Le wokisme, agent double d’une civilisation décadente. Le modèle d’un wokisme d’Etat ?

par Plume29
vendredi 24 janvier 2025

Voltaire parle d’une civilisation « éclairée » par les Lumières de l’intelligence : la philosophie, les sciences, la littérature, et la liberté de l’homme face à l’absolutisme.

Le wokisme envisage une civilisation humanoïde « éveillée » à l’obscurantisme, dégenrée, déstructurée, « l’avatar » d’une image effacée de l’homme, ensevelie sous les cendres d’une humanité consumée, telle dans la Bible, la fille de David qui « répandit de la cendre sur sa tête » après avoir été violée, le symbole de la tristesse de l’homme devant le malheur et le deuil. Le deuil d’une civilisation décadente ?

Le wokisme se fait l’avocat de la défense des droits de l’homme « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », par le droit naturel, dans son acceptation humanitaire, tout en sachant que tous les hommes ne sont pas présumés innocents ! opposé au droit positif, les droits de la société, sachant que certains peuvent être présumés coupables. Une dichotomie entre le bien et le mal, rappelé dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». Le procès de la civilisation ? Davantage, un débat sur l’existentialisme.

Français et citoyens « éveillés » à l’esprit des Lumières… il est intolérable d’assister à la destruction de la société quand l’idéologie woke est habitée par le mâle… blanc, raciste, esclavagiste, machiste, sexiste, colonialiste, homophobe… évidemment d’extrême droite ! Une théorie qui dresse les Français les uns contre les autres… Heureusement quil n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, car chacun peut changer d’avis par l’évolution de ses idées… à condition d’en avoir, parce que “Les idées politiques, ce sont celles qu'adoptent les gens qui n'ont pas d'idées à eux », disait avec humour Frédéric Dard, de l’humour noir. Attention, le mot noir n’est plus dans le vocabulaire du langage wokiste, dénonçant le racisme « systémique » ! Comment appeler le café noir, avoir des idées noires, devoir rebaptiser le roman de Stendhal le rouge et le noir comme l’a déjà fait l'arrière-petit-fils d'Agatha Christie, en débaptisant son roman les dix petits nègres… qui  s'appelle désormais Ils étaient 10, ne voulant pas être confronté à la polémique autour du film d'Autant en emporte le vent, retiré des plateformes car jugé raciste, avant d'être republié avec une vidéo contextualisant le film. L'héritier d’ d'Agatha Christie explique son raisonnement "Quand le livre a été écrit, le langage était différent et on utilisait des mots aujourd’hui oubliés. Ce récit est basé sur une comptine populaire qui n’est pas signée Agatha Christie... Je suis quasiment certain que le titre original n’a jamais été utilisé aux États-Unis. Nous ne devons plus utiliser des termes qui risquent de blesser ».

Si le langage s’enrichit avec le sens des mots… et les idées des autres, il a une histoire… et des romans. Qui pense de nos jours au week-end de nos anciens quand leur semaine de travail était de six jours, laissant le dimanche libre pour le jour du Seigneur ? La sémantique d’un mot peut représenter plusieurs situations différentes mais faut-il aller aussi loin dans l’absurde quand l'Académie française affirme dans une "solennelle mise en garde" adoptée à l'unanimité de ses membres : "Devant cette aberration 'inclusive', la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures", alors que le Robert intègre le terme “iel”, la contraction de “il” et de “elle”, pour définir aussi bien la femme que l’homme, c’est-à-dire une expression sans identité, une régression du genre. Le nivellement des distinctions ne supprime pas pour autant les différences physiques, psychologiques, sexuelles, biologiques, ni la complémentarité du féminin et du masculin dans la survie de l’espèce humaine… du moins pour l’instant, tant que l’intelligence artificielle, l’IA, car à mesure que l’IA progresse, les risques potentiels liés à cette technologie ne cessent de croître, jusqu’à manipuler la sensibilité de l’homme par la capacité de percevoir ou de ressentir des émotions ou des sensations… artificielles, y compris le plaisir et la douleur.

