Aucun enfant, aucun être humain ne devrait être contraint à dormir dans la rue !
par CHALOT
samedi 9 novembre 2024
« 19 023 expulsions en 2023, un chiffre en hausse de 17% par rapport à 2022, en hausse de 150% en 20 ans. »
Ce triste record risque d'exploser en 2024 où les expulsions ont pris un rythme infernal juste avant le début de la trêve hivernale.
Les bailleurs n'ont pas de pitié, une femme qui élève seule sa fille a été expulsée la veille du début de la trêve et elle s'est retrouvée sans rien au mépris de la loi, il a fallu que l'on interpelle l'huissier pour qu'il daigne rouvrir l'appartement pour que la maman prenne ses effets et ceux de son enfant.
A 20 km de là, un père, une mère et un tout petit ont dormi dans leur voiture…
Ce sont deux situations douloureuses parmi tant d'autres.
L'illustration de cet article porte sur l'angoisse des familles qui sont à la rue, elles risquent de se voir retirer la garde de leurs enfants... pas parce qu'ils ont failli dans dans l'éducation mais à cause de leur pauvreté !
Quand une expulsion locative est prévue et appliquée, le Maire de la commune est alerté, il peut s'opposer à l'exécution, faire voter un arrêté anti-expulsion.
Cet arrêté peut donner lieu à une saisine du tribunal administratif par le Préfet... Dans la plupart des cas, l'arrêté est cassé mais au moins cela donne un délai supplémentaire à la famille.
Si le premier magistrat de la commune ne s'oppose pas à l'expulsion, il peut prévoir, en relation avec le 115 la mise à l'abri de la famille et un accompagnement.
Tout ceci est prévu pour les bailleurs sociaux.
En ce qui concerne ceux du privé, le maire n'est pas tenu informé et c'est la jungle... des familles peuvent errer jusqu'à ce qu'une association soit alertée.
Aujourd'hui, nous demandons solennellement au Préfet de Seine et Marne que les engagements pris précédemment par l'administration soient appliqués :
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toutes les familles ayant subi une expulsion locative doivent être mises à l'abri par le 115 avant qu'une évaluation effective permette de leur retrouver un hébergement puis un logement.
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Aucune famille avec enfants en bas âge ne doit à dormir dans la rue,
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Aucune personne vulnérable ne soit se retrouver sans abri.
En ce qui nous concerne, nous restons fidèles à notre positionnement :
personne ne doit se retrouver à la rue contre son gré, mais estimons que si les engagements pris et rappelés étaient respectés ce serait un grand pas.
Que les Maires, les élus départementaux qui vont rencontrer le Préfet ou le sous-préfet dans le cadre des cérémonies du 11 novembre demandent que les mesures d'humanité et de respect soient prises !
Jean-François Chalot