrutins, lassent les électeurs et les laissent parfaitement indifférents. Ils sont encore persuadés de la légitimité qu'offre parait-il une étiquette politique alors que depuis longtemps, les citoyens ne croient plus en ces vielles badernes éculées.
Ils useront encore de la puissance fictive d'appareils qui profitent des lois de financement des partis pour dépenser sans compter certes mais surtout sans réfléchir à l'utilité de tracts qui finissent toujours au panier, de meetings qui ne drainent que les amis, de plaquettes aux luxe indécent qui seront tout juste parcourues dans le meilleur des cas.
Ils se retroussent les manches, se mettent en ordre de bataille bien avant la fameuse échéance en se confortant dans chaque camp avec de vieilles incantations qui échappent désormais aux préoccupations des vrais gens. Ce ne sont plus que de vieux grognards, rejoints par quelques jeunes loups qui ont oublié de nourrir les espérances folles de la jeunesse. Dans les camps rivaux, une seule certitude : ils sont tous coupés du terrain.
Face à eux, un comité citoyen essaie de sortir des vieux clichés, repousse d'un trait de plume les oiseaux sur le retour, les encartés et les professionnels de la chose publique. Ils ont la fraîcheur de leur conviction chevillée à l'âme, oublieux sans doute que les cartes sont faussées, que les habitudes ont la vie dure et que la primauté sera toujours donnée par les derniers représentants des différents conservatismes, pour ceux qui portent des oriflammes.
Il faut oser aller de l'avant face à des « maintenant » qui n'escriment à toujours déchanter et un présent qui se gargarise d'un passé qui n'est certes pas si glorieux mais lui donne un avantage considérable au pays du conservatisme exacerbé, nourri par des pratiques rituelles qui n'en finiront jamais de nourrir la réaction.
Les citoyens seront une fois encore les cocus de la farce. C'est la loi du genre tandis que du côté des armés professionnelles, on s'évertue à puiser sans vergogne dans les idées et les pratiques qui émergent de ce fourmillement de propositions. Ne nous y trompons pas, le plagiat ne vaudra jamais réalisation concrète et que ce soient les uns ou les autres, à la fin du bal, les vieilles recettes éculées reprendront le dessus, repoussant la Démocratie véritable, participative et source de débats constructifs, aux oubliettes du prochain scrutin.
Que ce soit ici ou bien ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets, sans que quiconque s'en étonne vraiment. C'est tellement désespérant !