L’idéologie égalitariste et collectiviste wokiste du genre humain est une redéfinition idéologique de la civilisation occidentale, issue de la culture woke américaine, un mot utilisé en 1860 par Abraham Lincoln qui avait fait sa campagne électorale en déclarant être “éveillé” à la question de l’esclavage des noirs représentant une estimation de 11 millions d’Africains qui auraient été vendus comme esclaves sur la côte Atlantique entre le XV° et le XIX° siècle. Sans débattre de l’esclavagisme qui fera le sujet d’une autre tribune, il est toutefois utile de situer l’antiracisme qu’évoque Abraham Lincoln à la fin du 19ème siècle, dans le concept inhumain, mercantiliste et sordide de la traite des noirs du commerce triangulaire. Le raciste croit en l’existence de races humaines, des groupes ethniques dont certains sont supérieurs à d’autres, comme le suprémaciste blanc qui pense occuper une position supérieure dans cette hiérarchie raciale. Le racisme que combat Abraham Lincoln n’est pas né de la définition de race noire inférieure à celle des blancs, contrairement à la race aryenne développée par les nazis, supérieure au reste de l’humanité, qui entrainé le crime de plus de 6 millions de juifs de 1941 à 1945, la Shoah, pendant la Seconde guerre mondiale. Pendant la Shoah, les autorités allemandes s'en prirent aussi à d'autres groupes sociaux qu'elles jugeaient "racialement inférieurs" : les Tziganes, les handicapés, certains peuples slaves dont les Polonais et les Russes. D'autres groupes furent également persécutés pour des raisons politiques, idéologiques ou comportementales, parmi eux les communistes, les francs-maçons, les Témoins de Jéhovah et les homosexuels.

Il est crucial et le devoir civilisationnel de l’homme de combattre les schémas stéréotypés, absurdes, toxiques et racialistes, qui départagent les hommes selon la couleur de leur peau, considérant que pour un Blanc c’est refuser de prendre conscience de ses "privilèges" et d’avoir le courage de les dénoncer. Une soumission raciale qui mènent… au racisme, à la déchéance et la destruction de la civilisation par le renforcement d’idéologies radicales, tel que la classification d’extrême droite, devenue l’insulte antisystème d’une gauche radical-populiste, préférant interdire l’histoire de la France que d’étudier sérieusement et objectivement les périodes déshumanisées de son passé, le témoignage de l’ignominie : la colonisation, la traite des noirs, la guerre fratricide d’Algérie, la guerre de religion avec le massacre de la Saint Barthélémy durant lequel plusieurs milliers de protestants sont assassinés par des catholiques à Paris, puis s'étend à plus d'une vingtaine de villes durant les semaines suivantes ; le régime de Vichy adossé à l’idéologie nazie, renforcée par le fascisme de gauche des années 1930 des socialistes de la SFIO, un engagement traité dans une précédente tribune. L’objet de cette tribune n’est pas de traiter de l’esclavagisme mais il est nécessaire de savoir de quoi l’on parle quand le wokisme s’approprie l’histoire pour développer l’indigénisme de la gauche moralisatrice, instrumentalisant l'antiracisme au profit d'un racisme antiblanc.

L’histoire de l’esclavage ne remonte pas à la période de la traite atlantique. L’esclavage a été une composante essentielle du développement du monde antique pendant toute son histoire. Il est considéré non seulement comme indispensable mais bien plus, comme naturel. À Athènes, le maître a un doit de vie et de mort sur un esclave qui n’a juridiquement aucun droit. L’esclave n’est protégé qu’en qualité de bien corporel appartenant à son maître. Si quelqu’un le maltraite, son maître peut intenter une action en dommages et intérêts. Inversement, si son maître le maltraite avec excès, ou par le meurtre d'un esclave, tout citoyen peut le poursuivre. Il ne s’agit pas d’humanité mais la réprobation de toute forme d'excès, sanctionné pour quiconque par la société d’Athènes. C’est en quelque sorte la procédure pénale engagée de nos jours par le Procureur qui intervient au nom de la société. Pendant toute l’Antiquité on devenait esclave à la suite d’une défaite de guerre. L’esclavage était un statut jugé plus favorable par les vainqueurs que de tuer les ennemis, en quelque sorte l'abolition de la peine de mort au profit d'une peine incompressible à perpétuité, fournissant une main d'œuvre utile et nécessaire. Les activités pour le développement social et économique de la cité, le manque d’équipements et de main d’œuvre, nécessitant une force de production incontournable et indispensable pour le travail agricole, la construction des édifices publics et des routes, mais également pour la domesticité. A Rome l’activité de sage-femme était pratiquée quasiment exclusivement par des femmes esclaves.

