L’heure des nanojournalistes

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lundi 24 novembre 2008

Les blogueurs n’ont pas attendu les Etats généraux de la presse écrite pour débattre de l’avenir du journalisme, de ses acteurs et de ses modes d’expression. La blogosphère regorge même de points de vue sur le sujet, la plupart sous forme d’avertissement : ce beau métier doit évoluer sans tarder s’il ne veut pas périr asphyxié par la Toile.

Quand Internet n’existait pas, la question ne se posait pas. Les informations étaient rares et elles passaient par les journalistes. Ce monopole n’est plus. Grâce au Web, chacun peut produire et faire circuler des « nouvelles », pour le meilleur, souvent, et parfois pour le pire. Les Américains, qui ont inventé Internet, ont théorisé les premiers ce basculement du one to many vers le many to many. Dan Gillmor, longtemps journaliste au San Jose Mercury New ; et blogueur émérite, l’a résumé d’une formule « Mes lecteurs sont souvent mieux informés que moi. »



Ils en remontrent souvent aux médias établis. Pionnier en France du « journalisme citoyen », le site AgoraVox remarque, pour s’en féliciter, qu’avec un simple téléphone portable ou un ordinateur les internautes peuvent réaliser « un travail de proximité incroyable qu’aucun média, aucune agence de presse ne pourrait mener ». Voir Ie tsunami de 2004 et les attentats de Londres en 2005.

AgoraVox croit dur comme fer à ce « nanojournalisme » qui fait de chaque citoyen un « capteur en temps réel ». Lancé en 2005 par Carlo Revelli et Joël de Rosnay, Agoravox.fr se veut la vitrine française de ce nouveau journalisme. Les articles qu’on y trouve sont tous rédigés par des internautes ; après leur validation par un comité de rédaction. (...)

Avec des accents prophétiques, Joël de Rosnay parle de « corégulation citoyenne », d’« intelligence collective » et salue la métamorphose des mass media en « médias des masses ». (...)


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