La loi sur la fin de vie : une incitation à la pression sociale sur les personnes fragiles
par Spartacus Lequidam
samedi 31 mai 2025
La loi sur la fin de vie, adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 27 mai 2025, instaure un « droit à l’aide à mourir » pour les personnes atteintes de pathologies graves et incurables, souffrant de douleurs physiques ou psychologiques insupportables. Présentée comme un progrès pour l’autonomie individuelle, cette législation, portée par Olivier Falorni (MoDem), est pourtant mal conçue : elle agit comme une incitation implicite à exercer des pressions sociales sur les personnes fragiles, notamment pour des motifs intéressés comme l’héritage, la vengeance, la jalousie ou même le sadisme. Cet article défend l’idée que seul un consentement préalable, exprimé en pleine santé par la personne décisionnaire, garantit une liberté individuelle authentique et représente une solution de bon sens pour prévenir les abus.
Une loi mal conçue : une incitation aux pressions sociales
La loi autorise, sous conditions, le suicide assisté ou, à titre exceptionnel, l’euthanasie pour les majeurs résidant en France, souffrant d’une affection grave et incurable engageant le pronostic vital, et capables de formuler une demande libre et éclairée. Cependant, ce cadre, bien qu’apparemment strict, ne protège pas suffisamment les personnes vulnérables – âgées, handicapées, isolées ou précaires – contre les pressions sociales. Ces pressions, qu’elles soient implicites ou explicites, peuvent émaner de proches motivés par des intérêts financiers (ex. : héritage, réduction des frais d’EHPAD), des conflits relationnels ou, dans des cas extrêmes, des intentions malveillantes comme la vengeance ou le sadisme.
Le problème n’est pas celui de nier la réalité des souffrances en fin de vie,
Il faut reconnaître, que cette loi, dans sa forme actuelle, agit non seulement comme une réglementation bureaucratique, mais aussi comme une incitation implicite à influencer les personnes vulnérables. En permettant une demande d’aide à mourir formulée au moment de la maladie, elle crée un environnement où des proches pourraient sciemment pousser une personne fragile à « choisir » la mort pour des raisons matérielles ou personnelles, des scénarios où des proches influenceraient une personne vulnérable pour accélérer un héritage ou réduire des coûts ne sont pas à exclure ou une solution par défaut pour certains.
Une incitation implicite aux dérives
La loi expose les personnes fragiles à des pressions sociales dans un contexte de précarité ou de tensions familiales. Une personne âgée, par exemple, pourrait ressentir une obligation morale de ne pas être un « fardeau » pour ses proches, surtout si ceux-ci font face à des coûts élevés ou anticipent un gain financier. Pire, des pressions sociétales ou étatiques, où les malades et les retraités sont parfois perçus comme un poids économique, pourraient renforcer ce sentiment. L’absence d’accès universel aux soins palliatifs transforme l’aide à mourir en une solution économique pour la société.
Les expériences internationales confirment les craintes.
-Au Canada, des cas documentés (Université de Cambridge, 2023) montrent que des personnes isolées ou en situation de précarité ont opté pour l’aide médicale à mourir sous des pressions sociales indirectes.
-Aux Pays-Bas, des euthanasies pratiquées sur des personnes atteintes de troubles mentaux soulèvent des questions sur la liberté réelle de leur consentement.
-En France Attali aborde des questions liées à l’allongement de la durée de vie, par cette mise a charge « Dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. »
Ces exemples montrent que, sans garde-fous robustes, la loi risque de légitimer des pressions familiales, et sociétale pour « éliminer » les personnes fragiles.
Proposition libertarienne
Le consentement préalable : la garantie de la liberté individuelle.
En tant que défenseur d’une approche libertarienne, je ne m’oppose pas au droit individuel de choisir sa fin de vie. Cependant, connaissant la nature humaine, je doute des intentions de ceux qui, sous couvert de « bienveillance », pourraient pousser une personne vulnérable à mourir pour des raisons qui leur profitent. La fragilité psychologique ou physique, exacerbée par la maladie, rend la conscience vulnérable aux influences extérieures. La seule solution respectant véritablement la liberté individuelle est l’exigence d’un consentement préalable, exprimé par la personne décisionnaire en pleine santé, bien avant l’apparition d’une maladie grave.
Utiliser l'informatique tout simplement,
Une directive anticipée d’aide à mourir, enregistrée dans une base de données sécurisée et accessible en ligne, permettrait à chacun de préciser les conditions dans lesquelles il souhaiterait recourir à l’aide à mourir (ex. : diagnostic d’une maladie incurable avec souffrances insupportables). Cette approche est cohérente pour plusieurs raisons :
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Protection de l’autonomie : Une décision prise en bonne santé, loin des pressions d’une maladie ou d’un entourage, reflète la volonté authentique de l’individu. Elle élimine le risque que des proches exploitent une fragilité (dépendance, détresse psychologique) pour influencer la décision.
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Prévention des abus : En conditionnant l’aide à mourir à une déclaration préalable, on empêche les manipulations opportunistes, comme inciter une personne vulnérable à « choisir » la mort pour des raisons financières, relationnelles ou malveillantes.
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Simplicité et accessibilité : Une plateforme numérique sécurisée, facile à utiliser, permettrait à chacun de rédiger et de mettre à jour sa directive à moindre coût. Un entretien préalable avec un psychologue indépendant et un délai de réflexion (ex. : 6 mois) garantiraient l’absence de pressions.
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Exemple international : En Suisse, où le suicide assisté est légal, des organisations commeexigent des démarches claires, souvent anticipées. Des voix s’élèvent pour promouvoir un cadre légal basé sur un consentement préalable en bonne santé, adaptable en France.
Le bon sens d’une approche centrée sur le consentement préalable
Exiger un consentement préalable est une solution de bon sens, car elle place la liberté individuelle au centre tout en neutralisant les risques de pressions sociales. Contrairement à la loi actuelle, qui expose les personnes fragiles à des influences au moment de leur plus grande vulnérabilité, cette approche garantit que la décision est prise en pleine capacité. Elle évite une bureaucratie lourde tout en répondant aux préoccupations éthiques des opposants, qui craignent une « euthanasie sociale » déguisée. Une base de données en ligne, simple et peu coûteuse, permettrait à chacun de protéger sa volonté contre les désirs ou les influences des autres.
Conclusion
La loi sur la fin de vie de 2025, mal conçue, agit comme une incitation implicite à exercer des pressions sociales sur les personnes fragiles, en raison de ses garde-fous insuffisants et de l’accès limité aux soins palliatifs. Seule une directive anticipée, formulée en pleine santé via une plateforme numérique accessible, garantit une liberté individuelle authentique et incarne le bon sens. Cette solution, simple et économique, protège contre les abus tout en respectant la dignité de chacun. En ancrant la décision dans un moment de pleine autonomie, elle préserve des vies des intérêts extérieurs, offrant une réponse éthique et libertarienne à un débat complexe.
Il faut diriger au présent, son propre futur pour qu'il ne soit pas dirigé par les autres.