C'est au VIIe siècle de notre ère que la traite orientale se développe à grande échelle en Afrique, dans la continuité des pratiques esclavagistes des sociétés de l’Egypte ancienne, se la Mésopotamie, l’Empire romain, notamment par l'expansion musulmane sur le continent africain. Pour les Arabes, le continent africain constituera l’une des grandes réserves d’esclaves du monde musulman, une population qu’ils soumettent ainsi à l’islamisation, comme la France de Louis XIV a converti tous les esclaves des Antilles françaises au catholicisme, faisant qu’aujourd’hui l’islam compte entre 400 et 500 millions de fidèles sur le continent africain, soit 45% de la population, ce qui en fait la première religion d'Afrique et particulièrement au Maghreb : Algérie : 97,3%, Lybie : 97%, Maroc 98,5%, Mauritanie : 99,9%, Tunisie : 96,3%. Ce n’est pas non plus le souci d’une occupation territoriale qui intéresse les Arabes mais l’attrait pour le commerce de marchandises lucratives (or, ivoire, bois précieux, etc…)… aujourd’hui le pétrole. L’esclavagisme orientale et atlantique ne repose pas sur la race mais sur un pays aux mains d’esclavagistes africains qui utilisent le mercantilisme, un courant de la pensée économique basée sur la colonisation du monde.

Combattre le racisme ne suffit pas. Pourquoi ?

S’il est vrai que les races telles que les racistes les conçoivent ne correspondent à aucune classification des groupes ethniques – il n’existe pas une pluralité de races biologiques qui seraient hiérarchisées – notre histoire a été gangrénée par le racisme : l’esclavage, les empires coloniaux, le nazisme, et donc la race au sens d’un rapport de pouvoir identitaire, politique et économique. En ce sens, les effets sociaux de la race sont bien réels. En d’autres termes, la race continue de structurer des pans entiers de nos relations sociales, au-delà de la seule question du racisme. C’est pour cela que les sciences sociales ont recours à la notion de race, en l’utilisant au singulier, pour décrire un rapport de pouvoir qui comme la classe ou le genre, est à la source d’inégalités sociales. 

Les wokistes, des néocolonialistes intellectuels, se déclarent aussi « éveillés » à la question de l’esclavagisme social et sexuel de la femme par l’homme mâle, un sujet qui aurait dû être indu en 2025, hors du champ de la raison sans le rappel violent de « l’affaire Pélicot ». Ce réveil wokiste de la conscience ségrégationniste  de l’esclavage, s’étend à l’esclavagisme « social » des pauvres par les riches, des actifs esclaves des retraités comme cela s’est manifesté au moment de la crise du Covid19, provoquant un conflit de génération larvé, mais aussi se rapportant au régime des retraites par capitalisation faisant que les actifs paient la retraite des « vieux », jusqu’au jour où chaque actif aura son retraité à nourrir (1,7 aujourd’hui, 1,2 actif pour 1 retraité prévu en 2070) ; les citoyens esclaves de la République ; les migrants esclaves de la civilisation occidentale. Une femme encore vivante en 1936, ayant vécu l’esclavage du peuple noir, déclarait « Je suis née esclave mais je n'ai jamais été esclave » ; la puissance des mots, la dignité humaine et la Raison de l’esprit.

Le wokisme est-il féministe ?

Depuis l’Antiquité, la femme est considérée comme « le sexe faible ». Selon Platon, dans l’ordre de la nature la femme était une créature défectueuse et inférieure que le créateur avait destinée à la propagation de l’espèce. La responsabilité originelle de subordination de la femme à l’homme dans le monde chrétien, revient aussi à l’Eglise d’avoir considérée la domination de l’homme sur la femme, par l’interprétation dans la Bible de la création de la femme dans le récit de la Genèse : « L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme et il l’amena à l’homme ». Et l’homme dit : “Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme parce qu’elle a été prise de l’homme ». Cette interprétation provient de la traduction du mot hébreux signifiant « côté » mais utilisé dans la Bible hébraïque comme « côte », ce qui change fondamentalement le sens du terme. Le mot côté qui indique notamment le flanc, signifie plutôt que l’homme et la femme sont « côte à côte », donc égaux mais différents, et non le sens d’une « greffe de côte » d’Adam !

