Mettre la charrue avant les bœufs

par C’est Nabum
mardi 11 mars 2025

 

Il ne faudrait pourtant pas peser de l'avoine ...

 

Nous qui allons bientôt tomber sous le joug d'un pouvoir autoritaire, xénophobe et fondamentalement différent des effets d'annonce que ses chantres et ses adeptes tiennent à longueur de temps, nous devrions-nous préserver ce cette tempête promise qui risquerait fort de nous décorner.

Poussez pas, nous ne sommes pas des bœufs même si notre apathie collective le laisserait supposer. Il faut en effet être bête à manger du foin pour encore croire que les vociférations, les beuglements qui résonnent dans l’hémicycle sont de nature à nous préserver de l’inéluctable victoire de l’obscurantisme.

Ce qui se déroule devant nous et que nous regardons à travers l'œil de bœuf forcément déformant des petites lucarnes, presque toutes désormais au service de cette cause si peu nationale, devrait nous inciter à réagir au lieu de tomber dans un défaitisme désolant. Croire encore que la politique des partis, avec ses vieux chevaux sur le retour peut d'une quelconque manière nous épargner du pire est un leurre.

À force de creuser le sillon de cette pensée obscure, à force de beugler en toutes occasions les paroles d'un hymne sanguinaire et xénophobe, à force de voir défiler les affaires, les scandales, les mises en examens et les mensonges de nos dirigeants, nombreux sont ceux qui pensent trouver refuge dans l'étable de la droite nationaliste.

Même si les écuries qui se prétendent des partis de gouvernement affirment la main sur le cœur qu'ils font tout pour éviter cette issue plus que probable désormais, il n'est pas un seul instant où ils agissent à rebours pour accroître le cheptel de la dame Marine. Nous assistons impuissants à la montée de ce fascisme matinée de respectabilité de façade avec d'autant plus d'inquiétude que nous constatons à quel point, nos semblables n'ont plus le moindre scrupule à tenir des propos haineux, discriminatoires, racistes.

Les barrières ont été levées à l'instar de ce que pratique le taureau furieux américain. Il n'y a plus de limite et chacun peut à plaisir se vautrer dans la fange, baigner dans les immondices d'une parole totalement débridée. Les maquignons du pouvoir suivent le mouvement, allant toujours plus loin et plus fort dans la direction suggérée par la femelle dominante.

L'heure n'est plus à peser de l'avoine, à camper sur des postures indignées ou à défiler contre ces gens qui pensent si mal. Prendre de telles positions de principes sans d'abord nettoyer les écuries d'Augias que sont devenues nombre de nos instances politiques, s'avère totalement improductif. Il convient non de racler le fumier mais bel et bien de le chasser de nos écuries institutionnelles.

Chaque prise de position, chaque discours, chaque motion de censure, chaque sortie d'un responsable escorté d'une myriade de vachers, démontrent à tous l'inanité de ce cheptel. Seuls les citoyens peuvent reprendre en main le cour des choses en reprenant le collier, en refusant de donner sottement leur confiance aux partis politiques.

C'est dans la véritable démocratie, celle du peuple pour le peuple que nous pouvons échapper à ce retour cinglant de l'histoire et de la peste brune. C'est en creusant un nouveau sillon ; fait de confiance, d'empathie, de fraternité et de sororité que nous pouvons échapper à ce piège mortel qui se profile à l'horizon.

Désormais, ailleurs l'herbe n'est pas plus verte, bien au contraire. C'est maintenant qu'il faut mettre un grand coup de collier, ruer dans les brancards, briser les chaînes qui nous attachent à une représentation qui est cause de tous nos maux. Le mors aux dents, les cornes en avant, fonçons dans le tas pour mettre tout à bas.

 


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