L’écologie n’est pas de gauche

par POlivier
vendredi 5 juillet 2024

L’écologie n’a pas de courant politique. Et pourtant, de façon permanente, les partis de gauche se revendiquent écologistes, et même de nombreux partisans écologistes sincères sont très souvent très largement orientés de gauche voire d’extrême gauche. La raison ? Ce serait la gauche qui serait en faveur de l’environnement. Est-ce vraiment le cas ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre une chose : les propositions faites n’ont pas de valeur. ’Les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent" ou comme disait Coluche : "La droite vend des promesses et ne les tient pas, la gauche vend de l’espoir et le brise."

Ne venez pas commenter pour copier le programme des uns et des autres, je m’en vais tenir aux faits, et non pas aux promesses. Certains programmes paraissent géniaux, mais s’ils ne sont pas appliqués, ils ne valent rien, et du côté écologie, c’est bien trop souvent le cas.

On va commencer par des sujets qui ne font pas débat du côté des écologistes, ils font soit disant consensus du coté des partis de gauche. 
Tout d’abord, le nucléaire. On ne compte plus les campagnes contre le nucléaire, et le nucléaire serait tout sauf écologique. Sauf que, comparé aux autres énergies, le nucléaire a certains atouts : production massive d’électricité, pas de pollution au co2, une relative indépendance. Côté défauts, il y a bien sûr les déchets nucléaires qui posent de gros problèmes, le risque d’accidents nucléaires, et la dépendance à l’eau qui fait un peu tache lors de sécheresses, mais tout ceci mérite débat, et non pas une volonté d’arrêter le nucléaire à tout prix, sans aucune alternative derrière. D’autant que la fusion nucléaire pourrait supprimer tout les défauts de la fission. Surtout quand on sait que notre grand amie n’est pas neutre dans la volonté d’affaiblir ce domaine...

Pardon, je disais qu’aucune alternative n’est proposée, mais si ! Les fameux parcs éoliens et les panneaux solaires. Pour les parcs solaires, ils sont de plus en plus performants, de moins en moins chers, pour une production honorable, c’est certain. Mais le soleil est intermittent, et la production, bien qu’en hausse, ne peut pas couvrir nos besoins, notamment industriels. Cette énergie ne sera jamais qu’un appoint, il n’est pas possible d’en faire une énergie fiable tout au long de l’année ni même durant 24 heures d’affilées. 
Pour l’éolien, c’est pire, puisqu’au niveau de production, ça reste aussi très aléatoire, mais surtout, son impact sur les paysages est important, sans parler des oiseaux et des chauves-souris qui en meurent... Et n’oublions pas que, contrairement au solaire, les parcs éoliens sont uniquement le fait d’industriels, impossible pour un particulier de produire quoi que ce soit de chez soi, l’intérêt est donc grandement limité. Encore une énergie d’appoint, pas une énergie principale.

La voiture électrique, faut-il vraiment en parler ? Il me parait évident que le but principal de la manœuvre, ce n’est en rien l’écologie, mais bien le renouvellement du parc automobile, qui stagnait. Et on en a profité pour nous vendre des vélos et trottinettes électriques par la même occasion.

Mais revenons aux partis de gauche. Concrètement, ça donne quoi ? Qu’ont fait les partis de gauche quand ils étaient au pouvoir ? Nous n’allons reprendre que les 50 dernières années, ce qui est déjà suffisamment long. 
La Loi relative à la protection de la nature a été votée le 10 juillet 1976, dans un parti de droite. 
De 1981 à 1995, quelles sont les avancées ? Assez peu, quelques lois qui sont plus pour favoriser le développement des activités économiques (montagne, pêche) que pour réellement protéger l’environnement ; la loi littoral est intéressante mais est très tardive (les paillotes et autres constructions étant devenus incontrôlables et détruisant de grandes bandes de plage), quelques agences et programmes créés, mais rien de vraiment fondamental. Certes, on pourra me rétorquer qu’à l’époque, l’environnement n’était pas un sujet prioritaire, mais je vous répondrais que de nos jours non plus. On fait croire qu’on s’y intéresse, mais c’est très souvent de l’hypocrisie. Facile de s’offusquer des méchants pollueurs qui prennent leur voiture quand on habite au centre ville, plus difficile d’agir concrètement. Mais soit ! Prenons alors un parti de gauche plus récent, de 2012 en 2017, un parti totalement de gauche et actuel, donc. Quel est le bilan écologique ? Eh bien, pas grand chose... 
Quelques lois qui sonnent bien creux (Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ; Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte), l’accord de Paris sur le climat, annoncé comme historique, mais qui en réalité n’a rien fait ou presque. Ne pas oublier que contrairement à Nicolas Hulot, considéré comme plutôt de droite, Ségolène Royal avait retardé plusieurs années d’affilés la fermeture de la chasse à l’oie. Et que l’écotaxe a été abandonné par ce même gouvernement.

Au vu de ces bilans, difficile de dire que la gauche fait mieux que la droite en matière d’environnement, et vice-versa, le propos n'étant absolument de dire que les partis de droite font de bonnes choses pour l'environnement. Alors, quand je vois la montagne de propagande actuelle, je ne peux qu’être dégoûté de la naïveté généralisée par rapport à ces partis. On nous fait croire que la gauche va tout faire en mieux, et que la droite, tout en pire. 
Tout ceci est politisé à l’extrême (c’est bien le cas de le dire dans le contexte actuel), mais en réalité, question environnement, il faut bien comprendre que ce ne sont ni les partis de gauche, ni ceux de droite, ni ceux du centre qui vont faire quoi que ce soit de positif : le seul sursaut est général, c’est dans nos actions et choix quotidiens que l’environnement se joue, pas dans des partis qui ne pensent qu’à leurs échéances électorales. 
Alors, peu importe votre choix politique, et contrairement à ce que font bien trop d’associations actuellement : en matière d’écologie, je n’ai pas de consigne de vote à donner. Dans tous les cas, on sera déçu, les programmes ne seront pas appliqués ou que partiellement, et l’environnement sera, comme toujours, la dernière roue du carosse, ou plutôt, de la voiture électrique.


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