La conception dogmatique de l’Eglise sur la création de la femme issue de l’homme, est ainsi devenue l’objet de la discrimination des femmes, liée au pouvoir de supériorité assimilé par l’homme depuis plus de deux siècles, dans un rapport de dépendance, de force, de domination. Le mouvement “#metoo” a été « éveillé »  à la dignité de l’Etre humain, incitant les femmes à la libération de la parole contre la discrimination et les agressions sexuelles et sexistes. Néanmoins, les femmes sont aujourd’hui confrontées à la perversion de la libération de la parole, par le passage dans l’esprit des machistes d’un statut de dominant à celui de dominé, provoquant une réaction de violences envers le sexe féminin, qui s’expriment par une amplification des viols et les féminicides, les crimes de la lâcheté et du complexe vengeur du machiste qui se sent bafoué. Le suicide et le féminicide ont-ils un lien direct ? On n’est pas sur le terrain de relations parentales mal partagées mais bien sur celui des relations conjugales fracturées, faisant un vaincu qui, chez l’homme, sous l’effet de la violence, la vengeance et la dépression, peut provoquer le suicide ou le féminicide par lâcheté d’affronter ses propres responsabilités ou la vengeance, reportant sur la femme la responsabilité de l’échec. Il est admis, par une tendance comportementale que la femme est plus instinctive que l’homme, selon les études de Konrad Lorenz fondées sur l'éthologie, la science de l'instinct et du comportement des espèces animales, donc celui de l’homme. La femme trouve-t-elle les solutions nécessaires de l’esprit et sa responsabilité de mère, pour préserver son équilibre psychologique dans le couple, lui permettant d’éviter de développer un comportement de domination et de révolte, quand le féminicide peut expliquer ce sentiment chez l’homme ?

La difficulté des femmes à dire ce qu’elles vivent se traduit par Simone de Beauvoir, une référence du féminisme contemporain, pourtant divisée dans son rapport avec les femmes, considérant “On ne naît pas femme : on le devient”. Une femme qui n’assumait pas pleinement sa bisexualité, ses “petites amies”, comme les appelait Jean-Paul Sartre. Simone de Beauvoir donne l’explication qu'être femme ce n'est pas une donnée naturelle, c'est le résultat d'une histoire. « Il n'y a pas un destin biologique, psychologique, qui définisse la femme en tant que telle. C'est une histoire qui l'a faite. D'abord l'histoire de la civilisation, qui aboutit à son statut actuel, et d'autre part, pour chaque femme particulière, c'est l'histoire de sa vie, en particulier, c'est l'histoire de son enfance, qui la détermine comme femme (...) ». Cette philosophie « féministe » est l’ambiguïté d’une intellectuelle qui donne aux mots féminin et femme un sens… giratoire, en d’autres termes la situation du serpent qui se mord la queue, de laquelle on a du mal à sortir.

Le wokisme et l’histoire

La définition du féminisme paraît simple : « Ensemble d’idées et de mouvements orientés vers un but commun : atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères de la vie pour une société plus juste, plus heureuse et plus prospère ». Pour autant, dans le monde, l’égalité de droit entre femmes et hommes est-elle toujours conforme à l’esprit et à la lettre de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen ?

Dans les faits de la vie courante, les idées sont-elles réellement orientées vers un but commun et d’égalité entre les femmes et les hommes  ? Il ressort de façon évidente qu’il n’y a pas d’égalité entre les sexes quand on parle d’agression et de harcèlement à caractère sexiste et sexuel, de féminicide, de dépendance de la femme à son rôle de mère dans la garde des enfants d’un couple séparé, faisant que la pauvreté touche davantage les familles monoparentales constituées par la mère quand seulement 18 % le sont par le père, qui d’ailleurs dispose d’une plus grande stabilité professionnelle et donc de revenus. Ces situations du quotidien bafouent le statut social et la dignité des femmes, à l’encontre de l’article 6 de la Déclaration des droits de l’Homme « Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités ». Le Conseil d'État précise également que la dignité de la personne est essentielle dans la vie de la société : « le respect de la dignité de la personne humaine est une des composantes de l'ordre public ».

Que signifie le terme de dignité de la personne humaine quand elle est pervertie par l’idéologie woke avec la théorie du genre, l’avilissement de la femme dans la religion musulmane qui représente approximativement près du quart de la population mondiale avec 2 milliards d’individus, une religion aux mains du despotisme des mollahs dans les pays islamiques ? L’actualité en Iran et en Afghanistan témoigne particulièrement du mépris de la dignité des femmes, la perversion des grands principes humanistes basés sur le développement des capacités humaines, l'importance de la personnalité, de la raison, le respect des différences, la tolérance, dotant chaque Être humain de capacités et de talents. Peut-on alors parler d’égalité entre hommes et femmes ? En France, si la Constitution reconnaît l’égalité entre l’homme et la femme, sont-ils socialement vraiment égaux ? En fait ils sont bien plus, ils sont différents et complémentaires.

