Israël, un partenaire stratégique pour le développement et la stabilité
par Dr. salem alketbi
samedi 31 mai 2025
Après des décennies de rhétorique figée et de posture politique alimentant l’extrémisme et la stagnation, une question cruciale se pose : la région arabe peut-elle se libérer de son héritage encombrant et collaborer avec Israël en tant que partenaire pragmatique pour construire un avenir stable et prospère ? Ou restera-t-elle enchaînée à des récits dépassés, synonymes de destruction et de potentiel gaspillé ?
Les réalités historiques et géopolitiques exigent une réévaluation audacieuse des relations avec Israël, affranchie des carcans idéologiques. La rivalité destructrice entre régimes autoritaires arabes - et leur instrumentalisation de la cause palestinienne pour légitimer la répression - a non seulement affaibli les aspirations palestiniennes, mais aussi nourri l’extrémisme, menaçant l’ensemble de la région. Répondre aux défis communs, comme la reconstruction post-autoritaire, la lutte contre l’extrémisme et le développement durable, nécessite une collaboration stratégique, y compris avec Israël.
La cause palestinienne, autrefois outil pour détourner les mécontentements populaires, s’est réduite à un théâtre de rivalités interrégionales. Privés d’une vision unificatrice, des régimes autoritaires corrompus en ont fait une arme pour accroître leur influence, taxant leurs rivaux d’« États réactionnaires » ou « vassaux ». Cette compétition a alimenté une course à l’armement et au financement des factions palestiniennes, creusant leurs divisions et affaiblissant leur position collective.
Plus grave encore, les régimes à l’abri des conflits directs avec Israël ont souvent poussé des États en première ligne, comme l’Égypte, vers des guerres coûteuses, privilégiant leurs jeux géopolitiques au détriment d’un soutien concret. Par des tactiques manipulatoires - contrôle des médias, slogans incendiaires comme « rejeter Israël à la mer » -, ces régimes ont fabriqué une légitimité tout en esquivant leurs échecs de gouvernance.
Dans certains cas, ils ont exacerbé la violence via des attaques par procuration contre des cibles israéliennes ou arabes, sacrifiant les intérêts palestiniens à des messages politiques. Ces manœuvres ont porté un préjudice durable à la cause palestinienne. Pire : des décennies de haine institutionnalisée et de surenchère idéologique ont fertilisé le terreau de l’extrémisme. Alors que le nationalisme arabe déclinait, des groupes radicaux, soutenus par des puissances régionales, ont plongé la région dans de nouveaux cycles de violence, sapant toute résolution pacifique.
L’obstacle fondamental à la stabilité au Moyen-Orient n’est pas l’existence d’Israël, mais l’héritage des régimes autoritaires qui, après avoir saisi le pouvoir, ont étouffé les libertés et détourné les causes nationales pour masquer leurs échecs. Ces régimes ont gaspillé des ressources dans des courses à l’armement, des conflits interarabes et le soutien à l’extrémisme, tout en négligeant le développement et en cultivant peur et complotisme. Leurs ambitions hégémoniques - nationalistes ou religieuses - se sont effondrées, laissant des sociétés fracturées et des États en déliquescence.
En contraste, malgré les conflits persistants, Israël a bâti des institutions démocratiques, progressé en sciences et technologies, et créé une société diverse et innovante. Ce contraste invite les penseurs arabes à reconsidérer leurs positions : une coopération avec Israël pourrait-elle répondre à des menaces communes comme le terrorisme, la pénurie d’eau ou le changement climatique ? Contribuerait-elle à construire un Moyen-Orient marqué par la paix et la prospérité ?
La diabolisation persistante d’Israël détourne l’attention des maux réels des sociétés arabes : autoritarisme, corruption, développement en échec et cultures de la haine. S’enfermer dans des cycles de rhétorique creuse et instrumentaliser la cause palestinienne pour des rivalités internes ne garantit que davantage de pertes et d’instabilité. Les dernières décennies prouvent que les régimes gouvernant au nom du nationalisme ou de la religion ont échoué à offrir liberté, dignité ou progrès - ne produisant que violence et stagnation.
Le vrai courage ne réside pas dans l’attachement à des récits dépassés, mais dans un réexamen critique des certitudes, un rejet de l’extrémisme et la priorité donnée aux solutions pragmatiques. Un avenir meilleur exige une gouvernance démocratique, un développement durable et une coopération régionale.
Reconnaître Israël comme un partenaire stratégique - non un ennemi éternel - est une nécessité dictée par la géographie et l’intérêt mutuel. L’alternative - persister dans des rivalités à somme nulle et ignorer la coopération - risque d’engendrer de nouvelles tragédies, renforçant uniquement les forces de la régression et du chaos.