Laïka : La chienne héroïne de l’espace et symbole de la cruauté de l’expérimentation animale

par Giuseppe di Bella di Santa Sofia
vendredi 1er novembre 2024

Le 3 novembre 1957, en pleine Guerre froide, l'Union soviétique, dirigée par Nikita Kroutchtchev, a marqué l'histoire de l'exploration spatiale en lançant Spoutnik 2, la première mission à transporter un être vivant dans l'espace. À bord de cette capsule, une chienne nommée Laïka est devenue le premier animal à tourner en orbite autour de la Terre. Bien que son voyage ait été un exploit scientifique sans précédent, il a également soulevé des questions éthiques profondes sur le traitement des animaux dans le cadre des recherches scientifiques. Laïka, symbole de courage et de sacrifice, est souvent considérée comme une victime d'une époque où les ambitions technologiques avaient la priorité sur le bien-être animal.

Une brève vie de misère et de dures épreuves

Laïka, dont le nom signifie, en russe, "petit aboyeur" ou encore "celui qui jappe", était une chienne errante recueillie, à l’âge de 3 ans, dans les rues de Moscou, la capitale de l’URSS. Elle était l'une des 4 chiennes sélectionnées pour le programme spatial soviétique qui cherchait à tester les effets de l'espace sur les êtres vivants. Les scientifiques soviétiques avaient besoin d'un animal qui puisse survivre à des conditions extrêmes, et Laïka, avec son tempérament docile et sa capacité à s'adapter, a été choisie parmi d'autres candidates. Son histoire commence dans la misère, mais elle a rapidement été transformée en héroïne nationale, symbolisant le progrès scientifique et l’avancée technologique de l'URSS.


Avant son lancement dans l'espace, Laïka a subi un entraînement rigoureux pendant 3 mois. Elle a été placée dans un environnement confiné pour s'habituer à l'espace très restreint de la capsule spatiale. Les scientifiques soviétiques ont également mené des tests pour évaluer ses réactions au stress et à l'absence de gravité. Elle a également été soumise à des conditions de vie particulièrement difficiles, les méthodes utilisées pour l'entraîner étant très brutales.

Le lancement : un moment historique

Le 3 novembre 1957, Laïka a été lancée dans l'espace à bord de Spoutnik 2. Les scientifiques et le public soviétiques ont célébré cet exploit comme une victoire majeure dans la course à la conquête de l'espace. La capsule, conçue pour orbiter autour de la Terre, était équipée de plusieurs instruments pour surveiller la santé de l’animal. Pendant les premières heures du vol, tout semblait se dérouler comme prévu. Laïka était en bonne santé et envoyait des signaux vitaux encourageants, ce qui a rassuré les scientifiques sur le succès de la mission.

Cependant, assez rapidement après le lancement depuis le cosmodrome de Baïkonour, situé en RSS kazakhe, des problèmes ont commencé à survenir. La température à l'intérieur de la capsule s’est mise à augmenter de manière alarmante, atteignant des niveaux insupportables pour Laïka. Les scientifiques avaient largement sous-estimé les effets de la chaleur sur l'animal, et les systèmes de régulation thermique n'étaient pas suffisamment efficaces. Malgré les signaux vitaux initiaux, il est devenu évident que la situation était critique. Laïka, qui avait été célébrée comme une héroïne, était en train de souffrir dans l’obscurité glaciale de l'espace, totalement seule et apeurée, à plusieurs centaines de kilomètres de distance de la Terre.

La mort de Laïka : un sacrifice tragique et cruel

Seulement quelques heures après le lancement, la petite chienne meurt dans la capsule. Les rapports officiels soviétiques ont initialement affirmé qu'elle s’était éteinte paisiblement. Ce n'est qu'en 2002, soit 45 ans après le vol spacial, que des responsables russes on donné les véritables circonstances de son décès : Laïka est morte de stress, de chaleur et de déshydratation. Ce sacrifice tragique a suscité une onde de choc à travers le monde. L’adorable petite chienne, qui avait été envoyée dans l'espace pour prouver la supériorité technologique de l'URSS, est devenue un symbole de la cruauté de l'expérimentation animale.

La mort de Laïka a soulevé de très nombreuses questions éthiques sur l'utilisation d'animaux dans les recherches scientifiques. Elle était devenue le premier être vivant à se rendre dans l’espace mais également à y mourir. Beaucoup de personnes, notamment les défenseurs de la cause animale, ont considéré cet acte comme une cruauté inacceptable, soulignant que des alternatives auraient pu être envisagées.

À une époque où les droits des animaux commençaient tout juste à être discutés, le sacrifice de la petite chienne moscovite, qui n’aura connu qu’une brève et bien triste vie, a mis en lumière les tensions entre le progrès scientifique et le bien-être animal. Les critiques ont appelé à une réflexion sur la manière dont les animaux sont traités dans le cadre de la recherche, un débat qui résonne toujours aujourd'hui.


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