Depuis la préhistoire l’homme et la femme constituent la famille, l’âme du foyer enrichie par une sensibilité différente, favorisant ensemble ou séparément l’économie et la vie de la société selon leur force physique, les capacités inhérentes à leur nature, leurs compétences pour faire vivre la communauté villageoise, et perpétuant la vie en assurant le renouvellement des populations ; des conditions nécessaires et indispensables pour faire prospérer et progresser une nation. 

Qu’est-ce qu’une nation ?

Cette question Ernest Renan la posait à la Sorbonne en 1882.

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. ».

L’histoire de France est le ciment de la construction nationale dont chacun des Français est le maillon de la chaîne de la nation et de l’humanité, comme l'exprime l’article 1er de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».

C’est en 1791, qu’Olympe de Gouges s’élève contre la phallocratie et la tyrannie du machisme, publiant une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, la première féministe à se battre pour la considération officielle du droit des femmes « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune »… Cette déclaration passe inaperçue à son époque, comme elle est ignorée depuis le 19ème siècle par les féministes qui ne s’y référent jamais. Et pourtant, Olympe de Gouges leur trace le chemin qui mène à la liberté des femmes et la justice : « La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison ».

Le féminisme est pourtant commis d’office pour être l’avocat de la défense du droit des femmes et des citoyennes, le respect de leur dignité, leur intégrité physique, leur choix de vie et de religion, c’est-à-dire l’égalité des droits et l’équité sur les différences de nature entre les femmes et les hommes dans la vie de tous les jours. En est-il ainsi partout à travers le monde ? Au-delà des postures, le wokisme est-il « éveillé » au droit des femmes ?

 

Alors… ? Le problème est l’interprétation du mot « égalité » entre les hommes et les femmes, développant ainsi une société « androgyne », à l’image de l’idéologie wokiste. Pour certaines civilisations, il n’existe d’ailleurs pas de limite entre les animaux et les hommes. On y trouve souvent la représentation d’un animal humanisé, parfois divinisé ou d’un homme ou d’une femme animalisé, mais…l’homme possède une âme, évoluant dans une dimension intellectuelle et spirituelle développée.

Le wokisme s’est ainsi « éveillé » à une autre cause : la cause animale, ou plutôt du barbecue ! Cette experte en carricature… du visage de la société et en misandrie sexiste, a fait de la question animale une idéologie néo féministe, stigmatisant les hommes à partir d’une vision faisant croire que la consommation de viande est par essence masculine « La consommation de viande est une des causes de ce qui se passe en Algérie, Espagne, Grèce, Chine, Arizona et partout », considérant que la consommation de viande est l'une des causes des feux et fortes chaleurs dans le monde. Il faut être députée écologiste destinée à faire voter une loi, pour empêcher les citoyens de manger de la viande, afin d’agir au quotidien sur l’environnement ! « Pour espérer ralentir la catastrophe climatique il faut réduire de 70 à 80% la quantité de viande que l’on mange. Pas la peine, forcément, d’aller à 100 », explique-t-elle en ajoutant  : « Si toutefois votre motivation est la cause animale, alors il faut arrêter complètement ». Les animalistes et les hommes sont rassurés !

Les combats existentialistes du wokismes

 De nos jours, l’idéologie woke s’inscrit intellectuellement dans un combat contre l’élite, quand un député illettré siège à l’Assemblée nationale, après avoir lu un texte avec difficulté en commission des finances. Sébastien Delogu s’explique : « Cela veut dire que les gens qui ne savent pas lire n’ont pas leur place dans la société ? Ce n’est pas bien de parler d’un député de la nation en disant ce qu’il se passe et en le montrant du doigt parce qu’il ne sait pas lire ». Non Monsieur le député, votre place n’est pas dans l’hémicycle mais dans une salle de classe de formation des adultes, où vous retrouverez vos camarades dans la cour de récréation… comme à l’Assemblé Nationale. Le wokisme déconstruit la crédibilité des Institutions et l’autorité de l’Etat, et l’histoire de la France de Jules Ferry.

