A propos de William James Sidis (1898-1944)
par politzer
samedi 31 mai 2025
Et du destin de l’espèce humaine
William James Sidis (1898-1944), avec un QI estimé entre 250 et 300, est l’un des esprits les plus brillants de l’histoire. Probablement atteint du syndrome d’Asperger, comme d’autres génies tels que Kurt Gödel, Sidis a rejeté les privilèges bourgeois pour s’aligner avec la lutte des exploités, comprenant que la liberté de l’humanité dépend de l’émancipation des plus aliénés : les ouvriers. Cet article explore comment Sidis, par son intelligence exceptionnelle et sa vision humaniste, a saisi le destin historique des exploités, rejoignant ainsi la perspective marxiste d’une révolution pour la liberté universelle.
Un prodige neuroatypique
Né à New York de parents intellectuels juifs immigrés d’Ukraine, Sidis fut façonné par une éducation expérimentale. À 18 mois, il lisait le New York Times ; à 4 ans, il maîtrisait le latin ; à 5 ans, il lisait Homère en grec ; et à 8 ans, il parlait huit langues. Admis à Harvard à 11 ans, il obtint son diplôme à 15 ans. Il inventa une langue artificielle, Vendergood, à 7 ans, et dans The Animate and the Inanimate (1925), il anticipa des concepts cosmologiques comme les trous noirs. Dans The Tribes and the States, publié sous pseudonyme, il valorisa les opprimés, montrant une conscience aiguë des injustices sociales.
Son probable Asperger explique ses difficultés relationnelles : maladresse sociale, aversion pour la notoriété, et passion obsessionnelle pour des sujets comme les tickets de tramway. Cette neuroatypie, loin de limiter son génie, renforça sa pensée hyper-logique, lui permettant de saisir les dynamiques historiques et sociales avec une clarté exceptionnelle.
Un engagement pour les exploités
En 1919, à 21 ans, Sidis participa à une manifestation socialiste à Boston, soutenant une grève ouvrière. Arrêté et jugé sous la Sedition Act de 1918, il défendit le modèle soviétique, déclarant, selon les minutes du procès : « La forme de gouvernement soviétique est la forme qui s’est développée durant la Révolution actuelle en Russie. Le principe général est que ceux qui font un travail socialement utile contrôlent le gouvernement et les industries du pays. » Cette prise de position, dans le climat anti-communiste de la Red Scare, montre que Sidis voyait dans la révolution bolchevique une tentative d’émancipation des ouvriers, les plus aliénés par le capitalisme.
Condamné à 18 mois de prison (qu’il évita grâce à ses parents), Sidis choisit ensuite une vie modeste, travaillant comme employé de bureau et publiant sous pseudonymes. Ce rejet des honneurs bourgeois n’était pas un échec, mais une affirmation de son refus de servir un système qui exploite les travailleurs pour enrichir une élite.
Le destin des exploités : la clé de la liberté humaine
Sidis, comme Karl Marx, comprit que la liberté de l’humanité passe par l’émancipation des exploités. Marx, dans Le Manifeste communiste (1848), affirmait que les ouvriers, en tant que classe la plus aliénée – dépossédée de son travail et de sa dignité par le capitalisme –, sont le moteur de l’histoire. Leur libération est la condition de la liberté universelle, car leur aliénation expose les contradictions fondamentales du système. Sidis, avec son intelligence analytique amplifiée par son probable Asperger, saisit ce rôle historique des exploités. Sa défense du modèle soviétique, où les travailleurs contrôlent les moyens de production, reflète cette conviction : seule une société débarrassée des chaînes sociales peut unir l’humanité dans sa lutte pour la liberté.
Cette lutte, n’est pas seulement contre l’exploitation humaine, mais contre la nature elle-même – ses contraintes biologiques (maladie, mortalité) et matérielles (pénurie). Pour Sidis, comme pour Marx, Engels ou Lénine, la révolution des exploités libère les forces productives (science, technologie, médecine) pour permettre à l’humanité de maîtriser son destin. Sidis, par ses travaux scientifiques et son rejet du capitalisme, incarne ce rôle de savant qui s’aligne avec les ouvriers, non par empathie conventionnelle – souvent limitée chez les Asperger – mais par une compréhension rationnelle du destin collectif.
Des savants bourgeois aux côtés des révolutionnaires
Sidis partage cette vision avec d’autres savants issus de la bourgeoisie, comme Marx, Engels et Lénine. Marx, fils d’avocat, analysa le capitalisme comme un système aliénant dans Le Capital. Engels, héritier d’un industriel, décrivit la misère ouvrière dans La Situation de la classe laborieuse en Angleterre (1845). Lénine, issu d’une famille de la petite bourgeoisie, organisa la révolution bolchevique. Leur intelligence leur permit de comprendre que la liberté des exploités est la clé de la liberté humaine, car les ouvriers, en tant que producteurs de la richesse sociale, portent le potentiel d’une société sans classes.
Sidis, bien que moins militant, s’inscrit dans cette lignée. Son probable Asperger, qui privilégie la logique sur l’émotion, renforce l’idée que son engagement était guidé par une analyse des rapports sociaux, pas par une empathie conventionnelle. Il comprit que le capitalisme divise l’humanité, empêchant la lutte unie contre la nature – un combat qu’il explorait dans ses travaux scientifiques, comme ses spéculations sur l’origine de la vie.
La bourgeoisie et la peur du génie révolutionnaire
L’élite bourgeoise, incarnée par la presse et l’establishment, ne pouvait tolérer un génie comme Sidis, qui choisissait les exploités plutôt que le statu quo. En le qualifiant de « prodige raté » dans des articles diffamatoires (comme celui du New Yorker en 1937, qu’il attaqua en justice), elle chercha à discréditer son message. Un savant neuroatypique soutenant des idéaux bolcheviques était une menace : il montrait que l’intelligence pouvait servir la libération des ouvriers, pas l’enrichissement des dominants.
Une leçon pour l’humanité
Sidis mourut en 1944, à 46 ans, seul dans un modeste appartement de Boston, d’une hémorragie cérébrale ( comme Lénine à 54 ans). Sa vie, marquée par l’isolement dû à son Asperger et son refus de la gloire, incarne pourtant une vérité profonde : les savants les plus brillants, comme Sidis, Marx, Engels ou Lénine, comprennent que leur rôle est de s’aligner avec les exploités, car leur émancipation est la clé de la liberté humaine. Cette liberté, c’est l’unité de l’humanité dans sa lutte contre la nature – ses limites biologiques et matérielles – rendue possible par l’abolition des chaînes sociales du capitalisme. Sidis, par son génie et son engagement, reste une lumière pour tous ceux qui croient que le destin des exploités est celui de l’humanité entière.