La démocratie parfaite

par beo111
jeudi 18 avril 2024

Bonjour, ceci est une réponse à l'article de Christophe DEGANG intitulé Un petit point sur l'organisation démocratique. Il est paru sur Agoravox le mercredi 17 avril 2024, et il fait le point sur les réflexions de l'auteur concernant la gouvernance des sociétés soumises à la souveraineté populaire.

En particulier, il essaye de définir ce que serait une démocratie parfaite. Mon propos sera donc de dire que d'après moi, nous n'en sommes pas si loin. Et la démocratie parfaite, il n'appartient qu'à nous de nous en approcher.

Je cite Christophe DEGANG :

La démocratie parfaite, c’est lorsque n’importe quel citoyen, à n’importe quel moment, à son rythme, peut faire remonter une problématique, proposer une solution, participer aux débats, à la prise de décision et à l’évaluation, sur la totalité des étapes ou sur une seule.

Je le répète, mon objet n'est pas de commenter cette définition. Mais simplement de dire, qu'en la supposant vraie, eh bien on en est pas si loin.

Et surtout, qu'il est inutile de changer la Constitution pour s'en rapprocher. Au contraire. Nous le peuple n'avons pas intérêt à ce qu'elle change trop souvent, même pour l'"améliorer". En effet, la Constitution est comme le fil qui nous permet à nous le peuple de ne pas perdre le fil de l'histoire.

S'il a trop de noeuds, de bifurcations, de modifications, le Français du siècle prochain aura du mal à suivre l'histoire. Lorsque l'on pense à la France éternelle, c'est le genre de considération que l'on est bien obligé d'avoir.

Mais revenons à la démocratie parfaite. Si je dis qu'on en est proche, c'est parce que si les députés écoutaient les citoyens, eh bien on y serait déjà. N'importe quel citoyen pourrait prendre rendez-vous avec son député, être écouté. Et si le courant passe, le député pourrait faire remonter une problématique, proposer une solution, participer aux débats à l'assemblée, pour que la parole citoyenne soit entendue.

Le député pourrait aussi mettre en place de nouvelles dispositions législatives pour que les citoyens participent à l'évaluation, sur la totalité des étapes ou sur une seule.

Or on en est loin, parce que même si on obtient un rendez-vous avec son député, notre discours ne l'intéressera que rarement. J'en ai moi-même fait l'expérience en 2017 pour que mon député ne vote pas l'odieux CETA. Mais quand Emmanuel Macron a fait revenir les députés mi-juillet 2019 pour leur faire ratifier ce torchon, le mien a voté comme les autres, en rang d'oignon.

Mais à mon avis, il ne faudrait pas grand chose pour que cela marche. Parce que les citoyens doivent pouvoir faire remonter leurs préoccupations oui. Mais le député est-il le meilleur interlocuteur ? Pas forcément. Pas forcément, parce qu'il est tout seul pour une circonscription de 100 000 personnes. Il n'a pas le temps de faire une écouté active de sa cironscription et de fournir un travail sérieux en commission.

Donc en fait il faudrait qu'il y ait plusieurs personnes sur la circonscription qui soient accessibles au public, et qui filtrent des doléances avant de les transmettre au député. De telles personnes existent déjà me direz-vous, ce sont les assistants parlementaires qui organisent les rendez-vous.

Oui, mais l'assistant parlementaire, qui doit sa condition au député ou au parti qui l'a choisi, va avoir la main lourde sur le filtrage, et va tout faire pour que le député reste dans sa bulle. Il ne va envoyer que des citoyens qui sont d'accord avec lui.

Non, il faudrait au contraire que ce soient des gens à qui le député doit son élection, et indépendants de son parti. Est-ce possible ? Je pense que oui, et je vais vous expliquer comment.

Il suffit que quelques mois avant les élections législatives, des citoyens actifs de la circonscription demandent à leur préfecture la liste électorale. C'est un droit que nous avons si nous y sommes inscrit.

Ensuite, on tire au sort dedans un millier de citoyens. Et on va leur demander, à chacun d'entre eux, par qui de la circonscription ils voudraient être représentés à l'Assemblée nationale. La plupart des gens répondront qu'ils n'en savent rien, ils ne voient personne dans leur connaissances leur paraissant suffisamment digne de confiance et compétent pour un tel mandat.

Cependant, on peut espérer que certains citeront des noms. Et que sur les mille, certains noms reviendront plus d'une fois. Ces noms sont ceux qui feront de bon candidats citoyens. Alors il faut leur demander leur avis bien sûr. Idéalement un candidat citoyen toquera à la porte d'un parti dont il se sent proche, pour que la commission d'investiture le chosisse lui plutôt qu'un aparachick sans valeur.

Ensuite, il faut qu'un tel candidat gagne les élections. Rien n'est moins sûr, mais il faut bien essayer, et sur 577 circonscriptions, ça ne va pas toujours échouer.

Pour aller plus loin :

Pour faire simple, la cooptation par le bas est une technique à l'usage du peuple pour coopter de bons candidats à la députation. Son nom savant est "tirage au sort des grands électeurs".


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