Sociologiquement, le wokisme s’engage aussi dans la lutte d’une autre classe, l’indigénisme, une assignation identitaire avec le rejet des personnes blanches. Politiquement l’antiracisme, un mot devenu désuet et remplacé par racialisme,  catégorise les êtres humains de « races » différentes, ciblant principalement l’extrême droite, le fourre-tout politique de tous ceux qui ne pensent pas ou ne parle le politiquement correct de la bien-pensance. A présent, comme l'explique le sociologue Mathieu Bock-Côté dans La révolution racialiste et autres virus idéologiques : "C’est au nom de l’antiracisme qu’on invite désormais les hommes à se départager selon la couleur de leur peau ». Un message de désespoir au regard de la chanson de Claude Nougaro, en hommage à Louis Armstrong : « Au-delà de nos oripeaux, Noir et Blanc, sont ressemblants comme deux gouttes d'eau ».

La pensée woke transgresse ainsi les civilisations, l’idéologie politique, l’histoire des peuples et des nations, la vie culturelle et sociale des Etats, avec l’objectif de déconstruire l’entité humaine pour un avenir sans identité, sans genre, sans personnalité et amorale, sinon immorale. Traduisant la déchéance humaine, un Chinois, expert en intelligence artificielle, s’est marié avec le robot humanoïde de sa propre création, baptisée Yingying, d’apparence féminine, après des années de recherches pour trouver le véritable amour… l’âme sœur, une « vraie » femme.

 

 

La femme est-elle vraiment l'avenir de l'homme, d’après la pensée de Louis Aragon ?… qui termina sa vie dans l’homosexualité après la mort de sa compagne, Elsa Triolet, pendant plus de quarante ans.

 Le wokisme s’assimile à l’histoire terrifiante du docteur Jekyll qui crée Mister Hyde, un être avec lequel il n’a quasiment plus de ressemblance, de comportements, de pensées, de langage. Par l’écriture inclusive, le langage woke s’inscrit dans une lutte de genre, obscurcit le message écrit, rend impossible la lecture d’un discours devant un auditoire mixte. Elle complique aussi le vocabulaire quand le mot s’identifie facilement à la féminisation de la fonction ou du grade : la maire, la juge, la commissaire, une médecin, etc… ou au métier : agricultrice, formatrice, doctoresse, coiffeuse, auteure, professeure, ingénieure. Le langage woke s’est inventé une forme d’expression servant à favoriser l’absence d’identité genrée entre les hommes et les femmes, ramenant l’individu à une espèce hermaphrodite.

Le wokisme s’acharne cependant à dénoncer toutes les différences par l’intolérance, les interdits, la censure - ce qu’on a le droit de dire ou de ne plus dire, d’écrire sans utiliser une écriture inclusive favorisant l'égalité entre hommes et femmes, de faire ou ne pas faire… et même de penser. L’édile écologiste de Poitiers a supprimé les subventions allouées aux aéroclubs de la ville en justifiant : « C'est triste, mais l'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants aujourd'hui  ».

En l’appliquant à tort et à travers, le wokisme devient le puits sans fond de la dérive sociale, animée par des manipulateurs ou des manipulatrices, comme Sandrine Rousseau évoquant l'idée d'un délit de non-partage de la répartition des tâches domestiques dans le couple. "Je voudrais même qu'il y ait une possibilité de délit de non-partage des tâches domestiques, parce que je pense que le privé est politique et que tant qu'on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l'égalité sur le partage, on n'y arrivera pas  ».  

En quête d’identité, le terme woke se dévoie de son sens originel antiraciste, utilisé aujourd’hui comme un instrument militant et doctrinaire d’égalitarisme. La pensée woke, loin d’être marginale dans le monde occidental, devient un communautarisme, inspiré par des philosophe, comme Michel Foucault, déniant le droit de parler de racisme si vous n’êtes pas noir, ou de féminisme si vous n’êtes pas une femme… de voiture si vous n’avez pas le permis de conduire !

A quoi sert le wokisme, sinon à déconstruire l’entité humaine pour un avenir sans identité ni personnalité individuelle : la création d’un logiciel androïde. L’exemple qui exprime la volonté politique d’uniformatisation sociale de l’être humain est le costume chinois de l’époque révolutionnaire, avec son fameux col mao, sans distinction de sexe, l'uniforme du changement, un marqueur de la rupture de la Chine avec l'ancien ordre impérial représenté par les vêtements traditionnels. Par cet uniforme, le peuple devient une communauté générique, le prolétariat, la classe sociale des travailleurs. Par le collectivisme et la soumission, le marxisme justifie les divergences d'intérêts avec la bourgeoisie et les propriétaires de l’outil de production par la "lutte des classes" qui, pour Marx, constitue le moteur… à explosion de la révolution prolétarienne, les fondations du communisme.

Le wokisme révisionniste veut effacer l’histoire de la France de la mémoire collective des Français. Or la continuité de la République depuis 1792 oblige les Présidents successifs à honorer la Constitution française, les lois, les traités internationaux ; la chute de la monarchie en 1789, par les effets et les conséquences de la royauté depuis Clovis, transmettent à Louis XVI l’héritage politique des rois de France car en France le roi ne meurt jamais. Lorsqu’un souverain meurt, son héritier devient automatiquement et immédiatement le nouveau monarque « le roi est mort, vive le roi ! ». Le descendant des rois de France, devenu roi des Français par la Constitution en 1791, est guillotiné le 21 janvier 1793. Louis Capet est mort. 

Depuis l’institution de la Vème République, paradoxalement, la France est confrontée à un défi démocratique quand le Président de la République confisque le pouvoir législatif en utilisant le recours à la dissolution de l’Assemblée Nationale. L’article 12 de la Constitution est un outil de régulation des pouvoirs quand une élection législative de rattrapage ne permet pas à l’Assemblée Nationale de dégager une majorité parlementaire. Et pourtant, le suffrage de 2024 répond à la demande des Français de détenir à l’Assemblée une représentation proportionnelle aux votes exprimés par les électeurs. Emmanuel Macron a annoncé dimanche 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale, après la victoire de l'extrême droite aux élections européennes et convoqué des élections législatives face à un « fait politique que l'on ne saurait ignorer ». Le Président justifie ses choix et dit « faire confiance » aux Français. Premièrement, s’il faisait confiance aux Français il aurait accepté leur vote, sans les injurier de blasphème à la démocratie ! Deuxièmement, n’est-ce pas une façon de leur dire « Vous avez mal voté, il faut recommencer… ». Le triste souvenir totalitariste de 2005, un déni de démocratie quand par référendum les Français refusent le projet de traité constitutionnel européen qui sera voté par la majorité parlementaire soumise à la volonté de l’Exécutif. C’est dans ce contexte que se développe un déni de démocratie, une insulte à la souveraineté nationale du peuple. Nous assistons à un wokisme d’Etat, basé sur le rejet de l’identité nationale par les leçons de culpabilité données par les wokistes sur son histoire, ses racines chrétiennes, une interprétation outrancière de la laïcité. des différences politiques et sociales, de la liberté d’opinion, la liberté d’être un homme ou une femme, engageant les jeunes à s’interroger sur leur véritable genre.

L’histoire constitue le livre d’or des pages écrites depuis l’origine de l’écriture, la mémoire du Peuple. Le peuple à une filiation inscrite dans l’histoire des Français. Une société se compose d’identités variées d’individus, selon l’expression populaire « il faut de tout pour faire un monde ». Mais la majorité doit-elle se soumettre aux règles sociales, morales, philosophiques d’une minorité communautariste, ou à l’inverse, la minorité doit-elle subir la discrimination de la majorité ? La grande figure du mouvement des droits civiques américains, Martin Luther King, exhortait les jeunes à « rester éveillés » et « être une génération engagée ». Pour autant, leur demandait-il de rentrer dans le moule social de la concurrence entre noir et blanc ? Il souhaitait que "l’on juge ses enfants sur leur caractère et non sur leur couleur de peau". En s’attaquant frontalement aux inégalités structurelles de la société et aux différences humaines (couleur de peau, sexe, diplômes, niveau social, revenus, etc…), les wokistes rendront-ils le monde plus égalitaire, plus humaniste, plus sûr, au crible d’un tamis culturel et ethnique ? La réponse est donnée par Claude Nougaro dans son émouvante chanson « Armstrong » : 

« Armstrong, un jour, tôt ou tard,

On n'est que des os...

Est-ce que les tiens seront noirs ?

Ce serait rigolo

Allez Louis, alléluia !

Au-delà de nos oripeaux,

Noir et Blanc

Sont ressemblants

Comme deux gouttes d'eau

L’idéologie woke s’inscrit dans le totalitarisme et ses dérives, se servant de la déclaration des droits de l’homme comme d’un gilet pare-balles, en guerre contre la démocratie et la République. Le wokisme s’est enfermé dans une conception de refus des autres, du rejet des différences, interdisant aux citoyens une identité fondée sur leur ethnie, leur religion, leur sexualité, leur genre, obligeant presque les adolescents dès 16 ans à s’interroger sur la nécessité d’en changer… aux frais de la société et sans l’avis des parents, redevables d’une amende en cas de refus.

La théorie du genre

La galanterie masculine est-elle une courtoisie envers une femme ou une violence envers celle qui ressent intimement une autre identité que le genre féminin ? Le sexe à la naissance et le genre sont intimement liés, à l’exclusion des personnes transgenres dont la distinction est formalisée et respectée par Amnesty international. « Amnesty travaille sur les discriminations et défend les droits de toutes les personnes. Il y a une urgence à lutter et la question des droits des personnes trans est trop peu audible. Il y a un énorme retard à combler pour rappeler les engagements politiques et signaler la transphobie qui émaille la vie des personnes trans ». (Dorothée Delaunay, responsable de la commission Orientation sexuelle et identité de genre à Amnesty). Pour autant, le « sentiment » de genre d'une personne peut évoluer dans l’adolescence ou au cours de sa vie d’adulte, tout en continuant à porter son identité sexuelle de naissance sur les divers documents d’identité.

La théorie du genre n’est donc qu’un concept formatant une identité influencée par des facteurs culturels, psychologiques, sexuels, philosophiques, que traduit Simone de Beauvoir dans son livre le deuxième sexe : « on ne naît pas femme, on le devient, de même on ne naît pas homme ». En quelque sorte, l’auteur décline le néant de l’être génétiquement identifié à la naissance, en différenciant une fille d’un garçon, la taille, le poids, l’ossature, jusqu’à devenir plus tard une femme ou un homme par les influences du processus de socialisation : la famille, le milieu scolaire, social, professionnel, culturel.

La normalisation de la théorie du genre imposée par les wokistes, n’est-elle pas devenue la question centrale de la civilisation contemporaine occidentale, une idéologie poussée à l’extrême limite… du bon sens ? Pourtant, selon Louis Aragon « L'avenir de l'homme est la femme. Elle est la couleur de son âme. Elle est sa rumeur et son bruit. Et sans elle, il n'est qu'un blasphème ».

Dans l'histoire de l’humanité, la femme et l’homme s'inscrivent dans l'œuvre universelle du couple créateur de vie. Mais sont-ils de nos jours vraiment destinés à vivre ensemble pour exploiter leur complémentarité ? Depuis l'Antiquité, on ne vivait pas en couple mais en tribu, un univers composé de plusieurs générations dans lequel il y avait peu de liens d'échanges entre le mari et l’épouse, un contrat établi entre deux familles, scellé par l’apport d’une dot de la part de la famille de la mariée dans l’Egypte ancienne, la Grèce et la Rome antiques, le moyen-âge et jusqu’u XIXème siècle dans certains milieux bourgeois, le marqueur du statut social dans les mieux aisés, substitué par des apports en nature dans les classes modestes, en quelque sorte une donation en avance d’hoiries sur le patrimoine de la famille, une contribution financière à la vie du ménage. La femme restait dans le milieu domestique avec les autres femmes où elles développaient des relations fortes entre elles, tandis que l’homme vivait à l'extérieur, rentrant pour l'heure des repas. Son rôle consistait à faire "bouillir la marmite" de la famille et avoir des enfants, de préférence des garçons pour relayer son activité professionnelle, essentiellement centrée sur l'élevage, l'agriculture, la pêche, l'artisanat, confectionner les outils de travail et les armes servant à assurer la protection de la tribu. Les femmes s’occupaient des tâches ménagères, préparaient les repas, élevaient les enfants, donnaient à manger aux animaux. Une activité permanente et multiple au service de la communauté, gardant collectivement les enfants, une vie sociale placée sous le régime du matriarcat. Hommes et femmes avaient chacun leur place dans la communauté, par la complémentarité et la reconnaissance de leurs qualités et compétences réciproques.

La complémentarité, un mot-clé de la vie. Un mot de partage, d’échange, de tolérance, de respect des différences, un mot essentiel au « réveil » de l’intelligence artificielle et de l’homme artificiel programmé comme le « peuple » woke.

 


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